↓ MENU
Accueil
Première écoute
Albums
Concerts
Cinéma
DVD
Livres
Dossiers
Interviews
Festivals
Actualités
Médias
Agenda concerts
Sorties d'albums
The Wall
Sélection
Photos
Webcasts
Chroniques § Dossiers § Infos § Bonus
X

Newsletter Albumrock


Restez informé des dernières publications, inscrivez-vous à notre newsletter bimensuelle.
Critique d'album

Smoke Fairies


Smoke Fairies


(14/04/2014 - Full Time Hobby / PIAS - blues/folk - Genre : Chanson / Folk)
Produit par

1- We've Seen Birds / 2- Eclipse Them All / 3- Shadow Inversions / 4- Hope Is Religion / 5- Waiting For Something To Begin / 6- Your Own Silent Movie / 7- Misty Versions / 8- Drinks And Dancing / 9- Koto / 10- Want It Forever / 11- The Very Last Time / 12- Are You Crazy?
Note de 4/5
Vous aussi, notez cet album ! (1 vote)
Consultez le barème de la colonne de droite et donnez votre note à cet album
Note de 4.0/5 pour cet album
"Le subtil degré zéro de la folk."
Kevin, le 14/04/2014
( mots)

Ce troisième album des Smoke Fairies a failli ne jamais voir le jour. Les deux filles, amies depuis l'enfance auraient en effet pu se séparer, la blonde disant à la brune qu'elle ne savait plus si l'idée de conduire un groupe la comblait. Avant cela, Smoke Fairies c'était deux très bons albums, alliages d'une folk grasse et d'enchantements pastoraux où les deux voix basses des chanteuses convolaient main dans la main. Cet album éponyme voit tout de même le jour et aucune séparation n'est à déplorer, cette petite déprime n'étant que le symptôme d'une lassitude passagère. Il en résulte tout de même un "We've Seen Birds" introductif et premier single, écrit par l'apprentie déserteuse pour s'excuser auprès de sa partenaire. Un morceau qui par son classicisme et sa lumière fait figure d'ovni dans cette collection grise et vaporeuse. Car les fées de fumées, en musique comme sur la pochette, se muent en fantômes diaphanes engloutis dans un flou artistique. 

Elles ont de fait foutu leur musique à poil en guise de point de départ et ont sans doute trouver ça à leur goût, car elles n'ont quasiment rien rhabillé. Quelques touches de piano, une batterie souvent en retrait une poignée d'arpèges de guitares et l'apparition de synthés pour donner à l'ensemble un caractère flottant. Simplement ça et les deux voix, qui ont cessé de systématiquement chanter de concert comme pour ne pas surcharger inutilement. Deux voix parfois à la limite du parler, sans implication superflue, qui font tout pour se fondre au maximum dans ces compositions pourtant minimalistes. Bien au fond de leur torpeur, elles n'élèvent jamais le ton et construisent ainsi une gangue aussi confortable que paresseuse. On navigue ainsi sur des eaux plates comme la main et froides comme un soir de janvier, sur lesquelles dort un épais brouillard. Le meilleur représentant de cette esthétique feutrée est "Drinks And Dancing", plage éthérée qui semble s'évaporer sous nos oreilles, à peine troublée par un riff lapidaire et les deux voix qui se camouflent. On ajoute une batterie catatonique et quelques touches hypnotiques de piano et on obtient "Waiting For Something To Begin", qui tranche tout de même par son chant plus haut qui confère une atmosphère insolite, figée hors du temps.

Il s'agit d'un album étrange, dont le cœur n'a que très peu de rythme et aucune tension. Les titres se diffusent dans l'air sans autre but que de suivre une mélodie. Si celles-ci progressent (un peu) par l'ajout d'éléments successifs, les voix refusent de dévier de ce degré zéro d'intensité. Si l'émotion peut s'avérer palpable, c'est dans la pondération qu'elle se mesure, au détour d'un "Misty Versions" gentiment cow-boy ou d'un « Koto » claustrophobe dont il est impossible de s'échapper des différentes boucles qui se superposent. Cette folk des espaces clos réussit tout de même l'exploit de ne pas se marcher dessus malgré une répétition flagrante des ambiances, grâce à une véritable maîtrise des détails. Vaporeux et cristallin, cet album éponyme se goûte par volutes tant il s'avère ostensiblement immatériel. Quelques remous toutefois, de la tendre et explosive ballade "Your Own Silent Movie" à la rengaine blues-rock de très belle facture "Want It Forever".

Il s'agit par excellence d'un album de la constance, parfaitement agréable à l'écoute. Si les premières impressions peuvent laisser croire qu'il a une fâcheuse tendance à manquer de corps, les écoutes successives dévoilent des trésors de sensibilité et des compositions complexes dans leur apparente simplicité. Les Smoke Fairies ont à la fois voulu rassurer et innover, mais sont définitivement parvenues à ce qu'elle voulait, à forger leur identité de la mesure et de l'équilibre ; une ode au parler peu mais au parler vrai. Rien ne dépasse, elles n'ont même pas voulu colorier tout l'intérieur des contours et grand bien leur en a pris, c'est dans cette nudité pudique que cet album se sublime. 

Si vous aimez Smoke Fairies, vous aimerez ...
Commentaires
Soyez le premier à réagir à cette publication !