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Critique d'album

Nuova Idea


Clowns


(00/09/1973 - - Rock progressif italien - Genre : Rock)
Produit par

1- Clessidra / 2- Un'Isola / 3- Il Giardino dei Sogni / 4- Clown / 5- Una Vita Nuova
Note de 3.5/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Avènement - et conclusion - progressive de Nuova Idea"
François, le 09/04/2024
( mots)

En 1972, Nuova Idea avait montré sa capacité à évoluer avec Mr E. Jones, un album bien plus structuré qu’In the Beginning dont les limites étaient majoritairement dues au label qui en avait précipité la sortie. Il était donc censé d’attendre avec appétence leur fameux troisième album. Ce dernier voit le jour avec un nouveau membre au poste de chanteur et guitariste, Ricky Belloni, qui une offre une performance remarquable (qui peut néanmoins heurter certains auditeurs).


Clowns affirme l’engagement pleinement progressif de Nuova Idea, d’abord exprimé par sa pochette singulière et parfaitement adaptée au genre musical : on pensera au premier opus d’Ange en voyant ces deux figures qui s’affrontent et forment un sablier dont le sable n’est qu’écoulement d’humains damnés.


Ensuite, c’est surtout sur le plan musical que Clowns est un pur produit du Rock Progressif Italien (RPI). La fanfare expérimentale introduisant "Clessidra" laisse imaginer les mélodies cinématographiques harmonisant la guitare et les claviers, agrémentées de petits sons analogiques. L’orientation Heavy-prog’ du groupe est ici maintenue et hybridée à une touche typiquement italienne assez claire dans le chant, au profit d’un titre caractéristique du RPI, qui peut aussi faire penser à Yes, ELP et Uriah Heep. La longue suite de l’album est sans surprise le morceau-titre "Clowns" qui tient du collage même si la structure est assez remarquablement formée : tout un cirque musical se déploie devant nous, avec ses danseurs virevoltant sur des musiques traditionnelles, un monsieur loyal au chant théâtral, des citations de thèmes connus, une chorale enfantine, un orchestre rock’n’roll… A des phases assez symphoniques ou doucereuses se succèdent des passages plus expérimentaux proches de Gentle Giant.


Plus jazzy, "Un’Isola", thème populaire en Italie (L’Isola di Niente de PFM en 1974), rappellera justement PFM et surtout, agence des variations intéressantes, entre riffs musclés et passages plus symphoniques : la construction est maîtrisée et très fine, même si pour le coup, le chant est peut-être un peu trop expressif tout en demeurant puissant (on pensera à Pavlov’s Dog). Celui-ci s’entend véritablement sur le bien nommé "Il Giardino dei Sogni", pièce remarquable dans son jeu de contraste entre des onirique (par des arpèges somptueux) et phase grandiloquente. Il est plus contenu sur la belle ballade mélancolique "Una vita nuova", qui vaut presque un "Non mi rompete" de Banco del Mutuo Soccorso.


Prometteur, le premier album pleinement progressif de Nuova Idea devait pourtant être leur dernier opus, faute à un succès trop limité, ce qui n’empêche pas certains de ses musiciens de demeurer des acteurs secondaires de la scène rock italienne.


À écouter : "Clessidra", "Un’Isola", "Una vita nuova"

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