Iron Maiden
Seventh Son of a Seventh Son
Produit par Martin Birch
1- Moonchild / 2- Infinite Dreams / 3- Can I Play With Madness / 4- The Evil That Men Do / 5- Seventh Son of a Seventh Son / 6- The Prophecy / 7- The Clairvoyant / 8- Only the Good Die Young
Les premiers albums d'Iron Maiden n'ont jamais vraiment rencontré le succès qu'ils auraient mérité. Ni le groupe d'ailleurs. Fer de lance de toute la nouvelle vague de Heavy Métal qui est apparue au début des années 80 en Angleterre, Steve Harris et ses compagnons restent fidèles depuis plus de vingt cinq ans à leur musique avec plus ou moins de bonheur et de réussite.
Pourtant, entre 1982 avec l'album Number Of The Beast et 1988 avec Seventh Son Of A Seventh Son, Iron Maiden enchaîne les albums exceptionnels et vont marquer d'une pierre rouge toute la musique métal actuelle. Et s'il fallait n'en choisir qu'un seul, Seventh Son Of A Seventh Son sortirait certainement du lot.
Tout d'abord, la pochette dessinée par Derek Riggs ainsi que les illustrations intérieures sont d'un très haut niveau. Eddy, la mascotte d'Iron Maiden depuis toujours, donne une identité propre à ce groupe. Ensuite, la mode des albums concept fait rage dans le monde du heavy métal en cette fin des années 80 (Helloween avec ses Keeper of The Seven Keys ou Queensrÿche avec son Operation : Mindcrime). Steve Harris, bassiste et fondateur du groupe, dissimule ses amours pour le progressif depuis trop longtemps, il était temps de les afficher au grand jour. Seventh Son Of A Seventh Son sera donc un concept album heavy progressif avec l'intégration de grandes nappes de synthétiseurs qui choqueront les fans de la première heure mais qui en raviront beaucoup d'autres. Les chansons de cet album sont marquées par un tempo plus lent qu'à l'accoutumée et une atmosphère brumeuse qui englobe les huit titres pour en faire un tout.
On retrouve au micro notre bon vieux Bruce Dickinson et ses chants lyriques haut perchés de grande qualité, quelques chansons aux cavalcades énergiques made in Maiden ("Moonchild", "Only The Good Die Young"), des chansons calibrées pour passer à la radio mais sans abandonner leur mordant heavy ("Can I Play With Madness", "The Evil That Men Do"), la basse qui claque de Steve Harris au jeu unique et inimitable ("The Clairvoyant").
Le meilleur reste certainement leurs chansons plus progressives tels que la longue "Seventh Son Of A Seventh Son" et ses nombreuses nappes de synthé à divers endroits (sur les riffs assez lents de l'intro ou pendant la coupure très calme du milieu, un peu à la manière de "The Rime Of The Ancient Mariner" du superbe album Powerslave). Et on retrouve toujours les marques de fabrique du groupe : les solos de guitares très inspirés et harmonieux mais aussi les passages sur lesquels les deux guitares jouent le même riff mais la première un ton ou un demi-ton en dessous de la deuxième. Un pur bonheur auditif. Sans oublier la partie acoustique de la fin de "The Prophecy", un modèle du genre, un besoin viscéral d'offrir quelque chose de nouveau et de beau. Et là, c'est réussi.
Seventh Son Of A Seventh Son est un album riche qui peut se targuer d'emmener le heavy métal dans des pays côtoyés seulement par les plus grands, les plus téméraires et aussi les plus doués. Techniquement parfait, cet album signera la fin d'une belle époque, le départ d'Adrian Smith peu après y est sûrement pour quelque chose. Mais la vierge de fer n'a pas fini de faire parler d'elle, un double album live sort à la fin du mois d'Août. Up the Irons !!