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Critique d'album

Wishbone Ash


Wishbone Ash


(04/12/1970 - Decca - - Genre : Rock)
Produit par Derek Lawrence

1- Blind Eye / 2- Lady Whiskey / 3- Errors of My Way / 4- Queen of Torture / 5- Handy / 6- Phoenix
Note de 4/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Premier essai incontournable d'un groupe qui ne l'est pas moins : l'univers du rock est prêt à accueillir Wishbone Ash. "
François, le 14/03/2019
( mots)

La paire d’années 1969-1970 marque un renouveau artistique dans le monde du rock par la naissance des formations les plus cultes et créatives de cet univers : Led Zeppelin, Deep Purple, Uriah Heep se lancent dans un hard-rock qui s’émancipe petit-à-petit du blues quand King Crimson, Yes, Van Der Graaf Generator et bien d’autres complexifient les structures et puisent leurs références au-delà des limites établies. Une nouvelle ère est ouverte. 


D’autres groupes, dont la postérité est moindre, ont également favorisé ce tournant. Wishbone Ash en fait partie. Il a réussi un pari audacieux : parvenir à être une des formations les plus originales de l’histoire de rock sans pour autant s’enfermer dans un hermétisme artistique. Il y a un "son" Wishbone Ash, une écriture complexe et travaillée, mais c’est une musique abordable et entraînante.


Mais nous somme pour l’instant en 1970, année durant laquelle Wishbone Ash, groupe du Devon formé par les frères Turner, Andy Powell et Steve Upton, sort son premier album sur lequel nous retrouvons le fameux os qui leur servira de logo plus tard. Pochette fort sobre et intrigante qui laisse dubitatif quant à ce qu’on va pouvoir trouver sur cette œuvre. 


Il est évident que le groupe se cherche encore sur cette première tentative. Peu original, "Blind Eye" trouve son inspiration dans le boogie, les sonorités blues sont ainsi toujours prégnantes même si la batterie s’amuse sur les petits intermèdes guitaristiques. On retrouve cette influence blues sur la fin d’ "Handi". De même, le plus progressif, "Lady Whisky" est complètement intégré à son époque : son riff rappelle Jethro Tull moins la flûte ou Atomic Rooster. "Queen of Torture", court et efficace, est également plus anecdotique au regard de l’œuvre du groupe. 


La part belle est faite aux guitares soit pour des solos très longs, soit pour des passages servant d’intermèdes entre les refrains et les couplets, toujours mélodiques et bien composés. "Phoenix", sur lequel on reviendra, est exemplaire sur ce point tant l’instrument y est omniprésent. Bien sûr, on en est à un premier essai, les chorus sont parfois un peu convenus, pas aussi épiques et bien composés que par la suite, mais c’est déjà largement au-dessus de la moyenne. 


Il est évident que la plupart des auditeurs de Wishbone Ash chercheront des titres où l’on pressent Argus, le chef-d’œuvre du groupe. Il faut alors se lancer sur "Errors of my Way" : la voix, les arpèges, les guitares sautillantes et saccadées (rythme épique et dansant type médiéval, ceux qui connaissent comprendront), le solo … Tout y est. Plus encore, il y a le titre toujours joué par le groupe qu’est "Phoenix" commençant par une guitare épique, un chant éthéré sur des arpèges complexes, des solos en twin-guitars (la marque de fabrique du groupe) alliant vélocité et mélodie. Le titre le plus prog’ de l’album, aussi bien dans sa composition (la batterie carnavalesque, les variations de ton, de tempo …) que dans sa durée, et le morceau incontournable de Wishbone Ash. Belle fresque épique sur laquelle il y aurait trop à dire : écoutez-là vite si ce n’est pas encore fait. 


Un morceau sort un peu du lot, sorte d’ovni pour amateurs de basse puisqu’elle est omniprésente dès l’introduction (intégralement à la basse, sans accompagnement, et brillamment accomplie), "Handi", long de plus de onze minutes, fait partie de ces sauteries musicales qui sans être vraiment progressives (quoique sur certains passages …) laisse se déployer une ambiance particulière : exercice assez courant dans ces années-ci (surtout côté rock-psyché un peu travaillé) et particulièrement bien réussi dans ce cas. Le solo est vraiment emballant, les guitares se complètent bien et l’ensemble de la formation peut laisser son talent s’exprimer (solo de batterie, borborygmes au chant). On est presque dans la longue improvisation type bœuf, ce qui fait également la limite du titre sans passages vraiment mémorables.  


Succès à sa sortie, Wishbone Ash permet au groupe de se lancer dans une carrière qui sera fort longue. Les bases sont posées même si certains aspects vont être approfondis par la suite afin de maîtriser la formule qui fera la force du combo. Il présente un groupe ambitieux, talentueux, louvoyant sans faire un patchwork, entre prog’, blues, folk, hard : bref, inclassable mais exceptionnel, Wishbone Ash mérite largement de ressortir de l’ombre au-delà du seul Argus, son premier album étant un premier argument.  

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