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Critique d'album

The Twilight Sad


Nobody Wants To Be Here and Nobody Wants To Leave


(27/10/2014 - Fat Cat Records - - Genre : Rock)
Produit par

1- There’s A Girl In The Corner / 2- Last January / 3- I Could Give You All That You Don’t Want / 4- It Never Was The Same / 5- Drown So I Can Watch / 6- In Nowheres / 7- Nobody Wants To Be Here and Nobody Wants To Leave / 8- Pills I Swallow / 9- Leave The House / 10- Sometimes I Wished I Could Fall Asleep
Note de 4/5
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Note de 3.0/5 pour cet album
"Coup de mou"
Kevin, le 17/11/2014
( mots)

Comme à son habitude, The Twilight Sad a été, à quelques exceptions près, très bien reçu par les médias spécialisés, pour la sortie de ce Nobody Wants To Be Here & Nobody Wants To Leave. On loue cette identité grisâtre, forte, ces ambiances marquées, burinées par le malt et la pluie d'Ecosse. On adore même, rétrospectivement, toute la carrière du groupe. Surtout le premier album, ressuscité en un putain de must-have ; on n'a jamais autant parlé de Fourteen Autumns and Fifteen Winters que cette semaine. Album qui objectivement est la pièce la plus crue sortie du territoire britannique ces dix dernières années. Il fait bon aimer un groupe aussi exigeant, aussi cruel même, aussi peu consensuel. Si le second album était une copie musclée du premier, un poil réchauffé mais plus sévère, emmitouflé dans des rafales de guitares abruptes, obscurci d'horreurs en tout genre, le troisième avait mis le holà, exclu la force et laissé la place à un post-punk en col blanc aussi sec que délicieux. Nobody... se situe quelque part au milieu de tout ça. Un synth-rock gentiment shoegazé (ou bien l'inverse), des ambiances jamais trop sombres, des mélodies pop plutôt abordables, un accent un poil gommé, un cul coincé entre une bonne dizaine de chaises et qui pour être sûr de ne pas se tromper, a préféré ne pas choisir.


Et il est là, le gros souci de cet opus : le compromis. Mais, pouvait-il en être autrement ? Certes il n'existe pas de syndrome répertorié du quatrième album, mais il peut très bien s'avérer être un piège démoniaque (coucou Interpol, Weezer et compagnie). Et si tout le monde s'accorde pour trouver leur musique incroyable, pourquoi leur carrière n'a t-elle jamais vraiment décollé ? La faute, sans doute à cette rudesse qui les confine, les emprisonne dans une niche trop étroite. C'est en tout cas, ce que James Graham et ses potos auraient très bien pu se dire, notamment en recevant les cartes postales du monde entier de leur ancien tour member devenu superstar avec Chvrches. Alors quelle est la bonne méthode, en mettre moins, laisser un peu respirer tout ça, ne plus jouer avec l'angoisse et peut-être que... Oui, l'idée est louable, sauf que le calcul ne l'est pas. Attention, il n'est en aucun cas ici question d'un dogme à la con qui voudrait que les groupes exigeants le restent toute leur vie. Mais plutôt que les lascars, manifestement, n'avaient pas l'inspiration nécessaire.


Le pire dans l'histoire, c'est que l'album n'est pas mauvais, loin s'en faut. Il manque juste cruellement de matière à laquelle se raccrocher. Tout commence plutôt bien, avec "There's A Girl In The Corner", les carrousels de guitares à la Mogwai et les brouillards sont de sorties. Comme une intro doit savoir le faire, le morceau installe un son propre et reconnaissable. Juste de quoi mettre en appétit, faire saliver en ne dévoilant que la cheville sous la robe de tulle. Seulement il s'avère que toute la route jusqu'à la jarretière est tellement rectiligne qu'elle en gâche toute l'excitation. "Last January", le premier single, appuie fort sur une tension en acier trempé et sur toute l'incertitude que le groupe sait distiller, par ses mots ou le chant de Graham. Mais en dépit de tous les mantras qu'il grommelle, rien ne décolle. Ni le frisson, ni le doute, ni l'envie. La faute à une prise de risque proche du néant. Quand Andy McFarlane, le guitariste, s'amusait à nous brûler les pieds avec des coulées de lave épaisses et toxiques, il se contente dorénavant de se cacher derrière une basse rondouillarde et d'attendre son tour. La plupart des morceaux qui suivent ne sont que des variations du même schéma, "I Could Give You All That You Don't Want", "Drown So I Can Watch", enchaînent les troubles romantiques bourrés aux sédatifs sans passion. C'est certes plus frais, plus abordable, mais ce que les morceaux perdent en complexité, ils ne le gagnent pas en intensité.


Cela dit, après une première moitié bancale, les petits gars de Glasgow se sont retrouvés le temps de deux titres aussi violents qu'intérieurs. "In Nowheres", tout en guitares courroucées, rappelle les premières compos du groupe, une esthétique brute de décoffrage en camaïeu de gris et un James Graham déchiré entre le rôle du persécuteur et du persécuté. Plus glacial, "Nobody..." se pose sur un socle de basse boursouflé et distille une synth-pop fluide qui laisse tout l'espace pour l'accent gourmand du chanteur. Qui s'en donne à cœur joie. Et qui en profite pour rappeler quel excellent story-teller il demeure. La dernière partie de ce Nobody est une synthèse de ce vers quoi The Twilight Sad voulait tendre. Des morceaux calmes, avec des gros morceaux de mélo dedans et toujours un peu de drame. Si "Pills I Swallow" joue trop sur la corde sensible pour être pertinent, "Leave The House" et "Sometimes I Wished I Could Fall Asleep" parviennent à tirer tout le chagrin de la voix de Graham, toujours plus central, voire presque esseulé.


The Twilight Sad subit ainsi son premier petit coup de mou. Entre déprimes passagères et remises en question, l'accouchement de Nobody Wants To Be Here & Nobody Wants To Leave ne s'est pas fait sans accroc. En résulte un album à la périphérie d'eux-mêmes, en surface de leur talent brut. Si rien n'est véritablement à jeter, l'ensemble laisse un goût d'inachevé dans la bouche et une vilaine frustration au bout des sens.


 


 

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