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Critique d'album

Foo Fighters


Wasting Light


(12/04/2011 - RCA - Rock alternatif - Genre : Rock)
Produit par Butch Vig

1- Bridge Burning / 2- Rope / 3- Dear Rosemary / 4- White Limo / 5- Arlandria / 6- These Days / 7- Back & Forth / 8- A Matter of Time / 9- Miss the Misery / 10- I Should Have Known / 11- Walk
Note de 4/5
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Note de 4.5/5 pour cet album
"The best of Foo ?"
Mathilde, le 12/05/2011
( mots)

Quatre ans que la bande à Dave Grohl n’avait pas fricoté avec nos esgourdes. Faut dire que chacun était grandement occupé à différents side projects : Dave avait retrouvé ses fûts adorés le temps d’une formation réjouissante avec Josh Homme et John Paul Jones au sein de Them Crooked Vultures, et son double blond (et prognathe) Taylor Hawkins avait formé les Coattails Riders. Puis, l’envie de tâter de la guitare avec les autres potos de Foo Fighters se fit spontanément sentir. Fort des expériences musicales de Dave et doté d’un guitariste supplémentaire, le groupe se sentait prêt à réveiller les foules. Alors, qu’attendre de mecs adulés d’avance, qui ont pondu pas moins de 7 albums en 16 ans et qui remplissent des stades en moins de temps qu’il ne faut à Dave pour mâcher un paquet de chewing-gums (et on sait que c’est un compétiteur dans ce domaine) ? Eh bien, rien de nouveau mais pourtant que du bon. Explications.


Wasting Light signe définitivement un retour aux sources. Dave y affronte ses vieux démons, et notamment, bien sûr, la perte de son ami Kurt à qui, dit-il, il pense tous les jours depuis sa mort. L’esprit de Nirvana plane sur l’album, tel un spectre, et c’est naturellement vers Butch Vig (producteur de Nevermind) que Dave Grohl s’est tourné pour prendre les commandes de l’album. Le retour en arrière ira même jusqu’à la participation du bassiste Krist Novoselic sur un touchant hommage à Cobain. Le son est lui aussi résolument vintage puisque l’album a été enregistré dans le garage de Dave, sur de bonnes vieilles bandes analogiques. On trouvera d’ailleurs dans la version de luxe de Wasting Light un petit bout de la bobine originale, détruite à la fin de la session. Rock’n roll. Se débarrasser du superflu et aller à l’essentiel, tel était le leitmotiv de Grohl durant la préparation de la galette et il en résulte un son plus brut et rugueux. Hanté par son passé mais pas torturé pour autant, le grand brun chevelu a simplement extrait le meilleur de son épatante carrière musicale et nous l’a distillé en 48 minutes. Généreuse, la Grohl.

Dès l’ouverture, c’est confirmé : Dave est bel et bien passé par la case Josh Homme. "Bridge Burning" nous offre un feu d’artifice d’énergie heavy, enrichi des harmonies du nouveau guitariste Pat Smear (lui aussi un vieux pote de l’époque Nirvana). Chaque section instrumentale est mise en valeur, la balance n’en privilégie aucune, pour un équilibre et une qualité de son jubilatoires. De nombreux titres du même esprit lui succèderont, tel "Rope" qui colle aux oreilles dès les premiers riffs. La section rythmique est intelligemment construite, adhésive au chant, elle renforce chaque parole. Dave et Taylor ont fourni ici un vrai travail d’orfèvre. A peine écouté, de suite adopté, Wasting Light c’est finalement 11 titres et autant de singles potentiels. Il n’y a qu’à écouter "Arlandria" au refrain pop pour constater le talent mélodique des Foo et leur capacité à pondre en toute innocence de véritables hymnes. Une musique taillée pour les stades, oui, mais pas seulement. Dave manie aussi bien le stylo que le médiator ou les baguettes et nous fait part d’un songwriting qui s'est bonifié avec le temps. Il sait parler à l’individualité de chacun et aborde la fatalité de la mort dans "These Days" ("One of these days your heart will stop and play its final beat ") et la difficulté à se remettre de la perte d’un proche sur l’éblouissant "I Should Have Known" adressé à Kurt et soutenu par la basse de Krist. Le lancinant "No I cannot forgive you yet", d’abord scandé puis finalement hurlé, apporte sa dose de frissons.

Le titre "Dear Rosemary" est lui plus chaloupé. D’aucuns y voient une attaque envers l’avocate de Courtney Love, Rosemary Caroll, mais ce titre est avant tout l’occasion pour Grohl de réaliser un rêve de gosse et de chanter avec son idole Bob Mould du groupe Hüsker Dü, qui fait les choeurs pendant le refrain. Avec un enthousiasme non retenu, les Foo, éternels adolescents, défendent chaque titre comme s’il s’agissait de leur premier EP. Sur "White Limo", ils fracassent leurs guitares à grands coups d’accords plaqués rageusement pour un rock très grunge, détendu du slip et primitif au possible. "Walk" et "Back And Forth" sont dans une veine plus pop punk mais non moins roborative. A noter que "Back And Forth" est aussi le nom du documentaire sur le groupe qui sera diffusé sur Canal + le 18 mai et qui sortira en dvd le 14 juin. Finalement, "Matter of Time" et "Miss The Misery" penchent du côté des Foo Fighters des années 90. Même si ces deux titres paraissent un peu plus transparents que le reste, ils attestent une certaine maitrise musicale de la part du groupe, acquise au fil du temps. La voix de Dave Grohl se veut rocailleuse mais sans excès, apte à servir une palette d’émotions assez large. Et ce, les cheveux dans la figure et le chewing-gum dans la joue, of course.


Nommé "Genius Of The Year" par le NME et considéré exécuteur testamentaire du mouvement grunge dans le reste du monde, Dave Grohl aurait pu largement se reposer sur ses lauriers. Seulement voilà, le gaillard est curieux et passionné, et aime s’investir dans différentes formations pour y glaner des idées, encore et encore. Décontract’ mais appliqué, Dave fait preuve d’une sincère empathie envers son public, d’où Wasting Light et son désir de faire plaisir. Là où plusieurs groupes de stade finissent pas servir une soupe sans saveur à la multitude, les Foo Fighters ne dévient pas de leur ligne directrice décomplexée mais mélodique, et ne tombent jamais dans la facilité. Les chansons s’enchainent comme un charme, on ouvre grand le gosier pour en avoir davantage. Cet album détient 11 pépites immédiatement ingérables et qui révèlent même d’avantage d’arômes au fil des écoutes. L’album parfait qui ravira les fans comme les mélomanes en quête de sensations et d’authenticité. En plus, le groupe jouera à Rock En Seine cet été. Alors que demander de plus ? Ah si, une dernière chose peut-être : Dave Grohl, président !

Note de 3.0/5 pour cet album
Nicolas, le 14/05/2011

S'il y a bien un domaine dans lequel Dave Grohl s'est rendu maître, c'est celui de la communication. Difficile de passer au travers du maillage médiatique implacable tressé par le barbu gouailleur : télévision, magazines, Facebook, Twitter... Dave connaît son exercice sur le bout des doigts et sait parfaitement comment faire passer son message. Mais entre intention et contenu, il y a parfois un certain fossé.

Wasting Light, des fois que vous l'ignoreriez, est donc censé être l'album du retour aux sources, l'album de la renaissance, l'album garage - analogique, bref : l'album grunge des Foo Fighters. La mise en scène de cette métamorphose est particulièrement crédible : Butch Vig (Mr Nevermind) est appelé derrière les tables de mixage, Pat Smear se fait carrément débaucher pour intégrer au long cours l'effectif de la formation, Krist Novoselic est invité à faire un petit featuring au pied levé... Pourtant, malaise : la vidéo montrant ce dernier en studio lors de l'enregistrement de "I Should Have Known", chanson sur laquelle plane le fantôme (le cadavre ?) de Kurt Cobain, fait preuve d'une sorte de voyeurisme façon télé réalité qui semble on ne peut plus déplacé quand on sait que le but de l'opération est avant tout marketing. Alors quoi : il aura donc fallu dix sept ans à Dave Grohl pour se rendre compte qu'il "devait tout à Nirvana" (dixit l'intéressé) alors que la carrière de son groupe n'aurait probablement jamais décollé sans le suicide de Cobain ? Vu sous cet angle, la déclaration ci-dessus acquiert un côté obscène assez gênant aux entournures.

Grohl annonçait un disque "heavy" et il n'a pas menti. Wasting Light est l'album le plus bourrin des Foos, brisant en cela la formule employée par le batteur - guitariste depuis les débuts de son groupe, à savoir l'alternance entre power pop pêchue et balades semi-acoustiques tranquilles. Ici pas de douceur ni d'émotion, les quatre hommes (cinq, maintenant) ont décidé d'assaisonner tout leur opus à la guitare overdubée à bloc, et ça fonctionne initialement pas trop mal. On y retrouve même d'excellents morceaux, comme l'introductif "Bridge Burning" avec un frontman remonté comme une pendule qui nous accueille avec des hurlements magnifiques. Le titre nous offre également l'occasion rêvée d'apprécier la qualité du jeu de Taylor Hawkins : sec, vigoureux, à la fois précis et puissant, le batteur blondinet n'a vraiment rien à envier à son mentor. Plus loin, on a droit à l'OVNI "White Limo", sorte de gros délire frapadingue avec un Grohl gueulant comme un putois comme si sa vie en dépendait : grosse éclate, et grosse sensation. Et puis, et puis... c'est à peu près tout. Si l'on omet un single ultra calibré et tout à fait dans l'esprit Foo ("Rope") et une bonne mélodie placée en orbite ascensionnel et laissant s'épanouir un duo réjouissant avec Bob Mould ("Dear Rosemary"), on se rend compte bien vite que le reste du disque tourne souvent à vide. Rien de catastrophique, c'est certain, mais la facilité dans laquelle sombre les morceaux suivants s'avère aussi étonnante qu'irritante. Les Foo Fighters délivrent ici un stadium rock propre comme un sou neuf : où est donc ce grain "analogique" et "garage" vanté à tour d'interviews ? Wasting Light sonne aussi clairement que tous ses prédécesseurs, premier opus exclu, et on se demande vraiment comment il aurait pu en être autrement avec un type comme Butch Vig aux commandes. Si le groupe parvient à éviter de rééditer certains aspects pompeux de In Your Honor, on regrette en revanche de ne pas retrouver des morceaux un peu plus aventureux et/ou nuancés comme l'étaient "Let It Die" sur Echoes... ni des tubes égalant les succès de The Colour And The Shape. A l'inverse, on regrette également que Dave n'ait pas osé aller plus loin dans la lourdeur et qu'il se soit laisser engluer dans un côté sirupeux qui est loin de lui faire honneur. Dans ce registre, "One Of These Days" risque de vous filer des crises de coma diabétique si vous en abusez de trop, quoique le refrain de "Back & Forth" ne fasse pas beaucoup mieux.

Autant l'avouer sans phare : on s'ennuie un tantinet sur la deuxième moitié de l'album, et même si ce travers se retrouve fréquemment chez les Foos (Echoes, Patience, Silence & Grace se révélant à ce sujet assez caractéristique), on sait que Grohl est probablement capable d'enfanter beaucoup mieux que "A Matter Of Time" et sa mélodie en roue libre, lancée en descente légère, en pleine ligne droite et avec les deux mains serrées sur les freins. D'ailleurs, heureusement que "Miss The Misery" relève un peu le niveau grâce à ses riffs gentiment hardos... parce que "Walk" se révèle si stéréotypé qu'on pourrait presque en rigoler si le morceau n'avait pas été balancé comme deuxième single de l'album. Quant au fameux "I Should Have Known" adressé au copain Kurt, le titre n'est pas si mal que cela mais pêche probablement par un poil trop de longueur. Mais c'est vrai que ça fait du bien de réentendre la basse grondante de Krist Novoselic, un type qui s'est fait malheureusement bien trop rare depuis 1994. Toujours est-il que, si intention il y avait (de retourner aux sources / de faire du heavy grunge / de faire du garage), le contenu s'avère tout de même assez décevant en regard de l'ambition (éhontément) affichée. Reste qu'un album des Foo Fighters s'avère toujours enthousiasmant... dans ses dix premières écoutes : il nous propose invariablement sa petite dose de pop songs gentiment musclées, impeccablement formatées, parfaitement délivrées, et nous permet de combler allègrement notre quota de riffs amples et burnés. Après, on passe à autre chose sans trop de regrets, et de ce point de vue Wasting Light ne déroge pas à la règle. En tout cas, on est curieux de découvrir à quelle sauce Dave Grohl nous vendra sa prochaine production...

Commentaires
Antoine, le 15/08/2020 à 14:33
Un album excellentissime, rien à ajouter ! Du bon rock comme on l'aime et des instrus de malade