↓ MENU
Accueil
Première écoute
Albums
Concerts
Cinéma
DVD
Livres
Dossiers
Interviews
Festivals
Actualités
Médias
Agenda concerts
Sorties d'albums
The Wall
Sélection
Photos
Webcasts
Chroniques § Dossiers § Infos § Bonus
X

Newsletter Albumrock


Restez informé des dernières publications, inscrivez-vous à notre newsletter bimensuelle.
Critique d'album

Incubus


A Crow Left To The Murder


(02/02/2004 - Epic - Funk métal - Genre : Hard / Métal)
Produit par

1- Megalomaniac / 2- A Crow Left Of The Murder / 3- Agoraphobia / 4- Talk Shows On Mute / 5- Beware! Criminal / 6- Sick, Sad, Little World / 7- Pistola / 8- Southern Girl / 9- Priceless / 10- Zee Deveel / 11- Made For Tv Movies / 12- Smile Lines / 13- Here In My Room / 14- Leech
Note de 4/5
Vous aussi, notez cet album ! (28 votes)
Consultez le barème de la colonne de droite et donnez votre note à cet album
Note de 4.5/5 pour cet album
"Le meilleur d'Incubus, tout simplement, et pour la dernière fois."
Maxime L, le 29/05/2023
( mots)

Au rang des groupes qui ont radicalement fait évoluer leur style, Incubus n’est pas le cas le moins intéressant.


Après Fungus Amongus en 1995 mais surtout S.C.I.E.N.C.E. en 1997 qu’on a associé à la vague néo-metal qui a déferlé aux Etats-Unis, les Américains ont glissé tranquillement, presque sereinement vers un rock alternatif bien plus accessible, d’abord avec Make Yourself en 1999, et bien sûr, Morning View 2 ans plus tard. Une évolution comparable à celle d’autres Californiens, les Red Hot Chili Peppers, lorsque ces derniers sortirent, à quelques mois d’intervalle d’ailleurs, l’apaisé mais très réussi Californication.


Cette orientation très nette fût évidemment décriée à l’époque, les puristes néo-metal (oui, ils étaient légion) regrettant l’abandon de scratches à outrance et les différents gimmicks propres à cette scène. Seulement voilà ; que reste t-il de la vague néo-metal aujourd’hui ? (quand bien même nous l’avons vu dans sa chronique, S.C.I.E.N.C.E. est davantage à ranger du côté de la fusion ).


Poser la question, c’est en soi déjà un peu y répondre. Hormis Korn, qui bénéficie d’un statut particulier, parce que leader et instigateur du mouvement (bien que les meilleurs moments semblent très loin), les autres illustres représentants ont déserté la scène depuis belle lurette (et ils ont bien fait). Le temps du fameux Family Values Tour est bel et bien révolu, et quiconque aura réécouté cet album (qu’on est nombreux, soyons honnêtes, à avoir acheté à sa sortie), sait pertinemment que le néo-métal n’est pas franchement le genre qui a le mieux résisté à l’épreuve du temps. Et si S.C.I.E.N.C.E. comporte son lot de vrais bons moments, nous les apprécions davantage pour ce qu’ils ont représenté que pour leurs qualités intrinsèques. Et c’est là que A Crow Left Of The Murder parvient à tirer son épingle du jeu, en sonnant bien plus “moderne”, et en étant plus complet aussi que Morning View.


Ce 5ème opus marque un premier changement d’importance dans le line-up du groupe (en dehors du passage éclair de Dj Lyfe) : le bassiste Ben Kenney (ex The Roots) remplaçant Dirk Lance. Et au-delà de la sempiternelle (mais toujours drôle) boutade sur la prétendue inutilité des bassistes ; pour ce qui concerne Incubus, c’est tout sauf accessoire. Dirk Lance était l’un des membres fondateurs, avec une identité sonore très (re)marquée, grâce notamment à son jeu en slap qui constituait une des composantes fortes d’Incubus. Et si les puristes (les mêmes que tout à l’heure) ont longtemps regretté son départ, Ben Kenney peut se targuer d’être un bien meilleur musicien, sur bien des aspects (on vous en parlait d’ailleurs ici). Son jeu est sans doute plus sobre, mais aussi plus polyvalent, et il est très certainement parvenu à insuffler son sens mélodique sur les différentes nouvelles compositions du groupe (si on en juge le parallèle avec son travail en solo).


A Crow Left Of The Murder est souvent perçu dans l’exact sillage de Morning View, à savoir un disque qui sent le soleil Californien, ce qui est vrai, mais pas uniquement. Si Morning View est régulièrement cité (à juste titre) comme un parfait album de plage, A Crow Left Of The Murder, “ACLOTM” va plus loin, en apparaissant plus complet, et avec une épaisseur sonore autre et une production bien supérieure. Pour cela, le groupe va cesser sa collaboration avec Scott Lit (présent sur Make Yourself et Morning View), et va confier les manettes à un des cadors du gros son de la fin des années 90 : Brendan O’Brien, qui affiche à son tableau de chasse ni plus ni moins que Pearl Jam, Soundgarden ou Rage Against the Machine.


Le second élément qui rend ACLOTM différent dans son approche, c’est le fait qu’il ait été enregistré dans des conditions live, amenant une unité et une spontanéité très perceptible, on pense par exemple à “Sick Sad Little World” ou “Megalomaniac” dont l’énergie live est parfaitement retranscrite, dès la première écoute. La production est donc sans faille d’un bout à l’autre et réussit à mettre en valeur aussi bien les titres mid-tempo que les morceaux les plus pêchus, les deux facettes du groupe étant très bien réparties dans la tracklist. C’est à n’en pas douter, une des grosses qualité du disque : l’alternance entre pistes calmes et chansons défouloirs très riffues. Certaines contenant des break plus alambiqués qu’il n’y parait : “Pistola”, la très power-pop “Smile Lines” ou l’une des grandes réussites de l’album : “Sick Sad Little World”, son riff à tiroirs et ses géniales 6 minutes, prouvant si besoin en était, le talent du très sous-estimé Mike Einziger.
On ne le dit jamais assez lorsqu’on parle d’Incubus, mais ce sont tous de fantastiques musiciens, à plus forte raison sur ce disque, où Dj Kilmore fait enfin preuve d’une grande subtilité sur l’utilisation des samples. Ce qui permet aux compos, outre le fait de mieux durer dans le temps, de mettre également en lumière la parfaite alchimie basse-batterie (Jose Pasillas rentrant dans la catégorie des musiciens sous-côtés), y compris sur les morceaux mid-tempo, qui ont presque ma préférence ici. Que ce soit le groove lent de “Agoraphobia” et surtout “Talk Shows On Mute”, petite pépite moëlleuse à souhait (quelle ligne de chant encore) et dont le texte, inspiré de 1984, apparaît moins neutre que ce à quoi le groupe nous a habitué.


Si Morning View était un peu le Californication d’Incubus, ACLOTM n’est heureusement pas leur By The Way, et comme nous le disions en fin d’analyse de Make Yourself, c’est également dû en partie au fait que Boyd est un bien meilleur chanteur que Kiedis (ce qui n’est pas compliqué diront certains). Une fois encore, difficile de passer sous silence la prestation du natif de Calabasas, tant il illumine l’album. Si son chant est sans doute moins modulé que précédemment, cela lui permet aussi, de s’affranchir de la référence Mike Patton. Et les reproches faits sur la mièvrerie apparente de certaines de leur ballades (ici les parfaites “Southern Girl” et “Here in My Room”) tiennent parfois presque du délit de belle gueule à son encontre.
C’est en tout cas le dernier album où le groupe parvient à ne pas tomber dans l’excès de ballades. Et d’une façon plus tranchée, c’est surtout leur dernier excellent disque, en plus d’être celui qui a le mieux vieilli. 


À écouter : "Sick Sad Little World", "Agoraphobia", "Talk Shows On Mute", "Beware, Criminal !"

Note de 4.5/5 pour cet album
"Un album à ne pas rater: les rockeurs et les métaleux se retrouvent dans Incubus"
Charly, le 11/02/2004

Bon ok, j'avoue .... Avant d'écouter A Crow Left To The Murder, je ne connaissais Incubus que de nom .... J'ai décidé avec cet album de combler ce cruel manque et ma surprise fut des plus agréables. Passons sur l'appelation métal ou rock alternatif, Incubus c'est du très bon rock avant tout. Je ne suis pas très fort pour mettre les groupes dans les cases mais sur cet album tout du moins, je ne pense pas qu'on puisse qualifier leur musique de métal. Les petits gars d'Incubus ont le bon ton de commencer leur album par un décrassage agressif des enceintes et du caisson de basse avec "Megalomaniac", chanson très puissante qui nous met tout de suite dans l'ambiance. Là ce n'est plus le calme avant la tempête mais plutôt l'inverse. Dans la continuité, "A Crow Left To The Murder" (oh c'est le titre de l'album aussi !) est aussi dans le même ton ... ralentissement et voix douce .... on prépare la batterie, le rythme devient haletant : les guitares électriques se déchaînent et la voix du chanteur s'élève ! C'est beau, en rythme et ce n'est encore que le début. Un chanteur de rock avec une vraie voix ? Ca existe donc ? et oui, Brandon Boyd peut se vanter d'avoir un organe vocal des plus remarquables et c'est un plus tout à fait appréciable pour l'écoute. L'album devient un peu plus doux par la suite et la voix du chanteur prend alors une vraie importance. Comme je l'ai dit, elle est excellente et parfaitement en rythme. "Agoraphobia" est une de mes préférées de l'album par son refrain entrainant qui donne envie de danser ... le rock evidemment ! Ma préférée : "Here is my room" .... Elle commence par un solo de piano qui n'est pas sans rappeler le dernier album de Coldplay. C'est une balade triste qui serait tout à fait adaptée à la bande originale d'un film. Cette voix tourmentée et ce piano rendent cette chanson tout à fait atypique dans l'album mais elle est tellement belle qu'on ne peut s'empêcher de la considérer comme titre phare de celui-ci. Les petits gars de Incubus ne se foutent pas de nous : une heure de musique et 14 titres tout aussi différents et intéressants les uns des autres, c'est un album complet qui passe de la balade douce à un déchainement électrique. Chaque musicien peut alors montrer son talent et le résultat est des plus réussis au final. Heureux d'avoir comblé une carence musicale déplorable (et peut-être une des votres !), j'ai sûrement trouvé un album à écouter en boucle pour les mois à venir.

Commentaires
Soyez le premier à réagir à cette publication !