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Critique d'album

Serj Tankian


Elect the dead


(23/10/2007 - - metal alternatif - Genre : Hard / Métal)
Produit par

1- Empty Walls / 2- The unthinking majority / 3- Money / 4- Feed us / 5- Saving us / 6- Sky is over / 7- Baby / 8- Honking Antelope / 9- Lie lie lie / 10- Praise the lord and pass the amnunition / 11- Beethoven's cunt / 12- Elect the dead
Note de 4/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Le chanteur de System s'émancipe pour un premier album solo plus personnel."
Elise, le 29/11/2008
( mots)

Chose promise, chose due, on ne parle pas de Malakian sans évoquer Tankian. A l'occasion de la chronique de Scars On Broadway, voici donc l'autre album qui explique pourquoi System ne fait plus rien. Pendant que l'un forme un nouveau groupe, l'autre s'émancipe, se la joue solo, mais surtout, semble beaucoup s'amuser loin de son ex-acolyte. Serj Tankian prouve avec Elect the dead qu'on peut faire du System sans System, la touche de lyrisme en plus.

Evidemment, difficile d'éviter la comparaison à l'écoute de ce premier album solo. D'autant qu'avec le titre d'ouverture, "Empty walls", Tankian ne renie rien. Pas de changement de style incroyable, pas de choix extrème, non, le grand monsieur à barbichette continue à faire ce qu'il aime, un métal mélodique où envolées lyriques et batteries énervées se mèlent. Et puis, il y a cette voix. Difficile d'ignorer qu'on la connaît déjà, difficile d'oublier les morceaux de System où elle envahissait tout. Aussi, au-delà d'une simple envie de comparer, le fan de SOAD prend cet album pour ce qu'il est, un bon moyen de compenser son manque.

Et si Elect the Dead n'a pas le même attrait qu'un album des quatre garçons réunis, pour son premier coup d'essai, Serj a fait les choses avec classe. L'homme n'a jamais manqué de style, mais peut aujourd'hui l'affirmer en toute liberté. Haut-de-forme vissé sur le crâne, piano en main, il livre un album aux orchestrations minutieuses, qu'il a maîtrisé de bout en bout. De la guitare au triangle, il a tout fait. Tel un gosse abandonné dans une pièce pleine de jouets, ce musicien polyvalent se défoule, et transmet cette espèce de jubilation ambiante à ceux qui l'écoutent. Cela donne des morceaux certes inégaux, mais diablement efficaces, et qui peuvent s'écouter en boucle.

Et puis Tankian ne renie pas non plus ses thèmes de prédilection. Les textes engagés sont donc au rendez-vous, et ce dès le premier titre. Avec le très efficace "Empty walls" (dont le clip mérite le détour), Serj donne le ton, et le durcit avec "The unthinking majority", morceau en deux temps, dont les refrains saccadés bénéficient de la présence à la batterie de John Dolmayan. Suit "Money", construit sur un shéma assez identique, mélange de couplets calmes et de refrains énervés. Ensuite, Tankian joue avec sa voix pour des morceaux aux envolées lyriques particulièrement réussies, "Feed Us", "Saving Us" et "Sky is over".
Ainsi, les titres défilent, subtil mélange entre des compositions énervées, "Honking Antelope", "Praise The Lord And Pass The Ammunition", "Beethoven's Cunt", et celles faussement calmes, "Lie lie lie" ou "Baby". Et si l'engagement est toujours là, l'humour n'est jamais loin non plus. "Elect the dead" vient conclure en douceur, avec un nouvel exemple de maîtrise vocale.

Avec ce premier album solo, Tankian parvient à séduire les fans de System, bien plus que Malakian avec Scars on Broadway. Reste à savoir si ces deux parcours seront amenés à se rejoindre à nouveau. Si ce n'était pas le cas, Tankian serait sûrement le plus à même de consoler les déçus.

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