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Critique d'album

Free


Heartbreaker


(00/01/1973 - Island - Classic rock - Genre : Rock)
Produit par Andy John

1- Wishing Well / 2- Come Together In The Morning / 3- Travellin' In Style / 4- Heartbreaker / 5- Muddy Water - Original Version / 6- Common Mortal Man / 7- Easy On My Soul / 8- Seven Angels
Note de 5/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Un testament aux notes indélébiles"
François, le 29/01/2023
( mots)

Un bon album n’est pas toujours l’expression du bon état d’un groupe, et la qualité d’Heartbreaker est inversement proportionnelle à l’atmosphère qui traverse Free en 1972-1973. Le combo avait connu une première séparation en 1971, et Andy Fraser avait mis fin à l’élan de la reformation (bien que le terme "élan" puisse paraitre excessif à l’écoute de Free at Last). Pour aggraver la situation, Paul Kossoff ne lutte même plus contre ses démons qui finiront par l’emporter quelques années plus tard. Heartbreaker bénéficie ainsi du soutien de W. G. Snuffy Walden, Tetsu Yamauchi, John Rabbitt Bundrick et Rebop Kwaku Baah, des musiciens de l’entourage du groupe, qui semblent seulement compenser la fragilité d'une formation au seuil de la séparation. En effet, ce sixième opus sera également l’ultime, Free faisant une croix sur son existence la même année.


Malgré tout, Heartbreaker est un album plus que solide, ce qui relève presque de l’exploit au regard de la situation. Certes, le countrysant "Travellin’ in Style" n’est guère plus que sympathique, le slow "Muddy Water" est assez convenu voire mièvre, mais ces deux moments où le régime baisse ne gâchent en rien le caractère irrésistible de l’opus.


Dans un premier temps, l’intensité d’Heartbreaker s’apprécie sur les titres les plus saturés, notamment "Wishing Well" qui est peut-être la plus belle composition de Free. Le riff est imparable, en témoigne la façon dont Blackfoot parviendra plus tard à le sublimer, et l’expressivité de Rodgers, à la fois plaintive et habitée, atteint des sommets. Celui-ci brille également sur le long titre hard-blues "Heartbreaker", accompagné d’un riff martelé et de claviers frénétiques, auquel répond un solo remarquable. Soyons iconoclaste et affirmons que le pinacle est atteint par "Seven Angels", dont la place en fin d’album, et donc en tant qu’ultime titre de Free, offre une magnifique conclusion à la carrière du groupe. Ce mid-tempo aux relents sudistes, où la communion entre les claviers et la guitare électrique est mise en relief par des accords clairs et réguliers, illustre le talent de l’ensemble des musiciens dans leur capacité d’écriture et d’interprétation.


À côté de ces morceaux plus hard-rock sus-cités, l’autre pendant très appréciable de l’album est celui des pièces douces et soul, qu’on savoure dès "Come Together in the Morning", très Beatles sur les refrains (sans jeu de mots avec le titre) et pré-Bad Company sur ses couplets introspectifs. Dans le même esprit "Bad Co avant l’heure", "Common Mortal Man" est particulièrement séduisant, le piano tamisé et les orchestrations n’abusant jamais de leurs effets. Enfin, les notes furtives d’"Easy on My Soul" s’accrochent immédiatement à l’oreille, et peut-être à l’âme de l’auditeur, faisant du titre un écrin de soft-rock fabuleux.


Note pour l’avenir, on a souvent relevé l’influence de Led Zeppelin sur les nouvelles générations de groupes dites "revival" des années 2000 et surtout 2010. Or, il semble qu’on ait oublié celle, plus ou moins consciente (il est difficile de savoir comment se diffusent les courants esthétiques, sauf à lire l’aveu de musiciens à ce sujet), de Free. À l’écoute de Rival Sons par exemple, on est parfois poussé à se dire que ce dernier est davantage un enfant de Paul Rodgers que de Robert Plant. Un héritage dont il faudrait mesurer l’ampleur réelle, Heartbreaker pouvant faire d’office de testament écrit à l’encre et aux notes indélébiles.


À écouter : "Wishing Well", "Easy on My Soul", "Common Mortal Man", "Seven Angels"

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