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Critique d'album

Jimi Hendrix


Axis : Bold As Love


(01/12/1967 - Mca distribution - Blues-Rock psyché - Genre : Rock)
Produit par

1- Exp / 2- Up From The Skies / 3- Spanish Castle Magic / 4- Wait Until Tomorrow / 5- Ain't No Telling / 6- Little Wing / 7- If 6 Was 9 / 8- You Got Me Floatin' / 9- Castle Made Of Sand / 10- She's So Fine / 11- One Rainy Wish / 12- Little Miss Lover / 13- Bold As Love
Note de 5/5
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Note de 5.0/5 pour cet album
"Jimi Hendrix acte 2 : l'album de la maturité."
Jerome, le 07/02/2007
( mots)

Pourquoi Axis : Bold As Love ? : "Ce n'est pas dur, c'est l'amour. C'est comme l'axe de la Terre. S'il change, il change toute la face du monde (...) C'est la même chose avec l'amour. Ca peut changer du tout au tout, c'est cette puissance, c'est ce Bold".

Sacrée année que cette année 67... Qui peut dire ce que serait devenu le rock en lui-même si notre calendrier avait eu la mauvaise idée de se priver de ces douze mois ? Qu'aurait-on à se mettre dans les oreilles si, pêle-mêle et sans faire preuve d’exhaustivité, le monde n'avait pas encaissé les sorties de : Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band des Beatles, The Piper At The Gates Of Dawn des Pink Floyd, Their Satanic Majesties Request des Rolling Stones, The Velvet Underground And Nico, l'album éponyme des Doors, The Who Sell Out de la troupe à Townshend, et j'en passe... Joli palmarès, n'est-ce pas ? Vous pouvez vérifier, ils sont bien tous sortis la même année, et, entre nous, c'est à vous foutre les boules de ne pas être né 40 ans plus tôt... Mais, alors que le mois de mai avait subit l'explosion du Jimi Hendrix Experience de plein fouet, le digne successeur de Are You Experienced? allait clôturer une année déjà bien remplie en se glissant juste à temps sous le sapin de tout bon rockeur psychédélique de l'époque.

La maison de disque voulait un album avant Noël... Et malgré le rythme épuisant imposé par la tournée anglaise - le groupe assure alors deux concerts par soir avant de terminer la nuit en studio - Axis : Bold As Love sera bouclé en seize semaines. Un véritable exploit car, lorsque Hendrix pousse la première fois les portes de l'Olympic Studio, personne (pas même lui) ne sait réellement ce qui découlera de ces sessions d'enregistrement. Assis derrière la table de mixage, il attend l'inspiration, triturant les boutons, élargissant sa palette d'effets et, finalement, empiétant de plus en plus sur les plates-bandes de Chas Chandler...

Cela n'empêchera pas l'Experience d'accoucher d'un album sensationnel, révélant, aux critiques et autres sceptiques n'ayant perçu en Jimi que le virtuose du manche, les talents de songwriting de l'artiste. Autant Are You Experienced? transpirait l'urgence et l'effervescence des débuts du trio, autant Axis : Bold As Love allait révéler tout le lyrisme et la créativité d'Hendrix, car même si la grosse majorité des titres ne seront pratiquement jamais joués sur scène, c'est bien sur cet opus que figureront les plus belles compositions de l'enfant de Seattle. Et également les plus belles parties de guitares jamais réalisées, comme "Little Wing" ou "Wait Until Tomorrow".

Mais ce qui surprend par-dessus tout, c'est cette grande diversité musicale étalée au fil des pistes. Partant de l'introspection d'un "Up From The Skies" très jazzy ou d'un "Castle Mad Of Sand", magnifique de sincérité et de pureté, Hendrix n'hésitera pas à venir confronter l'auditeur à la dureté de titres comme "Spanish Castle Magic". Continuant, comme à son habitude, son exploration musicale en mariant funk ("You Got Me Floatin'"), jazz, soul et même rock plus traditionnel ("One Rainy Wish"), il laissera même une petite place pour un des titres du bassiste Noel Redding avec "She's So Fine". La maturité atteinte ici dépasse tout ce que le public de l'époque (et actuel) aurait pu espérer ou imaginer, Hendrix réussissant l'exploit de s'aventurer encore plus loin dans sa quête guitaristique. En fait, le seul véritable défaut de cet album résidera dans sa place au sein de la discographie hendrixienne. Coincé entre l'album de la révélation et le joyau pré-mortem. Pourtant, comment ne pas s'extasier sur "If 6 Was 9", titre exceptionnel de richesse qui trouvera la postérité dans le film Easy Rider, et surtout sur l'oeuvre clôturant l'ouvrage. Véritable hymne pour toute une génération, "Bold As Love" cache en fait un des plus beaux textes jamais écrits par l'artiste, alors inspiré par la série d'émeutes vécues par les Etats-Unis durant lesquelles les policiers et une partie de la population se déchaînèrent contre les hippies et les Afro-américains.

Le mythe Hendrix était désormais scellé, préparant le terrain pour le dernier volet de la trilogie et élevant le voodoo child au rang de référence pour de nombreuses générations de guitaristes. Et quand on sait que toutes ces pépites ont bien faillis ne pas voir le jour... Car, alors que l'enregistrement vient de se terminer, Jimi décide d'aller faire un tour dans une de ses petites sauteries dont il a le secret. Et quoi de mieux pour animer la soirée que de prendre avec lui les deux faces de son nouvel album fraîchement sorties du studio... Sauf que la face A restera sur la banquette arrière d'un taxi, obligeant toute l'équipe à la réenregistrer en une nuit. Quand on n'a pas de tête...

Commentaires
Arbitre, le 25/09/2020 à 06:04
C'est mon album préféré d'Hendrix ! "Wait until tommorow" est typique de ce genre de blues funky afro-américain dont beaucoup de groupes blancs de l'époque se sont inspirés pour briller. Et Hendrix en a pas mal à son palmarès ("Crosstown traffic", "Dolly Dagger", "Little miss lover" ici présente, ...). "Castles made of sand" est pour moi un des ancêtres du rap. Difficile de rester insensible à "Spanish castle magic" et sa batterie qui fait là-aussi un peu songer à un rythme de rap. "You got me floating", là aussi typique de Hendrix, quoi qu'on pourrait l'attribuer, sans savoir, à Cream. "She's so fine" n'est pas terrible, notamment à cause de la voix (ou du manque de voix) de Redding. "One rainy wish" est un petit bijou qui commence comme une petite ballade romantique, puis au milieu prend une tournure nettement plus rock-blues, pour finir sur une note psychédélique avec un motif répété à l'envi. Et comme dit dans la critique, on achève le tout avec le titre-phare, riche en sensations diverses (même le solo est inclassable) et qui se termine lui-aussi en apothéose psychédélique, avec des sonorités rappelant "Burning of the midnight lamp". Si je dois illustrer le génie musical d'Hendrix, c'est sans hésiter cet album-là que je choisis.