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Solidays 2014


Raphaëlle, le 10/06/2014

Dimanche 29 Juin

Après le déluge de la veille, ce troisième jour s’annonce plus calme météorologiquement parlant (car tout bon festivalier se découvre un intérêt soudain et très prenant pour la météo). Quelques concerts me font particulièrement envie, cela s’annonce donc encore une bonne journée.


Je commence à découvrir que le métier d’intervieweur nécessite d’avoir les nerfs solides. A 13h, je prépare tranquillement la conférence de presse de La Femme quand je reçois un texto me proposant de rencontrer les Girls in Hawaii. Plutôt deux fois qu’une !! Je me dépêche donc de préparer tout ça avant de filer à Longchamp honorer mes rendez-vous.


L’interview débute avec Lionel, l’un des deux chanteurs. Il répond très aimablement à mes questions lorsqu’au bout d’une petite dizaine de minutes, la pluie se met à nous tomber dessus. Pas affolé pour deux sous, il propose qu’on se replie vers le cabanon au fond de l’espace presse. La discussion reprend et dépasse les quinze minutes réglementaires. Je suis en train de lui demander ce que les Girls écoutent en ce moment quand une jeune femme de l’organisation débarque, totalement affolée, en nous demandant de quitter les lieux. Lionel et moi échangeons un regard inquiet, serait-ce encore la météo qui nous jouerait des tours ? J’ai beau adorer Girls in Hawaii, je ne souhaite pas pour autant mourir avec le leader, ensevelie dans un préfabriqué, donc je récupère mes affaires et nous filons vers l’espace presse. Renseignements pris, ce n’était nullement l’orage qui menaçait de s’abattre sur nous ! Notre cher président de la République venait simplement visiter le festival et tous les journalistes ont été contraints de vider l’espace presse. Je reste donc en suspens avec ma question, bien frustrée d’avoir été coupée au milieu de mon interview.


Mais soudain je suis prise d’un doute, et la conférence de presse de La Femme alors ? L’espace presse restant fermé jusqu’au début du set des Biarrots, j’abandonne définitivement l’espoir de les rencontrer et part les voir jouer sous le Dôme. Je les ai aussi déjà vus à Rock en Seine en 2013 et j’attends avec impatience de revoir leur show survitaminé et un rien punk. Est-ce parce que l’effet de surprise est passé ? Je trouve leur show impeccable et pourtant, je ne suis pas emportée comme la dernière fois. La chanteuse est toujours aussi élégante (mais quelle classe ! Quel style !), le chanteur au clavier est toujours aussi énergique et même déchaîné sur son clavier… Impossible de mettre le doigt sur ce qui m’embête dans leur set. Cela fait plus d’un an que j’écoute leur premier album, que j’adore, mais ce soir il manque un petit rien, un peu d’âme peut-être ? Dommage. C’est peut-être juste ma faute, je ne suis peut-être pas encore dans l’ambiance…


A 18h, la cérémonie du patchwork des noms commence. Autant je suis très fan de l’esprit de Solidays, autant là je trouve ça un brin too much. Je zappe donc la cérémonie pour aller voir l’expo de Zep, Happy Sex. Les planches hilarantes sont des instantanés des moments de loose et si ça manque parfois de subtilité, ça reste vraiment drôle. J’abandonne au passage l’espoir d’aller enfin voir l’expo Sex in the City.


A 19h Vanessa Paradis investit la scène Paris avec près de 10 minutes de retard. Elle est accompagnée de ses musiciens dont Benjamin Biolay, dit l’homme couteau-suisse : compositeur de son disque, pianiste, guitariste, violoniste… Est-ce juste une impression, ou l’accueil qui lui est réservé est plus poli qu’enthousiaste ? De toute façon, j’ai plus envie d’aller voir la révélation Christine and the Queens. Changement radical d’ambiance avec sa pop froide, électronique et élégante. Son show est millimétré avec des chorégraphies poétiques et très bien interprétées. Visuellement c’est très travaillé et le show est intéressant à garder mais si on ferme les yeux, la musique n’est pas révolutionnaire. Soyons tolérants, ce n’est jamais que son premier album et le méga buzz généré autour d’elle a tendance à la desservir en atisant l'attente autour de sa prestation.


Un rapide détour à la GreenRoom s’impose pour écouter rapidement Yuksek et son électro survitaminée. Mais je veux être bien positionnée pour Girls in Hawaii donc je ne perds pas plus de temps et je file sous le Dôme.


20h, mes héros belges entrent en scène. Le début de leur set est assez mitigé, malgré des classiques ("Sun of the Sons","This Farm Will End Up in Fire"). Les spectateurs commencent à quitter le chapiteau, le son est plutôt décevant, bref ça ne prend pas. La deuxième moitié semble enfin trouver son public, avec des titres plus récentes comme l’extraordinaire "Misses" ou mon petit préféré, "Roscharch". Le retour au premier album est initié par "Found on the Ground". Ils concluent avec "Flavor", issu de leur premier album et indéniablement l’une de leurs chansons les plus efficaces. Longue montée en puissance, Flavor s’étire progressivement sur le mot "Chemistry", répété à l’infini par un chanteur de plus en plus habité, hurlant à genoux dans un micro trafiqué. Oui, oui, mille fois oui ! Je n’avais jamais vu les Girls en live et j’écoute Flavor depuis presque dix ans, donc j’étais ravie de découvrir que c’était un de leurs classiques en live. Globalement je suis un peu déçue du début du set et j’ai très envie de les voir dans une salle plus adaptée à leur son indie.


Il est 21h et je tente la restauration aux food trucks. Le burritos se mérite (presque 30 minutes de queue !) et il est un poil cher, mais indéniablement il faut le détour… J’entends Kendra Morris sous le chapiteau Domino. J’avoue que la soul n’est pas ma tasse de thé mais sa musique est assez convaincante.


Avec tout ça, il est tout juste temps de suivre la foule vers Bagatelle pour le show de Woodkid. Sa musique est un brin mégalo et comme Gesaffelstein nous a déjà fait le coup la veille, je n’étais pas sûre d’être très réceptive. Comme quoi, j’ai bien fait de me forcer : je suis conquise ! Alors mettons tout de suite les choses au clair : ce n’est pas un brin mégalo, c’est incroyablement mégalo. Le type n’a qu’un album à son actif et il débarque déjà sur la plus grande scène de Solidays, accompagné d’un véritable orchestre et de vidéos sur écrans géants. Genre, rien que ça quoi. Pourtant, ça fonctionne. En totale alchimie avec le public qu’il exhorte à danser avec lui, Woodkid livre un show émouvant et grandiose. Sa musique époustouflante se déploie dans le crépuscule, épique à souhait. L’intro de sa chanson "Conquest of Space" rappelle notamment le début de "Bliss", l’un des premiers morceaux de Muse (déjà sévèremment mégalo eux aussi, mais encore écoutables à cette époque lointaine). Il interprète évidemment ses tubes "Iron", "Run Boy Run" et "I Love You". Il se paie même le luxe de livrer un inédit instrumental, "Volcano", et d’emporter quand même l’adhésion de la foule. Respect.
Skip the Use clôt officiellement le festival mais la tête pleine des mélodies de Woodkid, je fais le choix de partir plus tôt.


Un petit mot sur Solidays de façon générale s’impose. L’ambiance qui y règne est tout simplement incroyable : peut-être est-ce la sensation de s’amuser tout en se rendant utile ? Ou la générosité des organisateurs qui pensent vraiment à tout ? En tout cas, avec mes aventures d’interviews, je n’ai pas pu profiter à fond des activités qui étaient offertes : deux expos, manège, saut à l’élastique (bon, ça, à la rigueur, je n’ai pas trop de regret…), espace green avec osthéo/chiro/shiatsu, tentes des associations, espace région Île de France, etc. Impossible de s’ennuyer ! Malgré la pluie, les festivaliers ont tenu bon et Luc Barruet les en a remerciés samedi soir à minuit. Bien entendu, le line-up a totalement été à la hauteur. L’éclectisme de Solidays fait sa force, puisqu’on passe de Rap (de la Soul) à de la techno (Gesaffelstein) en passant par des grands du rock (Franz Ferdinand) et des petits nouveaux de la scène française (Saint Michel, Talisco, Christine and the Queens). Merci Solidays pour cette organisation presque parfaite : plus de ponchos l’an prochain, plus de programmes qui étaient en rupture de stock dimanche et surtout, une feuille au point info avec les horaires des derniers métros (pas de 3G sur le site du festival, c’est fou comme on se sent démuni sans technologie)… Et ça sera totalement parfait !

Copyrights


La Femme: @Aloïs Bridenne
Girls in Hawaii: @Marylène Eytier
Woodkid: @Aloïs Bridenne
Foule: @Marylène Eytier
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