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Compte-rendu de concert

Araban


Date : 11/06/2011
Salle : La Coopérative de Mai (Clermont-Ferrand)
Première partie : The Plastic Invaders, Mr Gerrymanders, Electric Suicide Club, The Experimental Tropic Blues Band, Alexia Satana, DJ Stel-R
Christine, le 22/06/2011
( mots)
Prenez  une bande de copains, des guitares à la main et des batteries rageuses, rajoutez une petite dose de Belgique, quelques décibels, un soupçon de Dick Dale pimenté de  Kinks, un zeste de punk, une bonne couche de 60's, secouez le tout dans un shaker Garage, et vous obtiendrez le Mojito-piment musical Araban and Friends du samedi  11 juin à La Coopérative de Mai.
Ils nous l'avaient promis, çà devait être la fête. Et on a eu droit à 6h00 de Rock Garage, de surf, d'énergie pure. Présentations croisées avec Araban, que nous avions rencontré l'après-midi même. Les "G.O." de la soirée en Mrs Loyal, on ne peut pas trouver mieux.

Concept de base :  les invités de la soirée sont des combos rencontrés par nos quatre surfeurs vulcaniens lors de leurs tournées.
Les copains ne seront pas que sur la scène, puisque d'autres moments forts vont ponctuer la soirée : l'élection de Mr Moustache 2011, organisée par le Bar le Bikini, et pour laquelle exceptionnellement, la remise de  coupe va avoir lieu à la Coopé, ainsi qu'une coupe de cheveux publique pour un des piliers de la Coop de Mai.

Araban : "D'abord il y aura les Plastic Invaders", ce sont eux qui ouvrent la soirée. Les Plastics, c'est un groupe local, dont le chanteur, le grand Peter Marvel, est corrézien. On se croisait régulièrement, on a même joué dans le garage de Vince (Vince-o-Matic, guitare). Comme on avait de la place sur cette soirée, on a pensé tout de suite à eux. C'est du Garage, c'est des fans des Hives, de vieux rock, des Kinks, c'est des gars qui tournent depuis longtemps"
Le public est encore clairsemé, pas encore chaud, mais en deux morceaux  courts et  brulants les Envahisseurs transforment la Petite Coopé en CBGB de la meilleure époque, avec un chanteur diabolique qui ne tient pas en place, qui chahute avec ses musiciens et sa ravissante choriste aux airs angéliques. Tout de noir vêtu, Peter Marvel n'a rien à envier à un Jim Jones de la revue du même nom, et ses musiciens, avec qui il affiche une parfaite complicité, tiennent la distance . Des morceaux rock frisant le punk de leur album ("The Ride is the Prize", "Freaky"...), des compositions bien stoogiennes, on plonge avec délectation et un groove certain dans les 60's, transportés par les guitares dignes des frères Davies et un clavier pas si discret qu'il voudrait s'en donner l'air. Un dernier titre souligné par une ligne basse-batterie du plus bel effet, l'immersion est réussie, la soirée peut commencer .

Araban : " les Mr Gerrymanders :  un groupe de surf traditionnel, très old school dans l'esprit. Ils viennent de Metz, ils sont sur le label Hound Dogs Records. Ce sont des gars qui ont roulé leur bosse depuis un moment. Ils font tout eux même, ils vendent des vinyles à 5 euros, vraiment bon esprit, comme çà se faisait en fait à une époque, en réseau, localisé, les gens faisait çà entre eux."
Pendant que résonnent les réverbérations et tremolos caractéristiques du Surf, apparaissent  sur scène les Gerrymanders. ....moment de flottement dans la salle : le look déstabilise. Tous  habillés d'une blouse bleue  et masqués de loups noirs, le public semble dubitatif . Le son est très old school,  effectivement, on manque peut être d'habitude, nos  oreilles manquent d'entrainement...un morceau, deux morceaux, çà ne décolle pas, malgré les tentatives de Pacino, le chanteur, pour interpeller le public.
Et pourtant, quand on fait l'impasse sur le look, très vite, la musique reprend ses droits.
 Mr GerryManders est un très bon groupe, oublions l'uniforme. La combinaison des trois guitares et du galop de la batterie donne un  show surf-rock hyper efficace. Le public de la Petite Coopé  ne s'y trompe pas et petit à petit, à la fois conscient des efforts du groupe et fin connaisseur, commence à bouger, applaudir et encourager le combo messin. Reprise des Trashmen, de Jonathan Ritchman, "Mission Stromboli", "Surf Vendetta"...l'énergie est contagieuse, la mise en lumière efficace, et c'est sous les applaudissements que les surfeurs masqués quittent la scène.

Araban : "Après, il y a les Electric Suicide Club, un groupe de Strasbourg, ils sont en tournée, ils font au moins 43 dates en 45 jours, çà fait 5 semaines qu'ils tournent  !
Alors eux ils font un truc un peu...punk, pop, powerpunk, un peu dansant, un peu "Block Party", un peu enfant, un peu ado !...on est de bons amis. Cette date, c'est bien pour eux car ils ont une super promo pour leur CD qui vient de sortir, çà marche bien pour eux, et on est super contents !"
La salle s'est remplie, le trio fait son entrée. Slim, Tshirt et casquettes, finalement, une autre histoire de look !
Ils sont jeunes, mais avec une belle expérience de la scène, et çà décoiffe. Montés sur ressorts, Morgan au chant-guitare et Simon à la basse courent, sautent, se plient, branchés sur batterie Hight-Voltage . C'est vrai qu'il y a une vraie influence Block Party, mais la voix se mâtine de punk, les cris fusent, les guitares saturent...c'est nerveux, çà sent la pop-indie  anglo-saxonne dans les compositions. Impossible de rester insensible aux mélodies et au rythme fun et enlevé. "Wait a minute" est déjà un tube qui déchaine les fans présents dans la salle.
Une mention spéciale pour Julien, le batteur, qui embarque tout ce petit monde du bout de ses baguettes  avec maestria.

Une petite pause, c'est le moment de voter pour la plus belle moustache de Clermont, élection qui se fait dans la joie,  les rires, les sifflets, sachant que le vainqueur sera désigné en fonction des cris les plus forts. Ce qui est finalement une belle démonstration de ce que doit être la démocratie :  l'expression de la voix du peuple.

Le temps que l'heureux vainqueur reparte avec son trophée et sa bouteille de Whisky, Araban arrive sur scène, et c'est le grand show. Ils passent en quatrième partie, c'est le  milieu de la soirée. Nos oreilles sont au top, le public en pleine forme,  prêt à en découdre sur les  titres surf-garage du combo. Clément lance son : "ooootooloowoutoutou",  le cri de ralliement, et c'est parti pour 45 mn de défonce musicale. Le set est à la fois rodé, maitrisé, et en même temps, le quatuor nous donne l'impression de le personnaliser, ils sont là pour nous, pour cette soirée particulière, qui ne sera pas la même que celle d'hier ou que la prochaine. Voilà tout le savoir faire d'un groupe de scène : donner cette impression que le moment est unique.
Les classiques y passent :  "Maçon le Jour, Dalida la nuit", "Machu Pichu", "Fuckeen Deglass", guitares près du corps, puis projetées en avant, Clément, Robin et Guillaume balancent les accords, soutenus par Yohan à la batterie.  Les titres s'enchainent, puissants et rageurs, avec quelques passages aux effluves bien Metal, même si  pour  l'essentiel on reste sur le groove "Surf".
Les apostrophes, les cris, les " Ouh!  Ha!" sont repris furieusement par le public qui jubile.
Un dernier titre au coeur de la salle (et oui,  çà leur colle à la peau !), avec Yohan qui retrouve sa caisse claire, et chacun reprend son souffle.

Araban : " Expérimental Tropic Blues Band", les stars du rock and roll liégeois ! On les avait déjà fait venir l'automne dernier. C'est vraiment énorme un trio batterie et deux guitares, c'est rock'n roll, bien boogie, bien groove, très efficace, avec des voix, des gars qui font bien transpirer, tu verras, il se passe un truc avec eux sur scène, c'est assez impressionnant."
Boogie Snake, Dirty Wolf et Devil d'Inferno : les noms des trois compères qui s'installent "on stage" donnent déjà une petite idée de ce qui va suivre. Allez, ne mégotons pas,  voilà sans doute le clou de cette soirée. Peut être parce que nous étions bien préparés, certes. Expérimental Tropic Blues Band trouverait parfaitement sa place pendant les nuits de l'Alligator, sans conteste !
Du blues-punk-rock pur jus . Réglage des guitares en saturation, harmonica possédé, voix déformée par la distorsion  de Boogie Snake, qu'on aperçoit à peine  sous ses mèches, on commence par un "I did you Much and More", agressif et excité. Les uns après les autres, les titres ravagent nos nerfs, Boogie Snake, entre deux syllabes saccadées se jette au contact des spectateurs, nous prend dans ses bras, "on était à Besançon hier" ! hurle-t-il , avant d'aller inviter un sosie de Depardieu à une danse effrénée au milieu de la salle.
Tous cela sous le regard franchement hilare de Dirty Wolf (si si, il ressemble à Wolverine !), plié de rire devant les frasques de son comparse, qui, revenu sur scène (mais pas sur terre) va torturer sa guitare devant les amplis.
Un début de titre bien blues, interrompu par une rafale de batterie, Devil d'Inferno, derrière ses caisses, frappe sans faiblir. Les mélodies sont gaies et festives, le rythme hyper rapide, les voix éraillées. Expérimental Tropic Blues Band envoie se coucher les Stooges, The Cramps, Bo Didley et Johnny Cash dans le même dortoir.
Et quel plaisir de les entendre dialoguer entre eux ou s'adresser  au public avec un accent belge à couper au couteau, tellement sympathique ! Bon feeling en plus...

Araban : "et enfin il y a deux DJ, DJ stel'er et Alexia Satana, un couple de Bruxellois, qu'on a rencontrés sur la route. Ils organisaient des  concerts sur Bruxelles, des grosses soirées, blindées à chaque fois, des gens vraiment gentils qui se sont pliés en 4 pour nous, çà nous tenait vraiment à coeur de les faire venir ce soir."
Malheureusement, nous ne pourrons pas assister au set de DJ Stel-R et Alexia Satana.

Il est une heure 30 du matin...Encore une belle programmation pour le club Garage, la dose est prise pour quelques semaines. Et pari tenu pour Araban, qualité, amitié, générosité, c'est le  tryptique gagnant !
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