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Critique d'album

We Are Scientists


Lobes


(27/01/2023 - Masterswan - Revival post punk - Genre : Rock)
Produit par

1- Operator Error / 2- Dispense With Sentiment / 3- Human Resources / 4- Lucky Just To Be Here / 5- Turn It Up / 6- Settled Accounts / 7- Here Goes / 8- Parachute / 9- Less From You / 10- Miracle of '
Note de 4/5
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Note de 2.0/5 pour cet album
"La faute à ce fichu maracas"
Mathilde, le 13/02/2023
( mots)

Ne cherchez pas, We Are Scientists est le plus anglais des groupes indé américains. Ces new-yorkais, grâce à leur côté décalé carrément fantaisiste, font depuis longtemps partie des personnalités attachantes du club des NME Awards (le club du trophée qui brandit le majeur). Des mecs adorables en tous points et situations, mais s'il y a bien une chose qu'on peut régulièrement leur reprocher c'est (pas leur manque de sérieux) leur manque de constance. On les avait quittés sur leur mitigémaiscependantbeleffort Huffy en 2021 mais d'homogénéité dans leur discographie il n'en apparait point, sauf si elle se base sur un critère erratique, qui est lui bien stable.


Pour faire court : sur leur sept albums jusqu'alors parus, cinq peuvent être qualifiés de "bons" (Love and Squalor, Brain Thurst Misery, Crap Attack, TV en Français, Huffy) et quatre de "mauvais" (Barbara, Heltzer Seltzer, Megaplex, Dumptruck). WAS avait pourtant pris un bon départ au début des années 2000 aux côté des méchouzes de la myriade de millennials qui les entouraient alors dans un bel élan posiTIF de rock indépendant rafraichissant. Il ne manquait qu'un mauvais disque à leur actif pour arriver à une égalité intra discographique parfaite. C'est chose faite avec le tout frais Lobes sorti début 2023.


On commence plutôt fort avec "Operator Error" qui parait annonciateur d'un ton mordant (même si sans revendication aucune, à part celle de divertir), titre fidèle à l'esprit faussement années 80 du groupe, et qui mise sur du son éclatant et lénifiant. Pas loin derrière "Human Ressources" a des airs de Clara Luciani avec sa basse disco. Sensé être le tube de l'album, il ne dépassera cependant jamais les 1m83 de La Petite Lumière corse. En fait il est même carrément éclaté au sol selon le jargon actuel et vernaculaire. Pris dans la lumière du néon tel un lapin dans celle des phares, ce morceau n'a aucun sens dans sa structure où l'on ne distingue pas bien le couplet, du pré-refrain et du refrain (pourtant bien balancé). Et puis on entend un maracas faussement rythmant (vous savez celui en forme d'oeuf) sur le post refrain, et ça commence à sentir mauvais ct'affaire. Et que dire du solo de guitare façon The Darkness en bien plus moisi ?


Alors on compte sur une supposée chance du côté de "Lucky" qui pourrait être un cousin éloigné du fantomatique "Ghouls", mais voilà le titre reste comme aggloméré, donc indigeste, peut être aussi la faute à ce petit maracas ou alors à ce pont raté (prenez autant soin de votre pont que de votre prostate, les garçons). "Turn It Up" est lui un pseudo rappel de Metronomy. Clip fendard, morceau ringard avec ses mauvais samples de synthé de jeux vidéos (et je vous le donne en mille: encore cet oeuf à secouer). "Settled Accounts" ressemble à s'y méprendre à un titre de The Virgins (l'intro de "Teen Lovers"), lancé à grande vitesse, l'éclaircie pointe le bout de son museau. Le pont est réussi, la sortie de route limitée (je passe les maracas, ici relayés par un tambourin non moins pénible). "Parachutes" tente une virée vers les années 90 de The Verve mais en manque franchement, de verve. Et puis "Less From You" on en veut moins.


Pas la peine de s'acharner, Lobes est incompréhensible. Ni fait ni à faire, il sonne emprunté et faussement précieux. Des mauvaises frites dans un emballage brillant. Désireux d'étaler toujours plus de jam sur leur peanut butter, les mecs de We Are Scientists ne se montrent pas à leur meilleur niveau. Ils ont toujours excellé dans les reprises de leurs propres titres (cf tous leurs "inter albums"), mais leurs albums paraissent parfois tenir d'un tour de roulette russe quant à leur rendu final. C'est comme si le duo devenait plus sérieux dans le dénuement qu'offrent les versions acoustiques, tel le plat du dimanche qui parait plus savoureux dans le Tupperware que sur une table dressée. Ici la seule question qui demeure, c'est comment un maracas peut prendre autant de place. 

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