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Critique d'album

Hot Tuna


Burgers


(00/02/1972 - Grunt - Blues Rock - Genre : Rock)
Produit par

1- True Religion / 2- Highway Song / 3- 99 Year Blues / 4- Sea Child / 5- Keep On Truckin' / 6- Water Song / 7- Ode For Billy Dean / 8- Let Us Get Together Right Down Here / 9- Sunny Day Strut
Note de 4/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Thon échaudé craint l'eau froide"
François, le 24/04/2022
( mots)

Figure tutélaire voire symbole du rock psychédélique, Jefferson Airplane ne pouvait survivre au renouveau des 1970’s sous cette forme. Dans cette période de questionnement, Paul Kantner menait déjà un projet parallèle, Jefferson Starship (Blow Against the Empire, 1970), rassemblant de multiples musiciens dont un grand nombre issu de Jefferson Airplane, et se concentre sur sa relation avec Grace Slick sur l’album Sunfighter (1971). Jefferson Starship devint un groupe en bonne et due forme suite à la séparation définitive de Jefferson Airplane en 1973.


Parallèlement, Jack Casady et Jorma Kaukonen tournaient avec Hot Tuna, groupe traditionnel de blues et de country qui avait inauguré sa discographie avec originalité en publiant deux albums live, Hot Tuna (1970) et First Pull Up, The Pull Down (1971). Il fallut donc attendre 1972 pour qu’un premier 33tours studio atteigne les bacs, Burgers, un disque historique sur lequel Papa John Creach au violon (un musicien intégré au circuit du Airplane depuis 1970) et Sammy Piazzo aux percussions accompagnent les deux membres d’Airplane, sans compter quelques invités dont le prestigieux David Crosby.


Le mouvement hippie maniait habilement un paradoxe alliant progressisme et célébration des racines ancestrales, notamment en musique : la scène folk teintée de Renaissance au Royaume-Uni avait son pendant blues et country aux Etats-Unis. Hot Tuna est presque l’idéaltype de cette esthétique et Burgers une sorte de démonstration par l’exemple tant il incarne ce mélange de blues et de folk à la perfection.


Au carrefour du blues et du folk donc, le picking domine l’ensemble ; c’est ainsi que l’album s’ouvre sur "True Religion", où les plans de guitare chaloupés sont sagement ponctués de violon et d’ "Allelu", avant de muscler quelque peu le final par un solo de guitare saturée, anticipation du style du groupe dans les années à venir. Picking toujours sur "99 Year Blues" où un violon typé country dialogue avec la slide, sur le tranquille "Keep Truckin’" avec une belle démonstration de Papa John Creach, sur "Let Us Get Together Right Down Here" qui sent un peu trop la prairie. Finalement, Burgers est un album relativement paisible, avec des ballades comme "Highway Song" qu’aurait pu proposer JJ Cale depuis Tulsa, jusqu’au chant qui fait penser au père du laid back, même si le final "Sunny Day Strut" impose une ambiance étonnement angoissante …


Côté blues, "Ode for Billie Dean" parvient à marier avec grand talent la guitare rugueuse et le violon, tandis que la belle superposition des parties électriques et électro-acoustiques sur "Sea Child" apporte une touche que les amateurs du groupe reconnaîtront. Le domaine aquatique est, au-delà du seul jeu de mots, le véritable domaine du Thon échaudé : "Water Song", instrumental folk acoustique virtuose, est le moment de grâce de l’album multipliant les superbes plans et mélodies. Un titre culte pour n’importe quel guitariste en formation.


Avec cinquante années de recul, il se trouve qu’Hot Tuna, bien qu’un peu oublié, puisse être redécouvert au-delà du simple intérêt historique, et ce malgré un style musical un peu daté. Tout est question d’interprétation et de savoir-faire dans la composition, domaines dans lesquels le groupe témoigne d’une maîtrise telle qu’il puisse traverser les décennies.


A écouter : "Sea Child", "Water Song", "Ode for Billie Dean"

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