General Elektriks
Good city for dreamers
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1- Take back the instant / 2- Raid the radio / 3- You don't listen / 4- Helicopter / 5- Cottons of inertia / 6- Little lady / 7- Engine kickin'in / 8- David Lynch moments / 9- Gathering all the lost loves / 10- Mirabelle Pockets / 11- La nuit des éphémères / 12- Bloodshot eyes / 13- Rebel sun
Voilà un homme qui aime les beats. Et c’est après 6 ans et un premier album remarquable et remarqué (Cliquety Cliqk) que General Elektriks, alias Hervé Salters, revient nous le montrer dans ce nouvel album qui suivra à coup sûr le même chemin. Ce collectionneur de synthés vintage et de clavinets en tous genres traverse différents âges et paysages musicaux, avec la plus grande aisance, aux frontières du funk et de l’électro-pop.
Dès le premier titre ("Take back the instant"), General Elektriks nous plonge au cœur des années 70, avec une intro digne du "Never Gonna Give You Up" de Barry White, et installe aussitôt une dimension presque érotico-lounge qui se retrouvera dans bon nombre de titres. De ces mélodies souvent lentes et suaves se dégage une petite voix survolant le disque avec majesté, à la manière des Scissor Sisters. Il s’agit de celle d’Hervé Salters lui-même, quand il ne s’agit pas de celles des membres de sa famille comme sur le psychédélique "Helicopter" ou sur le sifflotant "Raid The Radio", autour duquel il s’est également entouré de quelques figures du hip-hop américain qui y prêtent leur voix.
Mais le grand intérêt de ce disque réside dans la production, aux rythmes et aux sonorités souvent has-been, composées par ces fameux claviers, sortis tout droit du grenier de Jean-Michel Jarre. Les mélodies sont travaillées avec différents effets sonores pour amplifier le côté psychédélique des arrangements ("Cottons of Inertia"). Les rythmes sont urbains, et témoignent souvent de l’expérience Hip-hop du frenchie au Etats-Unis. Et c’est pourtant tout un panel de styles qui inspire General Elektriks, allant du rock ("Helicopter"), au clubbing ("David Lynch Moments") ou encore au jazz ("Mirabelle Pockets"). Une multiplicité des genres qui fait de ce disque un régal auditif.
En revanche, Good city for dreamers n’est pas un titre forcément bien trouvé pour cet album, car nous sommes ici très loin des pointures électro-aero-oniriques que peuvent représenter Air ou Zero 7. Ici, les "dreamers" sont sous prod. Et c’est dans cette originalité qu’on peut percevoir le lien de fraternité avec Cliquety Cliqk, bien qu’un peu plus pop, certainement plus sage et plus accessible. Dommage, on regrette l’esprit barré et jazzy du tubesque "Tu m’intrigues". Mais sur ce premier album, la barre était déjà très haute …