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Critique d'album

Susanne Sundfør


The Silicone Veil


(23/03/2012 - EMI Norway - Pop mystique / électro - Genre : Autres)
Produit par

1- Diamonds / 2- White Foxes / 3- Rome / 4- Can You Feel The Thunder / 5- Meditation In An Emergency / 6- Among Us / 7- The Silicone Veil / 8- When / 9- Stop (Don't Push The Button) / 10- Your Prelude
Note de 4/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Le quatrième album de la Valkyrie méritait bien toute cette attente."
Nicolas, le 11/02/2013
( mots)

A l’époque où l’on vous avait dit énormément de bien de The Brothel, on espérait pouvoir vous parler le plus tôt possible de The Silicone Veil, le dernier rejeton de la valkyrie Susanne Sundfør. Hélas, c’était sans compter les aléas de la distribution internationale : alors que l’album sortait en mars 2012 dans sa Norvège natale et caracolait allègrement en tête des charts, il nous a fallu pas moins de huit mois pour le voir débarquer en France, et encore en import ! Ce phénomène demeure d’autant plus inexplicable que la chanteuse est hébergée par EMI, ce n’est pas comme s’il avait fallu faire venir le disque au moyen d’un petit coucou volant affrété par un groupement de labels indé nordiques qui se seraient cotisés pour livrer au reste de l’Europe quelques menus exemplaires de leurs artistes les plus valables. Les voix (et les voies) de la mondialisation semblent décidément de plus en plus impénétrables.

D’autant qu’on va vous la faire courte : vous avez aimé, que dis-je, adoré, vénéré, piédestalisé The Brothel ? Alors The Silicon Veil ne vous décevra aucunement. D’abord parce que, quoi qu'elle se décide à réaliser, Susanne Sundfør possède un atout invariablement majeur : sa voix. Une voix profondément stupéfiante, ensorcelante, surnaturelle, sublime, une voix qui irradie de mille feux sur un morceau comme "White Foxes", montant et descendant les gammes de façon resplendissante, avec pureté, puissance, grâce et intelligence et le tout sans jamais forcer son naturel. Mais encore une fois, réduire la blonde norvégienne à son organe ne rime à rien tant la jeune demoiselle, 26 ans au compteur, excelle dans les domaines du songwriting et des arrangements.

The Brothel
possédait un je-ne-sais-quoi d’ancestral et de vénérable ? The Silicon Veil change assez sensiblement la donne et nous fait explorer un nouvel aspect de la pop chatoyante de Sundfør, un aspect beaucoup plus contemporain et intime. L’électro se taille encore la part du lion sur cet album, assommant le début de disque sous les frappes de claviers massives de "Diamonds" tandis que les incantations de la déesse norvégienne survolent la mélodie avec grâce, puis elle agrippe et s’accroche aux renards sauvages transpercés d’une indicible beauté. Beauté encore, sombre et romantique, avec cet amour perdu dans les cendres de "Rome", brillant et désespéré tout à la fois et achevant un trio introductif d’une tenue époustouflante. Alors bien sûr, le niveau redescend sensiblement après ça, mais franchement, quelle entame !

Plus que tout, Sundfør maîtrise la science de l’arrangement à la perfection. Elle harmonise elle-même ses choeurs et trousse des secondes voix miraculeuses : "Stop (Don't Push the Button)" en est l’exemple le plus évident, réalisant une sorte de marche lunaire a capella sur lequel se plaque une bouillante bave électronique. Ses orchestrations symphoniques ne sont pas en reste, jouant de subtiles dissonances pour créer la tension ("Meditations In An Emergency") et avalisant une compositrice complète et accomplie. Lorsque les idées sonores se font plus simples, genre le sacro-saint piano-voix de "Can You Feel The Thunder" et de "When", le résultat ne se fait pas aussi irrésistible. Mais qu’importe, car alors que The Silicone Veil semble avoir livré ses meilleurs atouts d’entrée de jeu, la fin de l’album réserve encore de grands moments de frisson, comme les allants vocaux exaltés de "Among Us" qui glissent sur une basse rubiconde et des percussions qu’on jurerait commises par des elfes s’essayant à l’indu, ou encore le morceau titre qui balaye trois octaves d’un revers de main en alternant harpe sibylline et synthétique grouillant. N’oublions pas également le traître "Your Prelude" qui joue avec les sentiments, masquant tout d’abord ses intentions avant de déclencher les hostilités avec sa batterie maniaque.

Ce voile siliconé fait presque aussi fort que le bordel qui le précède, et achève de propulser Susanne Sundfør au firmament des artistes les plus indispensables des années 2000. A acheter les yeux fermés et à écouter les oreilles grandes ouvertes, en espérant que, la prochaine fois, nous pourrons profiter un peu plus rapidement des nouvelles trouvailles de la norvégienne : à ce niveau de qualité, une telle carence de distribution s’apparente à un énorme gâchis. Il serait grand temps qu’EMI se décide enfin à (bien) faire son travail.

 

 

 

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