Incubus
Morning View
Produit par
1- Nice To Know You / 2- Circles / 3- Wish You Were Here / 4- Just A Phase / 5- 11 am / 6- Blood On The Ground / 7- Mexico / 8- Warning / 9- Echo / 10- Have You Ever / 11- Are You In ? / 12- Under My Umbrella / 13- Aqueous Transmission
Phénomène des 90’s, comme le grunge, la fusion (mélange de genres musicaux : rap/metal, funk/rock…) se craquelle doucement à l’approche du nouveau millénaire. Des grands noms (Faith No More, Red Hot Chili Peppers ou Rage Against The Machine), il ne reste pas grand chose, comme si la formule avait fait son temps. En cette période de crise, Incubus, frère d’armes des Red Hot, décide de se dévoiler sous une nouvelle facette. Mettant de côté l’explosivité qui avait fait le bonheur des fans de S.C.I.E.N.C.E., le groupe se tourne vers une approche musicale résolument plus pop, pleine de cordes, de chœurs cristallins et d’arrangements fouillés, tout en évitant de tomber dans le refrain mielleux.
Car, au risque de raviver de vieilles querelles, on peut aujourd’hui l’affirmer, Morning View, en plus d’être le meilleur album d’Incubus, est un grand disque de pop. Brandon Boyd et sa bande ont pris le parti de pondre un disque de synthèse où se retrouvent en vrac le meilleur du metal FM, de jolies mélodies et une volonté toujours affichée d’amener son grain de sel à l’édifice de la musique. Pour faire le lien entre l’énergie funk des débuts et son nouveau côté pop, le disque débute avec deux titres pieds au plancher, agréables sans être renversants. Rapidement pourtant s’ouvrent les portes d’un univers doux et reposant. Après "Wish You Where Here", passerelle entre l’ancien et le nouveau monde d’Incubus, les Californiens délivrent "Just A Phase", matrice de ce qui va suivre. Tout y est : la voix de Boyd, presque (trop) parfaite, les lignes de basses groovy, les scratch légèrement divulgués et une structure ultra efficace en forme de longue montée en puissance. Puis, Morning View distille tranquillement ses arguments. Des ballades épurées ("Mexico", "Warning") ou aux arrangements fouillés ("Aquous Transmission"). Des morceaux pêchus ("Are You In", "Have You Ever") portés par des guitares musclées et une section rythmique efficace. Un travail de production très propre fait le reste et permet à l’album de s’installer durablement dans la conscience de l’auditeur. L’atmosphère reposante qui s’en dégage est celle des matins ensoleillés passés à regarder les vagues s’écraser sur les rochers en contrebas.