Tokyo Blade
Night of the Blade
Produit par Roy Neave
1- Someone To Love / 2- Night of the Blade / 3- Rock Me To The Limit / 4- Warrior Of The Rising Sun / 5- Unleash The Beast / 6- Lovestruck / 7- Dead Of The Night / 8- Lightning Strikes (Straight Through The Heart)
L’espoir. Ou seulement un espoir. Voilà ce qu’avait pu représenter Tokyo Blade en 1983 en sortant son premier album : la vague (la New Wave of British Heavy Metal) n’était pas complétement retombée, elle pouvait même revenir engloutir l’Angleterre puis le monde une seconde fois. Certes, il n’en fut rien, mais en 1984, Night of the Blade semblait confirmer ces attentes, malgré une gestation difficile d'où résulta l’éviction du chanteur Alan Marsh au profit de Vic Wright, bien plus compétent, quand bien même son prédécesseur avait su donner le change. Ce limogeage était bien injuste et peu délicat, mais le "Paradis est pavé de mauvaises intentions" non ? Surtout, il ne paya pas, faute au contexte qui n’était plus au Heavy britannique déjà devenu classique.
Ce n’est pas faute d’avoir essayé de séduire large, de sonner US et de s’américaniser en s’affublant de mélodies FM. Écoutez "Rock Me to the Limit" ou le refrain de "Someone to Love" pour vous en rendre compte, même s’il faut ajouter que le groupe sait se montrer prudent : il ne va jamais au-delà des tentatives d’un Grim Reaper et n’atteint jamais les dérives de Def Leppard, en se montrant toujours attentif à proposer des soli terribles et une rugosité bienvenue – sauf peut-être sur le titre final "Lightning Strikes (Straight Through the Heart)" où l’on note comme un léger excès de zèle (mais toujours assorti de parties solistes appréciables). La meilleure illustration pourrait être trouvée avec "Love Struck" qui articule un riff simple, un refrain prenant et des parties instrumentales plus ambitieuses.
Car parallèlement, Tokyo Blade tire encore bénéfice des talents d’écriture d’Alan Marsh, artisan de l’opus avant son licenciement, qui s’était fortement inspiré d’Iron Maiden. Brillent ici l’exaltant "Unleash the Beast" (quel solo et quel refrain ! On est à la limite du Power Metal), le fougueux "Night of the Blade", dont la construction est rendue complexe par un ralentissement du tempo mettant en valeur un chorus émouvant avant une nouvelle accélération, de même que "Warrior of the Morning Sun", très maiden-ien à nouveau, passe du slow arpégé au riff cavalier en libérant des mélodies de guitare épiques. Le remarquable "Dead of the Night" a même des airs de "Children of the Damned".
Du haut du XXIème siècle, nous connaissons la fin de l’histoire et nous savons que la NWOBHM était déjà en déliquescence à la sortie de Night of the Blade : mais à son écoute, nous comprenons qu’un espoir ait pu surgir à la manière d’un soleil levant.
À écouter : "Unleash the Beast", "Warrior of the Morning Sun", "Dead of the Night"