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Critique d'album

PJ Harvey


Let England Shake


(14/02/2011 - Az - - Genre : Pop Rock)
Produit par

1- Let England Shake / 2- The Last Living Rose / 3- The Glorious Land / 4- The Words That Maketh Murder / 5- All And Everyone / 6- On Battleship Hill / 7- England / 8- In The Dark Places / 9- Bitter Branches / 10- Hanging In The Wire / 11- Written On The Forehead / 12- The Colour Of The Earth
Note de 5/5
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Note de 4.5/5 pour cet album
"Poèmes de guerre et mélodies mélancoliques pour un album impeccablement maîtrisé"
Margaux, le 21/03/2011
( mots)

Cela fait quand même assez longtemps que PJ Harvey écrit des albums un peu trop avec sa tête, et pas assez avec ses tripes. Son obsession du renouvellement continuel a donné lieu à des albums parfois en demi-teinte. Sans parler de cette manie de partir dans des vocalises parfois absurdes et souvent crispantes. Ces dernières années, force est donc de constater que PJ Harvey a écrit des albums plus faciles à oublier. Avec Let England Shake, elle réussit à rétablir la balance de façon magistrale. Mais elle n’a plus vingt ans et ne peut donc pas retomber dans cette rage empoisonnée qui lui a servi de moteur créatif pendant longtemps. La révolte n’est plus dans la voix et la rugosité de la guitare, mais dans des textes extrêmement aboutis, qu'elle a écrits comme des poèmes. A l’aide de ses paroles, elle pose brutalement ses réflexions dans une douzaine de chansons dont la beauté a été tordue par la mort et la désolation.

Car au sein de la perfection des mélodies et des chansons, les textes de Let England Shake forment un angle bizarre. Des corps sur les arbres et des squelettes enterrés, les villes en feu, tout cela se mêle au son délicat de l’auto harpe. PJ Harvey écrit des poèmes sur la guerre et l'Angleterre, en figeant des images de paysages ravagés, dans une perspective qui se veut universelle. Elle ne force d'ailleurs plus du tout sa voix. Au contraire même, chaque parole est chantée délicatement, rien n'est caché derrière un éclat vocal superflu. Même "Battleship Hill" et ses notes aiguës est totalement maîtrisé.

Toujours épaulée par John Parish et produite par Flood, elle fait de Let England Shake un grand disque : accessible mais  pointu, avec des arrangements ultra-travaillés, et une ambiance toute particulière. Car si PJ Harvey a pu faire quelques choix artistiques qui ne sont pas du goût de tout le monde, elle a toujours conservé sa grande maîtrise de l’art de construire les atmosphères. Ici, la grâce et la délicatesse tragiques de Let England Shake prennent au corps comme rarement.

Dans ce disque, PJ Harvey mêle de façon troublante la brutalité la plus extrême à la poésie la plus pure. C’est pour cela que Let England Shake est peut être paradoxalement le seul album après Is This Desire que les puristes de la Polly Jean bluesy, minimaliste et tourmentée apprécieront : il est, à sa manière, sans concession.

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