↓ MENU
Accueil
Première écoute
Albums
Concerts
Cinéma
DVD
Livres
Dossiers
Interviews
Festivals
Actualités
Médias
Agenda concerts
Sorties d'albums
The Wall
Sélection
Photos
Webcasts
Chroniques § Dossiers § Infos § Bonus
X

Newsletter Albumrock


Restez informé des dernières publications, inscrivez-vous à notre newsletter bimensuelle.
Critique d'album

Wucan


Sow the Wind


(25/09/2015 - - Hard-rock retro prog - Genre : Rock)
Produit par

1- Father Storm / 2- Owl Eyes / 3- Looking In The Past / 4- Face In The Kraut / 5- King Korea / 6- Wandersmann
Note de 3/5
Vous aussi, notez cet album ! (1 vote)
Consultez le barème de la colonne de droite et donnez votre note à cet album
Note de 3.5/5 pour cet album
"Entre Krautrock, hard-rock revival et Jethro Tull, Wucan vous étonnera"
François, le 04/06/2021
( mots)

C’est d’Allemagne de l’Est qu’il faudra attendre des éléments propres à stimuler les amateurs de rock retro mais imaginatif. Pour Wucan, il s’agit plus précisément de Dresde, une ville inscrite dans la longue histoire de la musique, plus proche de Prague que de Berlin où sévissent leurs compatriotes de Kadavar à l'aura désormais internationale. 


Formé en 2011, Wucan trouve sa composition définitive peu avant l’enregistrement de leur premier album autour de Francis Tobolsky (chant, flûte, guitare), Tim George (guitare), Patrik Dröge (basse) et Leo Vaessen (batterie, un poste très instable depuis la naissance de la formation). Sow the Wind succède à un EP, Vikarma, qui avait déjà montré l’ambition revival et les spécificités du groupe. 


Revendiquant leurs racines, les membres souhaitent rendre hommage à la scène expérimentale allemande du début des années 1970, dont le surnom méprisant – Krautrock ou "rock chou-(croute)" - que leur affublait la critique anglaise, fut adopté par les indigènes comme une revendication du stigmate. Ash Ra Tempel, Popol Vuh, Guru Guru, Amon Düül II, Neu !, Tangerine Dream, Can : on pourrait multiplier les exemples de ce microcosme incroyable qui surgissait de la RFA étudiante, communautaire et post-hippie. C’est ainsi qu’il faut entendre "Face the Kraut", titre apaisé et légèrement folk même si Francis Tobolsky dispense un chant volontairement décalé et que la guitare peut être brouillonne ou bruitiste. Dans l’ensemble, malgré son titre, il n’y a rien de très "Krautrock" justement, au contraire du final de quinze minutes, "Wandersmann", d’ailleurs chanté en allemand. Là, on retrouve la touche Krautrock, moins du côté des groupes très expérimentaux et électroniques que de ceux qui perpétuaient un univers psychédélique débridé et jammé (Amon Düül II, Grobschnitt ou les Américains installés en Allemagne de Sweet Smoke). Si la première partie comporte bien son quota de couplets dans un registre hard-rock 1970’s, le morceau glisse petit-à-petit dans des chemins plus tortueux faits d’orientalismes, de moments planants, de bruits de claviers, d’un dialogue flûte/guitare plutôt bien construit, et bien sûr, il s’engouffre dans une dernière partie beaucoup plus étrange avec son lot de cris, de scansions, de sons électroniques parfois dérangeants et expérimentaux. Bref, l’hommage au Krautrock se situe dans cette conclusion originale. 


Il ne faudrait pas pour autant tromper l’auditeur en le laissant imaginer un album de rock expérimental. La tonalité est plutôt hard-rock avec quelques relents du psychédélisme en fin de course, en ajoutant deux spécificités bienvenues et apportées par Francis Tobolsky : le chant féminin et les passages de flûte brillamment exécutés. A ce titre, "Father Storm" est exemplaire, un pur bijou au riff saturé caractéristique de l’ambition revival et en même temps assez moderne, où la flûte envolée dévoile toute sa puissance. Le sommet de l’album est donc dispensé dès l’ouverture. Plus classique, "Owl Eyes" joue dans la lourdeur heavy-blues avec des passages plus Krautrock dans un second temps (le pont avant le solo). De même que "King Korea" prend son temps pour décoller (jeu d’ambiance en introduction) avant de proposer un très bon hard-rock entraînant saupoudré de subtiles interventions de guitare : il s’agit là de l’autre grand moment de Sow the Wind. Enfin, un mot peut-être pour "Looking in the Past" (hommage au Living in the Past de Jethro Tull avec qui le groupe partage la flûte ?) étonnement inspiré par Santana dans ses aspérités funk et par Hendrix sur son solo.  


Ceux qui ont apprécié les Italiens de Witchwood prendront forcément du plaisir à l’écoute de Wucan qui développe un très bon hard-rock à flûte aux légères teintes fin-1960’s et surtout aux aspérités expérimentales germaniques revendiquées. Le groupe possède donc de quoi se démarquer dans le tonneau des Danaïdes que forme la scène revival, et par là même, de quoi satisfaire plus d’un curieux et d’un mélomane. 

Commentaires
Soyez le premier à réagir à cette publication !