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Critique d'album

Rush


2112


(01/04/1976 - Anthem - Hard Rock progressif - Genre : Rock)
Produit par

1- 2112 / 2- A Passage To Bangkok / 3- The Twilight Zone / 4- Lessons / 5- Tears / 6- Something For Nothing
Note de 4/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Un passage pour le hard-progressif"
François, le 18/05/2022
( mots)

Après deux très bons albums de Hard-rock lui faisant néanmoins courir le risque de devenir un simple ersatz canadien de Led Zeppelin, Rush avait tenté une transition timide vers le rock progressif sur Caress of Steel : une timidité qui avait rendu l’album bancal, coincé entre plusieurs orientations, et encore marqué par quelques tâtonnements dans l’écriture de morceaux aussi denses qu’épiques.


En 1976, avec 2112, le trio virtuose a visiblement tranché en optant pour le rock progressif, certes saturé et volontiers hard-rock, comme le reste de l’Amérique du Nord s’applique à le produire des plaines du Midwest (Kansas) à l’Ontario. Ce choix fut incontestablement le bon, à l’écoute de cet opus et de la suite de la discographie du combo, mais également au regard du succès obtenu par le groupe grâce à 2112 : au Canada dans un premier temps, puis dans tout le sous-continent (un peu moins en Europe), Rush devint une institution au moment où, globalement, le rock progressif est en perte de vitesse. Preuve de l’importance de cette oeuvre dans l’histoire du groupe, le pentacle deviendra avec le temps leur symbole fétiche (pour vous en convaincre, jetez un coup d’œil aux rééditions).


Malgré un contexte moins favorable au genre, en comparaison avec la première moitié de la décennie, Rush propose un quatrième album confectionné à la manière d’un disque progressif ambitieusement académique, dans les pas des grands noms comme ELP avec Tarkus ou de nombreux opus de Yes – comprendre une première face réservée à une très longue pièce et une seconde avec des titres plus courts (en l’occurrence assez réduits à un peu plus de trois minutes). Il faut compter plus de vingt minutes pour le gargantuesque "2112", qui en plus d’être étendu et technique, s’avère être un morceau conceptuel. La science-fiction, qu’on savait déjà chère au groupe, sert de cadre à une réflexion philosophique promouvant l’objectivisme individualiste Randien à travers la lutte d’un musicien (évidemment guitariste) contre une théocratie totalitaire.


"2112" narre cette épopée intergalactique et dystopique en sept mouvements au profit du Hard-progressif le plus exemplaire jusqu’alors. "Overture", l’introduction entre space-rock et cavalcade hard-rock, commence en fanfare avec des riffs aussi multiples que sublimes, un très bon jeu sur les échos et un savoir-faire dans la réalisation d’ambiances à la batterie (un jeu qui deviendra plus tard typique dans le Metal-progressif). Lifeson se permet même des allusions à la musique savante, en l’occurrence Tchaïkovski et son "Ouverture solennelle 1812" - qui sera également utilisée dans le space-opera Farscape, sans savoir s’il s'agit d'un hommage caché à Rush. On voyage ensuite entre des passages Hard-rock ("Presentation", très zeppelinien), d’autres plus planants ("Discovery", qui coupe un peu la dynamique), alors que le groupe essaye de donner une unité à l’ensemble (le solo est ainsi joué sur le riff introductif) avant de conclure sur un final cacophonique. Si l’on peut encore souligner quelques transitions peu habiles, la qualité de la composition est louable et plus aboutie que sur les équivalents de Caress of Steel.


Sur la seconde face, on ne boudera pas les beaux arpèges de "The Twilight Zone" ou de "Something for Nothing" (qui gagne en puissance après cette belle introduction), l’entraînante ballade "Lessons" qui joue bien le contraste avec les riffs musclés, le genesien "Tears" gonflé de mellotron (qui, avouons-le, peut manquer d’énergie). Plus encore, "A Passage to Bangkok" s’avère être un véritable puissant titre Heavy, à la mélodie et au riff ciselés, et ce malgré la petite faute de goût appelant aux sonorités asiatiques de façon caricaturale. La partie soliste est harmoniquement imparable, saisissante, si bien que le titre déploie en un peu plus de trois minutes une densité équivalente à des pièces bien plus longues.


Il aura fallu quatre albums pour que Rush parviennent à trouver son équilibre, sa direction esthétique, et à ouvrir son âge d’or. La seconde partie des 1970’s est désormais son royaume, et le monde ne pourra plus compter sans le trio canadien qui en plus de devenir la meilleure formation que son territoire ait jamais portée, s’apprête à faire rêver et à inspirer des générations entières de mélomanes et musiciens.


A écouter : "2112", "A Passage to Bangkok", "Lessons"

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