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Critique d'album

NewDad


Madra


(26/01/2024 - A Fair Youth - Indie-Rock, Pop Vaporeuse - Genre : Rock)
Produit par Chris W Ryan

1- Angel / 2- Sickly Sweet / 3- Where I Go / 4- Change My Mind / 5- In My Head / 6- Nosebleed / 7- Let Go / 8- Dream of Me / 9- Nightmares / 10- White Ribbons / 11- Madra
Note de /5
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Note de 3.0/5 pour cet album
"La nouvelle sensation Indie-Rock venue d'Irlande. Dans la lignée de Warpaint, la Californie et le soleil en moins."
Maxime L, le 30/04/2024
( mots)

Warpaint, Blondshell, Wolf Alice, Sleater-Kinney, Courtney Barnett*, la scène indie-rock féminine se porte très bien, et ne cesse de nous surprendre par la quantité d’artistes intéressantes déboulant au gré des recommandations ou des algorithmes de nos plateformes. À cette liste très loin d’être exhaustive, il conviendra dès lors d’y ajouter Newdad, jeune formation Irlandaise qui signa en début d’année son premier album, Madra ; après 2 EP dont le retentissement n’avait guère traversé la Manche.


Madra donc, soit “chien” en langue Irlandaise. Mention spéciale d’abord, pour son artwork, très réussi. C’est loin d’être anodin, on l'a déjà dit récemment pour Little Rope de Sleater-Kinney : le visuel attire, intrigue, interroge et donne envie d’associer ici des sonorités très sûres à ce masque blanc, blafard et bien abîmé.


Le ton est donné dès l’excellent titre inaugural, le bien nommé “Angel” : basse proéminente à la New Order, voix diaphane doublée pour donner de l’ampleur et de la hauteur au chant de Julie Dawson, le tout sur des rythmiques de guitares mélancoliques avec juste ce qu’il faut de réverb : Newdad semble marcher dans les pas de formations qu’on apprécie tant (pour certains) dans ces colonnes, entre dream-pop, indie-rock et shoegaze.


Si tout le disque semble être construit dans cette veine de mélancolie vaporeuse, les interviews glanés ici et là parlent d’une influence bien différente, à savoir le grunge ; Nirvana étant l’une des références pour Julie Dawson, la bassiste Cara Joshi, le guitariste Sean O’Dowd, et le batteur Fiachra Parslow. Si l’énergie et les couleurs musicales utilisés par les Irlandais n’évoquent que très peu la bande à Cobain, on y retrouve une noirceur commune, notamment au niveau des textes, traitant le plus souvent de mal-être ou de dépression. Et c’est là le tour de force de “Madra”. Sur des chansons aux atours sombres et cafardeux, les Irlandais parviennent à nous guider intelligemment vers des mélodies catchy, presque légères par moments.


C’est le cas, par exemple, des excellentes “Change My Mind” ou “Dream Of Me”, la seconde étant un véritable tube pop en puissance, grâce à un refrain coincé habilement entre des Warpaint Britanniques et une brit-pop typiquement nineties. Et on sera, tout au long de Madra, très proche d’ambiances à la Warpaint.


Même importance des lignes de basses vrombissantes (ruez-vous sur le titre éponyme, un modèle de ce point de vue), ambiances éthérées similaires, et chant murmuré délicat : la filiation avec les Américaines est troublante, sans qu’elle soit déstabilisante. Le disque s’écoute facilement, sous un format qui devrait être la norme pour ce style, à savoir 41 minutes pour 11 titres. L’ensemble est très homogène, aucun titre ne se détachant particulièrement, et c’est ici le léger défaut du disque : des compositions qui se ressemblent, bâties avec cette même nonchalance indie, et mises en avant par une structure qui peut s’avérer redondante : intros cristallines sur les couplets, montées en tensions lancinantes et explosions sur les refrains. Mais il s’agit d’un premier album et l’efficacité de certaines mélodies associée à l’atmosphère générale imprégnée et très réussie prennent largement le dessus sur cet infime bémol.


Ajoutons à cela une production en tous point remarquables, le mix étant l’oeuvre d’Alan Moulder, dont nous ne vous fera pas l’affront de vous apprendre ici le pedigree. Madra est donc une vraie réussite, et si la notoriété du groupe n’en est qu’à ses balbutiements (toute prometteuse qu’elle soit), on croise les doigts pour pouvoir les découvrir sur scène, mais il risque de falloir les croiser très fort, le groupe n’ayant joué à ce jour que 3 petites fois dans nos contrées.


 


 


À écouter : “Dream Of Me”, “Angel”, “Madra”.


*Et on ne vous a pas encore parlé de Slow Pulp, Momma, Youbet, et j’en passe..

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