Motörhead
Aftershock
Produit par Cameron Webb
1- Heartbreaker / 2- Coup de Grace / 3- Lost Woman Blues / 4- End of Time / 5- Do You Believe / 6- Death Machine / 7- Dust and Glass / 8- Going to Mexico / 9- Silence When You Speak to Me / 10- Crying Shame / 11- Queen of the Damned / 12- Knife / 13- Keep Your Power Dry / 14- Paralyzed
Je me souviens assez bien de la sortie d’Aftershock, et plus encore du moment où je l’ai acquis au début de l’année 2014, quelques mois après sa parution. Je commençais alors à établir une collection physique d’albums (en cds), mais j’avais vingt ans et j’étais étudiant – comprendre que les moyens étaient assez limités. La plupart du temps, je me procurais donc de vieux albums, bien moins chers même neufs, et hésitait à acheter des albums récents : mais je décidais de craquer pour Aftershock qui fut mon premier album de Motörhead. Par un heureux hasard, la Fnac avait commis une erreur d’étiquetage et le produit me revint à un prix plus que modique, à peine quelques euros.
Pourtant, musicalement parlant, Aftershock valait vraiment le "coût" …
En effet, le regain d’inspiration du combo en cette fin de carrière, sensible depuis Inferno et certain depuis Kiss of Death, ne faiblit pas sur Aftershock qui articule à merveille de très bons titres metalliques et d’autres qui puisent davantage dans le rock’n’roll voire le blues.
Le hard-rock’n’roll, expression qu’on dirait spécifiquement forgée pour leur seoir, s’affiche sur "Do You Believe" et sur l’élégant "Crying Shame", avec ses soli à l’ancienne et son petit clavier typé Hellacopters. Quant au blues, plutôt présent sur cet opus, il est adopté avec un impressionnant savoir-faire pour mettre au monde le lancinant "Lost Woman Blues", qui dévie sur un final musclé à la ZZ Top (très inspiré par "La Grange") et sur le soft-blues-rock "Dust and Glass" - deux titres dont on conseillera fortement l’écoute.
Du reste, le groupe est toujours aussi fougueux quand il propose du heavy rentre-dedans. La première charge s’intitule "Heartbreaker" dont le titre est hurlé en guise de refrain sur une mélodie digne du Motörhead des premiers temps, un regard vers le passé qu’évoque aussi immédiatement le très bon "Coup de Grace" au pré-refrain agressif. Sur les titres les plus speed, l’esthétique originelle du groupe est exploitée à outrance, si bien que "Queen of the Damned" reprend certains plans d’"Ace of Spades" et "Paralyzed" évoque beaucoup "Overkill" - si "End of Time" et "Going to Mexico" sont dans la même veine, ils s’avèrent moins caricaturaux. Mais Aftershock ne signifie-t-il pas réplique d’un séisme ? D’autres pièces sont inscrites dans un style de Metal plus rugueux comme "Death Machine", et plus encore "Silence When You Speak to Me" dont le groove provient d’un riff énergiquement martelé.
L’avant-dernière secousse du snaggletooth fit vibrer le monde du rock au son d’un album rempli à ras bord (quatorze titres tout de même) qui joue sur les différentes orientations musicales du groupe. Aucun séisme à signaler dans leur esthétique, mais des compositions solides qui stimulent la flamme de Motörhead.
À écouter : "Coup de Grace", "Lost Woman Blues", "Silence When You Speak to Me"