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Compte-rendu de concert

Peter Hook


Date : 12/05/2011
Salle : Aéronef (Lille)
Première partie :
Mathilde, le 21/05/2011
( mots)

Les yeux kohlés et le T-Shirt de Unknown Pleasures fièrement arboré, les nordiques adeptes de Curtis sont ce soir impatients de se replonger dans la cold wave originelle, le temps d’un concert revival de Peter Hook (ex bassiste de Joy Division, est-il nécessaire de le rappeler) and the Lights, qui ont pour modeste mission de ressusciter le premier album du groupe culte. Le dress code est respecté. Ce soir, le noir et la nostalgie sont de rigueur.

 

Pas de première partie avant Hooky, mais un reportage projeté en arrière plan, retraçant l’histoire de Joy Division devenu New Order et bien sûr de l’Hacienda -dont Peter était le copropriétaire- à travers un melting pot de témoignages de Bernard Sumner et Cie, d’extraits du film Control et de l’émission Top of the Pops. Le son est aussi mauvais que la qualité de l’image, on a certainement affaire à de la bonne vieille VHS et les sous-titres n’auraient pas été de trop. Une mise au point pas forcément indispensable car la fosse de l’aéronef est ce soir remplie d’adeptes de JD et de pas mal de quadras et quinquas ayant certainement bien connu l’époque. Au pire, ça servira de cours de rattrapage pour les deux trois ados qui trainent dans le coin. Car ce soir, le public -un brin perplexe par cette entrée en matière paresseuse- ne s’amasse près de la scène que pour une chose : apercevoir le bassiste de légende en espérant qu’il ramène avec lui l’atmosphère mancunienne des années 70-80, histoire de remonter le temps au son de guitares tendues et de synthés dépressifs. Au bout de vingt (longues) minutes, un type sorti de nulle part vient annoncer le groupe, des fois qu’on se serait trompé de concert : "Bonsoir Lille, ce soir je vous présente un groupe de Manchester, veuillez applaudir Mr Peter Hook. Come on !". Le ton est donné, c’est Peter la star du show, le témoin auto-proclamé d’une époque chérie et tout aussi regrettée que son chanteur Ian Curtis, héros charismatique bien malgré lui. Le barbu à la bonne bouille et désormais au bon bidon, s’avance armé de sa basse rouge et blanche, flanqué à sa droite de son fils prodigue Jack Hook tout aussi bassiste que le paternel.

 

Le set démarre par "No Love Lost" jouée à la basse par le fiston et titre du groupe Warsaw, aka Joy Division avant de s’appeler Joy Division. Suivront deux titres de la même époque et notamment "Glass", qui figurait sur un EP du célèbre label Factory, sorti en 1978. Cette soirée est définitivement en forme de rétrospective et donne l’occasion de sortir des titres inédits comme le prouvera plus tard "Pictures" qui a subi un petit lifting grâce/à cause de Hooky qui l’a complétée. Mouais. Bon, le début de soirée a une odeur un peu malsaine, il faut l’avouer, et le fait que Peter laisse pendouiller sa basse autour de son cou sans y jouer n’améliore pas les choses. Heureusement, l’ambiance ne va pas tarder à décoller grâce à l’arrivée des morceaux attendus de Unknown Pleasures et sa pochette bien connue projetée en toile de fond. Sous les encouragements du public ("Allez Peteeer!") éclate donc "Disorder" et son rythme frénétique emmené par le jumeau de Morrissey à la batterie et par la voix grave de Peter, qui ressemble pas mal à celle du défunt Ian. Au fil des morceaux, il se met à doubler la partie de basse de Jack, ce qui ravit les amateurs de l’instrument à quatre cordes qui est rarement autant mis en avant. La glaciale Madchester envahit enfin la salle, les morceaux tels "Shadowplay" et "Wilderness" n’ont pas pris une ride. "She’s Lost Control" finira de réchauffer le public. Peter dévisage la salle, les mains croisées sur sa basse, tantôt rêveur, tantôt brandissant son instrument dans la pseudo position d’un catcheur qui aurait un peu trop abusé de fish and chips. Mais assez ricané, Hooky assure manifestement au chant (et ce n’était pas gagné d’avance) en jouant proprement, par-ci par-là, les refrains et les titres phares. Entre deux clins d’œil et grimaces adressés au premier rang, il aura même des fois l’air étonné face à l’enthousiasme que suscitent encore les morceaux.   

 

Pour le rappel, il revient sur scène avec le T-Shirt du LOSC à son nom –ça a du porter chance- pour jouer entre autres "Transmisson" avec son entêtant "Dance, dance, dance, dance, dance to the radio" hurlé par le public en transe, du premier rang jusqu’au fin fond de la salle. Absolument tout le monde danse.  Mais le climax du concert est incontestablement atteint lors de "Love Will Tear Us Appart" scandé tous bras projetés vers le Père Hooky, qui couve des yeux ses fidèles et qui tend en retour son bras droit, comme pour bénir la multitude. Il fera résonner seul les dernières notes de la chanson en arpentant la scène de gauche et droite, pour que tout le monde puisse en profiter. Ce titre est décidément magique, voire mystique. Le public en redemande encore ("Hook, Hook, Hook, Hook !") et l’intéressé viendra finalement jouer le non moins efficace "Ceremony", popularisé par New Order.

 

Peter a  exhumé en 1h30 les titres de sa phosphorescente carrière au sein de Joy Division, groupe maudit qui n’a visiblement pas fini de briller. Seul avec sa lourde histoire musicale (à noter que les autres membres de feu JD n’ont pas validé ce projet), Peter a entamé cette tournée trente ans jour pour jour après le suicide de Ian. D’autres concerts, cette fois autour de l’album Closer, ont débuté à Manchester le 18 mai, une fois de plus à la fatidique date anniversaire. Initiative plutôt culottée de la part de  Hooky de s’être permis de farfouiller dans les reliques sacrées de Joy Division, tout en tirant la couverture à soi ? A chacun de se faire sa propre opinion mais toujours est-il que le bonhomme a réussi à satisfaire les fans en mal de mélancolie et a empli l’aéronef d’une bonne dose d’ambiance certifiée 100% Hacienda. Pendant quelques minutes, on s’y est cru.

 

 

Photos du concert : Les conditions mentionnées dans le contrat de diffusion et d'exploitation des photos par Peter Hook m'ont conduit à refuser les clauses les plus extravagantes. N'ayant aujourd'hui pas eu de retour du staff de l'artiste, je ne peux vous présenter les photos prises. Christophe  

Crédit Photo: Christopher Thomond

 

Setlist :

- No Love Lost
- Leader Of Men
- Glass
- Digital
- Disorder
- Day Of The Lords
- Candidate
- Insight
- New Dawn Fades
- She's Lost Control
- Shadow Play
- Wilderness
- Interzone
- I Remember Nothing

 

- Pictures
- Failures
- Transmission
- Love Will Tear Us Apart

- Ceremony
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