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Critique d'album

U2


No Line on the Horizon


(27/02/2009 - Mercury - Stadium rock - Genre : Pop Rock)
Produit par Brian Eno, Daniel Lanois, Steve Lillywhite

1- No Line on the Horizon / 2- Magnificent / 3- Moment of Surrender / 4- Unknown Caller / 5- I'll Go Crazy If I Don't Go Crazy Tonight / 6- Get on Your Boots / 7- Stand Up Comedy / 8- Fez - Being Born / 9- White as Snow / 10- Breathe / 11- Cedars of Lebanon
Note de 3/5
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Note de 2.0/5 pour cet album
"Bono and co se la coulent douce et se reposent beaucoup trop sur leurs acquis."
Nicolas, le 23/04/2009
( mots)

Impossible de s'attaquer à ce No Line On The Horizon sans s'attaquer à U2 en tant que groupe, voir en tant que concept musical, tant cet album reprend les artifices habituels du quatuor jusqu'à l'overdose. Sacré combat en perspective, et ce quel que soit le point de vue que l'on se propose d'adopter.

Il y a ceux qui considèrent que U2 a depuis belle lurette renoncé au rock, voir même à la musique, pour se consacrer uniquement au management afin de faire fructifier son confortable matelas de dollars. De ce point de vue, difficile de ne pas considérer ce No Line... comme un pur produit marketing, calibré au poil pour rapporter un maximum de blé à ses géniteurs. Comme d'habitude avec U2, pourrait-on dire, mais quand-même. Jamais le groupe n'avait autant communiqué sur un album, multipliant les déclarations consensuelles à l'envie (et que l'album est le meilleur qu'on ait fait à ce jour, et qu'on a complètement réinventé le rock, et qu'on a piqué notre visuel à un obscur peintre nippon qui nous attaque en justice - arf arf), s'étalant sans aucune pudeur sur une genèse supposée éprouvante et une exigence évidemment sans faille quant au résultat attendu (énorme travail de composition, renvoi de Rick Rubin par défaut de prestations satisfaisantes - on se demande au passage ce qu'il foutait là), se lamentant à n'en plus finir quant à la fuite malencontreuse qui a propulsé l'album sur les réseaux peer-to-peer quinze jours avant sa sortie (des fois que le groupe se retrouve sur la paille, on en pleurerait presque), squattant durablement l'intégralité de l'espace médiatique mis à sa disposition (radios, télés, mags spécialisés, web, réseaux sociaux, du très galvaudé MySpace au très hype Spotify). Une machine de guerre parfaitement huilée et programmée pour un impact maximal. Alors quand l'album arrive enfin entre nos mains, enrobé dans une production chiadée au possible, on aurait presque l'impression d'en avoir pour son argent, du moins lors des premières circonvolutions de platine. Énorme tour de passe-passe, mais les bonnes ouailles sont-elles dupes à ce point ?

Il y a ceux qui n'ont pas oublié qu'à une époque, U2 était l'un des plus grands groupes de rock au monde. Entre 1980 et 1990 plus exactement, à une époque où la concurrence rock était quasiment inexistante, à une époque où Bono et le tandem Eno-Lavois avaient radicalement transformé la production rock, à une époque ou The Joshua Tree empilait comme triade introductive les bombes que sont "Where The Streets Have No Name" - "I Still Haven't Found What I'm Looking For" - "With Or Without You". Ceux-là savent bien que, depuis Achtung Baby, la bande à Bono n'a plus jamais commis le moindre fait d'arme digne d'être loué, et ce No Line... ne déroge pas à la règle. Mais s'il faut reconnaître au moins un mérite à U2, c'est de réussir, à chaque nouvelle livraison, à pondre un hit terrible, un classique instantané que l'on croirait connaitre avant même de l'avoir entendu : "Vertigo" pour How To Dismantle An Atomic Bomb, "Beautiful Day" pour All That You Can't Leave Behind, "Staring At The Sun" pour Pop, etc... Cette fois-ci, c'est "Magnificent" qui tient ce rôle fédérateur, lové autour d'un coup de génie guitaristique comme The Edge peut encore en être capable, avec cette mélodie aigre-douce qui vous prend aux tripes comme pas deux. Et après, me direz-vous ? Après, on cherche en vain un autre titre qui se dégage du lot. Certes, quelques idées se laissent un temps appréhender (comme l'accroche rythmique de "No Line On The Horizon", le côté funky de "Get On Your Boots" ou le riff Zeppelinien de "Stand Up Comedy"), mais on en arrive rapidement à tourner en rond avec des mélodies qui ne décollent pas et qui finissent rapidement par provoquer l'ennui. Sentiment particulièrement criant sur les balades soporifiques qui nous sont infligées, que ce soit "Moments Of Surrender" ou "Ceddars Of Lebanon".

Enfin, il y a aussi ceux que Bono a toujours fait vomir, ceux qui ne peuvent pas encadrer la mièvrerie et la débauche de bons sentiments brassés par ces quatre irlandais qui se sont, depuis quelques années déjà, érigés comme détenteurs de la bonté universelle et comme modèles de bien-pensance. A ceux-là, une seule chose à dire : fuyez, pauvres fous, fuyez ! Vous risquez de ne pas ressortir indemne des bardées d'envolées lyriques surjouées par un Bono au top de ses effets lacrymaux, des "ohohoh" à n'en plus finir, des "ahahah" en veux-tu en voilà (la palme revenant incontestablement à l'éreintant "Unknown Caller"), sans même parler des textes dégoulinant de poésie onusienne. Certes, cela revient à enfoncer une porte ouverte : U2, on aime ou on déteste. Mais même ceux qui aiment feraient bien cette fois-ci d'y réfléchir à deux fois avant de claquer presque vingt euros dans ce produit qui recycle avec plus ou moins de bonheur (et plutôt moins que plus) les vieilles recettes d'un groupe en roue libre qui n'arrive plus que rarement à faire preuve d'une réelle créativité. Espérons juste que cet avertissement n'arrive pas trop tard : à l'heure qu'il est et compte tenu de l'équation marketing savamment mise en place, il est en effet probable que No Line On The Horizon ait déjà causé de nombreux ravages parmi les amateurs de rock en open space.

Dernier point, peut-être le plus inquiétant : on murmure qu'un deuxième album nous sera proposé avant la fin de l'année, réunissant des chansons issues des mêmes sessions d'enregistrement que celles de cet opus-ci. Messieurs les irlandais, ne serait-il pas plus raisonnable de prendre plutôt votre retraite ?

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Commentaires
Gin2Toi, le 10/10/2021 à 05:01
Mais c'est quoi cette critique qui sent à des kilomètres à la ronde l'anti U2?