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Critique d'album

Monkey 3


Undercover


(06/10/2009 - Headstrong Music - Stoner Rock - Genre : Rock)
Produit par

1- Numb / 2- Watchin' You / 3- One Of These Days / 4- Kashmir / 5- Burn / 6- Once Upon The Time In The West (live)
Note de 5/5
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Note de 3.0/5 pour cet album
"Le quartet helvète se risque aux reprises, entre hard et rock psychédélique."
Maxime, le 23/03/2010
( mots)

L’affaire est entendue : l’album de reprises est un exercice qui en dit finalement plus sur le groupe qui les interprète que les formations qu’il revisite. A travers ses relectures, il en vient à dresser son véritable portrait robot, qu’on pense à Bowie adressant avec son Pin-Ups un clin d’œil enamouré à la scène british beat des années 60, aux Red Hot Chili Peppers ouvrant grand les portes de leur cuisine pour reluquer leur fond de sauce où s’agitent Jimi Hendrix, Stevie Wonder, Stooges et Meters (compilation Under The Covers), jusqu’à récemment avec Supergrass et ses réjouissants Hot Rats. Que Monkey 3 s’y colle aujourd’hui a de quoi faire saliver. Si l’on a coutume de ranger paresseusement le quartet helvète dans la catégorie stoner rock, n’importe quel auditeur de bonne foi reconnaîtra, à l’écoute de leur discographie, que le groupe est autant travaillé par l’antique hard rock des seventies que les croisades interstellaires floydiennes et les scores les plus épiques du septième art.

Celui qui voudra percer les secrets de l’ADN des singes suisses se jettera donc sur cet Undercover, mini-album de 6 titres, qui détaille un code génétique assez clair : trois pontes du hard rock cohabitent avec les légendaires Pink Floyd, un de ses descendants les plus remarquables (Archive), ainsi que l’inoxydable Ennio Morricone. Voici un premier élément de réponse, reste à savoir de quelle manière le combo va leur rendre hommage. Pour s’atteler aux mastodontes seventies, Monkey 3 a recruté des alliés de choix. Aussi, ce n’est ni plus ni moins que John Garcia (on ne fera pas l’insulte au lecteur de rappeler son pedigree) qui vient épauler les lascars pour épousseter le "Watching You" de Kiss. Le constat est sans appel : le coyote se réapproprie la charge proto-glam des riffeurs grimés avec une aisance insultante pour la porter vers les sommets, appuyé par un groupe renouant avec la puissance de feu d’un Unida ou d’un Hermano. La prise de risque est plus conséquence lorsque la troupe d’approprie le "Burn" de Deep Purple pour en livrer une version instrumentale. Le morceau est méconnaissable, la cavalcade hardie des hardos se voit considérablement ralentie, et les assauts de claviers priapiques délités en accords cristallins pour laisser place à un post-rock enfumé et atmosphérique. Travestissement réussi. On reste en revanche plus sceptique face à ce "Kashmir" réinterprété aux côtés de Tony Jelencovich (Transport League). Peut-être que la marche orientale de la bande à Jimmy Page s’est vue reprise tant de fois qu’on part un peu blasé d’avance, reste que Monkey 3 n’apporte pas grand-chose à la version originale, si ce n’est un mur de guitares un peu plus couillu.

S’il se sort plus qu’honorablement de ses incursions dans le répertoire légendaire du hard, le groupe intrigue le plus lorsqu’il chevauche sans complexe en terres psychédéliques, et frappe fort d’emblée avec sa cover du "Numb" d’Archive qui ouvre magistralement le disque. Tranchant ses guitares dans le lard du titre originel, le quartet en raccourcit l’intro pour lui préférer une explosion en apesanteur puissamment gouvernée par une basse robotique et des arpèges de guitare en élévation. Sans doute l’un des moments fort de l’ensemble, avec les reprises de "Watching You" et "Burn". Si la réinterprétation d’un titre du Floyd tombe sous le sens, on reste néanmoins sur sa faim au sortir de ce "One Of These Days", avec le même sentiment de frustration qu’avec "Kashmir". Une fois encore, le groupe semble être tétanisé par le monument auquel il s’affronte, et se contente d’en livrer une version fidèle, polie, juste un poil plus agressive. L’EP se clôt par une prise live du thème de Once Upon A Time In The West, déjà disponible en version studio sur leur dernier opus, 39 Laps. La transcription scénique s’inscrit dans le droit fil de leur cover studio, prétexte idéal aux transes les plus débridées.

A travers ce catalogue de reprises en forme d’hommage, Monkey 3 livre un témoignage assez convainquant de sa singularité, à la charnière entre le binaire cosmique post-floyd et l’antique heavy psych d’un Blue Cheer. Parfois trop littéral, souvent grisant, toujours judicieux, Undercover pêche finalement par sa brièveté. On aurait aimé voir le quartet d’atteler pour de bon au post-rock d’un Mogwai, donner sa version du psychédélisme paléolithique d’un Pelican, Om ou Earthless, qu’il pille la cale d’un Hawkwind, Frigid Pink ou Atomic Rooster, voire qu’il fasse subir à un groupe comme Radiohead les derniers outrages. Reste au final une agréable mise en bouche en attendant leur nouvel album.


Monkey 3 sera à l’affiche du Roadburn le 15 avril ainsi que du Hellfest le 18 juin
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