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Critique d'album

Pearl Jam


Lightning Bolt


(11/10/2013 - Monkeywrench - Grunge - Genre : Rock)
Produit par

1- Getaway / 2- Mind Your Manners / 3- My Father?s Son / 4- Sirens / 5- Lightning Bolt / 6- Infallible / 7- Pendulum / 8- Swallowed Whole / 9- Let The Records Play / 10- Sleeping By Myself / 11- Yellow Moon / 12- Future Days
Note de 4/5
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Note de 3.0/5 pour cet album
"Le dixième album de Pearl Jam est pas mal. Bon, et si on passait à autre chose ?"
Nicolas, le 27/11/2013
( mots)

"Pearl Jam, un groupe de carriéristes". Si, à l’époque glorieuse de Seattle, cette assertion de Kurt Cobain pouvait encore prêter à sourire, on se retrouve aujourd’hui à salement ronger son frein devant les productions aussi pléthoriques qu’inintéressantes de l’une des plus belles légendes du grunge, la seule à n’avoir jamais cessé ses activités depuis sa création. Lightning Bolt change-t-il la donne ? Un peu, il faut bien le reconnaître, mais dans le fond, pas tellement.


Sans rire, l’ange blond d’Aberdeen a dû plus d’une fois se retourner dans sa tombe en s’en tordant les boyaux, tellement son jugement à l’égard de Stone Gossard et Jeff Ament a eu l’occasion de se montrer tristement sagace. Le duo fondateur de Pearl Jam s’était déjà désintéressé de son rejeton dès Vitalogy, et il s’en était fallu de peu pour que le train ne se fracasse à pleine vitesse contre un mur de béton. C’était alors Eddie Vedder qui avait sauvé les meubles et relancé l’impulsion salutaire. Mais pour quoi ? Pour un troisième album confinant, par certains côtés, au génie pur et simple, mais surtout pour une collection ultérieure de disques lancés en roue libre, sans prise de risque, sans imagination, sans mordant, des disques qui, sans la gouaille vocale de Vedder justement, auraient à peine valu le coup d’être écoutés. Gossard et Ament, eux, avaient ce qu’ils voulaient : ils étaient riches, célèbres et jouaient sur scène à guichet fermé, même si la croisade de Vedder contre Ticketmaster et autres tourneurs mastodontes a dû méchamment les irriter à l’époque. Ainsi s’est donc poursuivie une carrière consensuelle là où celles de Nirvana et d’ Alice In Chains - par la force des choses - mais aussi celle de Soundgarden avaient rapidement fini dans le caniveau. Et si les deux derniers réussissent encore à nous faire vibrer aujourd’hui après des retours tardifs fracassants, c’est surtout parce qu’ils ont été capables retrouver le feu sacré. Pearl Jam , lui, l’a perdu il y a bien longtemps, et ne le retrouvera probablement plus jamais.


On avait tout de même écouté avec curiosité Backspacer, en espérant notamment que le retour de Brendan O’Brien aux manettes de l’esquif serait capable de réinjecter le mojo qu’il manquait aux poids lourds de Seattle. Peine perdue, l’album restait dramatiquement convenu malgré quelques bons moments. Un disque pas déshonorant, mais pas inoubliable. Peu ou prou, Lightning Bolt s’avère du même tonneau. Même équipe, même motivation, même production, même envie (ou simulacre d’envie) de renouer avec le mordant des débuts, mais les apparences font long feu. Impossible, par exemple, de ne pas penser à "Spin The Black Circle" à l’écoute du corrosif et survolté "Mind Your Manners", mais même si le morceau se révèle éminemment sympathique, on ne peut se départir de l’idée que Pearl Jam a déjà fait la même chose, en mieux, par le passé. On se laisse malgré tout prendre au jeu : "Getaway", malgré sa ligne de basse honteusement banale, bénéficie toujours d’un savoir faire, celui d’instrumentistes aguerris et irréprochables, et d’un chanteur d’exception. Difficile de faire du sur-place quand on dispose d’une Ferrari au micro, et même si on préférait le Vedder introverti et torturé de Ten et Vs à l’actuel révolté qui s’engage dans toutes les causes humainement défendables (pas la peine de les énumérer, on y sera encore là demain), on ne peut nier au barbu exalté un talent vocal intact depuis ses origines. La verve et l’aisance d’Eddie Vedder au chant transportent des morceaux probablement banals sans cela ("My Father’s Son", "Swallowed Hole") et emportent l’adhésion en dernier recours ("Lightning Bolt" qui explose littéralement sur son refrain après une entame poussive). Si Ament et Gossard semblent avoir épuisé leur style en deux albums dans les années 90, ils ont parfois quelques idées originales, comme avec "Infaillible", low tempo atypique au couplet en équilibre transporté par la quatre corde d’Ament, ou encore "Pendulum", sombre, triste et oppressant dans sa nonchalance. On est loin de la patte Pearl Jam, mais c’est encore sur ce genre de compos que l’on prend plaisir à les retrouver. A l’inverse, on sera plus circonspect à propos des exercices balisés : blues rock pépère ("Let The Records Play"), balade lacrymale ("Sirens") ou remplissage de fin d’album (les trois derniers, anecdotiques). Pour le reste, rien à redire : ça assure. Gossard et McCready tiennent la forme et claquent des riffs bien sentis, tandis qu’un Matt Cameron à double casquette (cogneur chez Pearl Jam et chez Soundgarden , la classe) fait montre d’une rigueur indispensable à la réussite de l’entreprise : "Mind Your Manners", notamment, est une vraie leçon de batterie.


Lightning Bolt, tout comme Backspacer, n’a rien d’un album déshonorant. On l’écoute avec un sentiment de nostalgie mêlé de curiosité et d’un peu d’espoir, pour très vite se rendre à l’évidence : ce n’est pas encore cette fois-ci que Pearl Jam fera honneur à ses débuts. Quoique le "encore" de la phrase précédente fasse preuve d’un optimisme confinant à la naïveté. PJ a été un grand groupe - l’un des plus grands - et n’est plus aujourd’hui que l’ombre de lui-même. Une ombre qui peut encore éclater en pleine lumière en concert, le quintette de Seattle restant à ce jour l’une des meilleures formations en live, et on gage que quelques morceaux de ce dixième album s’ajouteront avantageusement à leur ribambelle de tubes insurpassables pour nous offrir à nouveau de grands moments sur scène. Quant au fantasme d’un nouveau manifeste rock, il va falloir se résoudre à le mettre de côté, non ?


Commentaires
afterthegoldrush, le 12/11/2017 à 15:21
Comme Eddie, je désapprouve complètement cette chronique qui passe les 2/3 de son temps à critiquer le groupe en toute mauvaise foi. C'est toujours simple de critiquer...composer et durer beaucoup moins. PJ est tout sauf un groupe commercial : peu de disques vendus (en dehors des us). PJ évolue et se tourne aujourd'hui vers un classic rock. Quelque soit les groupes, les gens préfèrent tjs les premiers disques...mais il y a toujours quelque chose d'intéressant et d'inattendu chez PJ. Sirens est une grande chanson...on est loin de coldplay quand même! ...Et puis quand on a le soutien de Neil Young, je crois que tout est dit. De loin le meilleur groupe de Seattle...
Eddie, le 09/11/2017 à 14:51
Bonjour, Je ne suis tellement pas d'accord avec cette chronique que je ferai court. "Balade lacrymale que Sirens", il suffit d'avoir pris la peine de se pencher sur la structure - certes loin d'un riff progressif des 70's - pour se rendre compte de l'absence de vérité de ces adjectifs, pour en plus ajouter un peu de Closer - ils sont riches et c'est ce qu'ils souhaitaient... il y a quand même plus facile pour devenir riche que de se lancer dans la musique - que je ne m'attarderai pas davantage sur le fond de cette chronique et je passe à la suivante. Parce que des fois, je suis d'accord avec vous. Ah et "C'était mieux avant", ce n'est PAS un argument ! ;-) Merci ! Et en plus, c'est faux.