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The Beach Boys - The Smile Sessions


Nicolas, le 04/04/2012

From Good Vibrations to Smile Sessions

Avant d'entamer l'odyssée de Smile, il convient d'exprimer une idée essentielle : Smile est, et restera, un chef d’œuvre maudit et inachevé. Aucune version actuelle, ni le pâle Smiley Smile, ni les bootlegs pirates collectionnés et bricolés par les fans, ni la reconstruction cathartique de Brian Wilson en 2004 et encore moins l'enchaînement de sessions studios incomplètes et remontées récemment, sessions livrées en pâture à la plèbe à des fins plutôt marketing pour célébrer le 40ième anniversaire des garçons de plage, ne sauraient rendre hommage de façon intellectuellement satisfaisante à ce projet insensé et à l'époque hautement révolutionnaire. Smile n'est qu'un mirage, une illusion, la perception erronée d'une œuvre qui restera en friche pour l'éternité même si, sous toutes ses formes actuellement disponibles, l'album se laisse appréhender comme presque achevé. Mais le presque a son importance. Par Nicolas


L'idée de Smile commence à germer pendant les sessions d'enregistrement de Pet Sounds au début de l'année 1966, projet essentiellement porté par le bassiste-producteur Brian Wilson qui impose ici une vision très personnelle de ce que devait être à l'époque un album moderne et qui opère une rupture radicale d'avec les jolies ritournelles sablonneuses et ensoleillées habituelles des Beach Boys. En marge du projet, une idée de mélodie trotte dans la tête de Wilson, le parolier de Pet Sounds, Tony Asher, s'en mêle, un essai d'enregistrement est tenté puis rapidement abandonné car Wilson pense avoir trouvé une idée géniale mais risquée pour rendre le titre mémorable. A l'été 1966, il s'enferme dans différents studios de Los Angeles, Sunset Sound mais aussi Western, Gold Star et Columbia, et décide d'enregistrer de multiples bandes différentes du morceau : ici une ligne vocale, là un chœur, puis la basse, les guitares, les percussions, flûtes, theremin et autres joyeusetés. Une fois le tout mis en boîte, il passe de longues journées à juxtaposer ces bandes pour construire un ensemble d'une richesse sonore inédite. Neuf mois et 50.000 $ plus tard, "Good Vibrations" voit le jour et devient rapidement le plus gros succès en single des Beach Boys. Le projet Smile se voit ainsi adoubé à compter de ce coup d'essai, le but de Wilson étant d'appliquer la recette révolutionnaire des bonnes vibrations à tout un album dans le but de produire le chef-d’œuvre ultime, celui qui serait à même d'enterrer les récentes productions des Beatles (et notamment Revolver). C'est ainsi que, peu avant le fameux Summer Of Love, deux visions complémentaires de la pop music s'affrontent de part et d'autre de l'Atlantique et squattent les meilleurs studios de la planète pour entreprendre une course effrénée vers l'utopie musicale. Rappelons qu'à l'époque, les tenants de ce duel ont totalement arrêté de se produire en live, les Beatles pour cause d'hystérie collective mettant en cause la santé et la sécurité des Fab Four, et Wilson pour cause d'instabilité psychique. Ils peuvent donc chacun de leur côté se consacrer corps et âme à leur travail d'enregistrement, mais bien évidemment, au sein de cette stimulante émulation réciproque, les cartes ne sont pas distribuées de façon équitable, on y reviendra.


L'enregistrement de Dumb Angel, premier nom donné au projet Smile, s'échelonne entre octobre 1966 et mai 1967, ce qui n'est finalement pas un laps de temps aussi énorme que cela et qui montre bien le degré de densité des sessions de travail et l'acharnement surhumain de Brian Wilson qui a bossé sur sa "symphonie adolescente à Dieu" pratiquement douze heures par jours et sept jours sur sept au moins pendant les trois premiers mois ! Après avoir convaincu le parolier Van Dyke Parks de se joindre à lui en remplacement de Tony Asher, trop effrayé par le projet, Wilson s'enferme avec son nouveau complice à son domicile dans lequel il a installé un piano au beau milieu d'un bac à sable. Très vite, la collusion des deux hommes est immédiate et la productivité es songwriting du duo atteint des sommets affolants. Le reste des garçons de plage est rapidement mis à contribution pour enregistrer les premières ébauches de morceaux quelques jours plus tard (dont la fameuse chorale de "Our Prayer") avant le début d'une tournée extensive destinée à renflouer les caisses du groupe. Il faut bien comprendre que les Beach Boys sont à ce moment-là à une phase critique de leur carrière. Pet Sounds, s'il a été plutôt bien accueilli par la critique, s'est révélé un bide commercial retentissant, et Capitol commence à tourner un peu trop autour de Mike Love et sa bande, quémandant des garanties sur les productions (et les royalties) à venir. En arrière fond, Love, le plus terre à terre et le plus fin businessman du quintette, songe à fonder son propre label sur lequel les californiens pourraient contrôler leurs créations. Même si l'accueil de Love, Jardine, Johnston et de Carl et Dennis Wilson au disque en gestation semble courtois, des dissensions commencent à éclore face à la direction uniciste du groupe voulue par Brian et le virage artistique poursuivi après un Pet Sounds qui, déjà, n'avait pas fait l'unanimité au sein de l'équipe. Mike Love, notamment, n'apprécie pas cette nouvelle couleur, et il apprécie encore moins de ne pas avoir été sollicité comme co-auteur des textes de l'album, tout comme ce fut le cas lors de la conception des sons animaliers, alors qu'il était jusqu'à maintenant l'un des principaux paroliers du groupe. Mais pour l'heure, Love ravale ses réserves, les Beach Boys repartent sur la route et Brian Wilson, exempté de tournée pour cause de fragilité mentale, peut donner libre cours à sa créativité débordante en toute quiétude.


Sauf que pour Wilson, créativité débordante rime également avec drogues prises en quantité déraisonnable. Les sixties battent alors leur plein, le psychédélisme entame ses heures de gloires, Lennon et McCartney découvrent le LSD en enregistrant le successeur de Revolver, Syd Barrett hallucine en musique et en public, et Brian Wilson dope son inspiration en usant et abusant d'acide lysergique, amphétamines ou speed. Mais ce travers qui offre à Smile un côté gentiment surréaliste et fantasmagorique est aussi la cause du capotage du projet suite aux troubles psychiatriques de plus en plus invalidants de Wilson. Durant l'enregistrement de la suite des quatre éléments et de la première pièce "Fire", l'homme à la barre enflamme du bois dans un seau au sein du studio Gold Star et demande aux musiciens présents de porter un casque de pompier. Le lendemain, un incendie se déclare dans une maison non loin du studio : pensant être responsable du drame, le garçon de plage se retrouve dans un tel état de terreur qu'il renonce à poursuivre son ambitieuse suite. Un mois plus tard, victime d'excès de drogues et de surmenage, Wilson entre en crise paranoïaque aiguë, se met à entendre des voix qui menacent de le tuer, puis il imagine que Phil Spector, l'autre immense producteur de l'époque avec George Martin, tente de lui baiser le cerveau ("Fuck my brain"). Début 1967, lorsque les autres Beach Boys reviennent de leur tournée, ils retrouvent un homme épuisé et dépressif, mais pire que tout un album bien loin d'être achevé et un label qui commence à sérieusement paniquer. Commencent alors de longues tergiversations entre les membres du groupe : Mike Love déteste ouvertement les morceaux enregistrés, Carl Wilson les adore, Dennis Wilson essaye de jouer les médiateurs tandis qu'Al Jardine et Bruce Johnston n'osent pas vraiment prendre parti. Après un consensus mou en faveur de la poursuite du projet, Love donne le premier estoc fatal à Smile fin janvier en incendiant ouvertement Van Dyke Parks sur la prétendue absurdité de ses paroles, notamment sur "Surf's Up" qualifié de "merde hippie". Piqué au vif et découragé par le manque de soutien de Brian Wilson, Parks claque définitivement la porte au nez des Beach Boys. Deux semaines plus tard, Brian écoute par hasard à la radio le premier extrait de Sgt Pepper's Lonely Hearts Club Band, "Strawberry Fields Forever", alors qu'il rentre chez lui en voiture après une longue journée de studio. C'est le coup de grâce : littéralement sous le choc de ce qu'il vient d'entendre, Wilson stoppe sa voiture sur le bas-côté, persuadé qu'il ne parviendra jamais à atteindre un tel niveau de qualité. Dès lors, la messe est dite, et même si Carl Wilson tente coute que coute de prendre le projet à bras le corps durant quelques mois (il s'occupe notamment de l'enregistrement de "Vegetables"), Brian annonce par la voix de Derek Taylor, manager des Boys, qu'il abandonne définitivement Smile le 2 mai 1967.


Chez Capitol, c'est la consternation : le label avait beaucoup misé sur le succès de ce disque et avait même imprimé à l'avance 400.000 pochettes. Excédés par ce gâchis, les pontes de Capitol exigent un album avant la rentrée, quel qu'en soit le prix. Carl Wilson tente tout d'abord de travailler seul sur Smile, mais ses capacités techniques limitées ne lui permettent pas d'achever le disque sans l'aide d'un Brian qui refuse catégoriquement de finaliser cet opus qu'il qualifie de "maudit". Qu'à cela ne tienne, le groupe décide de repartir de zéro et de ré-enregistrer selon une méthode plus traditionnelle les morceaux les mieux finalisés de Smile au domicile de Brian Wilson, sans s'adjoindre le moindre musicien de studio et en y ajoutant de nouvelles compositions. Le résultat, c'est Smiley Smile, sorte de collage parfois inspiré, parfois maladroit de bric et de broc issu principalement des longues sessions de "Heroes and Vilains", y compris une version écourtée et à peu près finalisée utilisant le matériel original de Brian Wilson (les bandes ayant été remontées a posteriori), mais aussi de "Vegetables", "Wonderful", "Fire" (totalement méconnaissable au sein de "Fall Breaks And Back Into Winter (Woody Woodpecker Symphony)"), l'ébauche de "He Gives Speeches", "Wind Chimes", pourtant achevé pour Smile mais totalement remanié ici, et bien sûr le tube "Good Vibrations" dans sa forme single. Sorti en septembre 1967, Smiley Smile rencontre un accueil public désastreux aux Etats-Unis - il s'agit de la pire vente d'album des Beach Boys aux States - mais beaucoup plus enthousiaste en Angleterre. Le disque se révèle néanmoins très classique dans sa conception et son interprétation, à l'exception de quelques bidouillages studios basiques et prises de son impromptues conservées telles quelles pour susciter un sentiment d'urgence.


Alors que l'influence de Brian Wilson au sein des Beach Boys décroît progressivement, Smile réapparait par la suite de façon sporadique au sein de leurs productions studio ultérieures, quelques disques se concluant ainsi par une pièce de choix de l'album maudit. Sur Wild Honey, on retrouve en dernière position "Mama Says", une des portions de "Vegetables". "Cabinessence" resurgit ensuite et clôt 20/20, tandis que "Surf's Up" donne son nom à l'album paru en 1971. Puis c'est le blackout et on n'entend plus parler du sourire perdu de Wilson pendant de nombreuses années. Plus officiellement, tout du moins. Aguiché par une poignée de critiques élogieuses émises par de rares élus de la presse musicale ayant pu écouter les Smile Sessions peu avant l'abandon du projet, quelques collectionneurs parviennent à traquer et à récupérer des copies d'enregistrements studio pirates et à se les échanger sous le manteau. Le phénomène Smile Bootlegs ne prend néanmoins son essor qu'à partir des années 80 et surtout des années 90 avec l'avènement d'Internet. D'un seul coup, il devient parfaitement possible, pour le fanatique des Beach Boys, de récupérer patiemment, fragment par fragment, morceau par morceau, version par version, les kilomètres de bandes parfois montées, parfois vierges, qui constituent le matériau brut gigantesque du disque et estimé en tout à plus de sept heures ! Chaque collectionneur peut donc monter lui-même "sa" propre version de Smile, phénomène tendant encore à amplifier le côté mythique, ubiquitaire et presque divin du monstre inachevé. Le phénomène n'échappe pas aux Beach Boys ni à Brian Wilson qui décident alors de lâcher petit à petit du lest. En 1993 paraît Good Vibrations, Thirty Years Of The Beach Boys, coffret 5 CD contenant sur son deuxième disque près de 30 minutes du Smile original : "Our Prayer", "Wonderful", "Cabin Essence", "Wind Chimes", "Do You Like Worms", "Vege-Tables", "I Love to Say Da-Da", l'une des nombreuses versions alternatives de "Heroes and Villains" ainsi que plusieurs segments de bande qui en reprennent le thème, et enfin une démo originale de "Surf's Up". L'accueil du public est enthousiaste, à tel point que l'idée de compléter l'album maudit refait à nouveau surface. Néanmoins, Brian Wilson y renonce, arguant notamment du fait que Mike Love serait hostile à une telle entreprise.


C'est finalement en solo que Wilson se décide enfin à mettre à mort sa bête noire, heureux de voir son bébé "sortir avant sa mort". En 2004, peu de temps après avoir réinterprété en live l'intégralité de Pet Sounds, Wilson se laisse convaincre par ses proches de donner une série de concerts basés sur le sourire perdu. La première représentation a lieu au Royal Festival Hall de Londres le 20 février devant une assemblée de connaisseurs comportant notamment George "Beatles" Martin et Paul McCartney. L'accueil littéralement triomphal qui lui est fait convainc Wilson de reprendre son chemin de croix et d'achever l'inachevable. Pour ce faire, il s'entoure de son backing band habituel (dix musiciens dont une grosse partie des Wondermints), engage un bassiste et un ensemble de cordes, implique son vieux complice Van Dyke Parks dans le projet et investit les studios Sunset Sound de Los Angeles en avril. Tout le disque est ré-enregistré en intégralité en utilisant les arrangements originaux et surtout en achevant enfin les morceaux restés en friche et en les plaçant dans l'ordre plus ou moins prévu à l'époque (même si le "plus ou moins" a son importance). Le résultat atterrit dans les bacs le 28 septembre 2004, et c'est un triomphe : Brian Wilson Presents Smile obtient des critiques unanimement élogieuses et un score obscène de 97 sur l'agrégateur Metacritic. Cependant l'album n'est pas exempt de défauts que les puristes ne manquent pas de relever. Le plus gênant est représenté par la voix vieillie et aggravée de Brian Wilson qui n'a plus grand chose à voir avec son ancien timbre de jeune garçon de plage. La deuxième grosse réserve réside dans certains choix d'arrangements modernes plutôt osés et sonnant un peu trop synthétiques pour se placer dans le prolongement des 60's, en particulier les délires psychédéliques barrés de "Mrs O'Leary Cow", version alternative du fameux "Fire". Mais plus encore, il est peu probable que la tracklist choisie par Wilson en 2004 corresponde véritablement au choix qu'aurait fait l'homme en 1967 si le projet avait pu être terminé. De l'aveu même de l'intéressé, le projet Smile a été interrompu bien avant son achèvement et son ambition initiale, la symphonie des quatre éléments s'est retrouvée amputée de plus de la moitié (seul "Mrs O'Leary Cow" reprend intégralement le Feu tandis que l'Eau, à peine ébauchée sur "I Love To Say Da-Da", a été abandonné et que l'Air et la Terre n'ont pas été composés), et Wilson ne savait même pas encore comment monter son œuvre quelques semaines avant de jeter l'éponge. Ce Smile n'est donc qu'une vision quasi-posthume du disque perdu, vision qui a au moins le mérite de posséder la légitimité de ses créateurs.


L'épilogue heureux de cette sombre histoire s'est donc déroulé le 1er novembre 2011 avec la sortie des Smile Sessions, mettant ainsi un terme à près de 45 années d'enfermement du Saint Graal. Les Beach Boys ont décidé de nous livrer les fameuses sessions studio de Smile dans l'état dans lequel elles ont été laissées en mai 1967 : inachevées et pleines de promesses sans lendemain. En effectuant une stricte décalcomanie de la version remise au goût du jour par Brian Wilson en 2004, le groupe a proposé une ébauche admise comme "crédible" de ce qu'aurait dû être l'album, tout en y ajoutant une quantité plus ou moins pléthorique de matériel additionnel selon la version acquise (2 ou 5 CD). Le vieux fan peut donc s'adjuger une triple casquette : mélomane passif en écoutant le duplicata d'époque du Smile de Brian Wilson, audiophile ludique en jouant au jeu des sept erreurs entre la version de 1967 et celle de 2004, et monteur en herbe en ayant la possibilité de bricoler lui-même des versions alternatives des principaux morceaux grâce à la quantité (déraisonnable) de versions alternatives fournies. Pour autant, les Smile Sessions ne répondent en rien au fantasme généré par cet album perdu, mythique et utopique, puisque les morceaux d'époques n'ont été ni montés, ni finalisés a posteriori. Reste un témoignage audio d'une rare valeur historique et culturelle, vision rétrospective de l'un des grands disques perdus de l'histoire, d'un disque élaboré de surcroît à une époque particulièrement faste pour la pop-music, de l'un de ceux qui auraient pu marquer l'histoire au moins de façon aussi évidente que Pet Sounds, Their Satanic Majesties Request, The Piper At The Gates Of Dawn ou Sgt Pepper, de l'un de ceux qui auraient pu, auraient dû, engendrer une descendance innombrable. Fatalement, il nous faut bien nous faire une raison : face à un tel drame, il ne nous reste plus que nos yeux pour pleurer... et nos oreilles pour écouter.

Lire la critique des Smile Sessions
En savoir plus sur The Beach Boys, The Beatles,
Commentaires
Arbitre, le 27/09/2020 à 05:34
Les Beatles n'ont pas attendu "Sgt Pepper" pour découvrir le LSD. C'est au tournant 1965/66 que d'abord Lennon et Harrison ont fait leurs premières expériences. Lennon en parle dans "Dr Robert" sur "Revolver". Mac Cartney s'y est mis plus tard, peut-être à l'automne 66, sous la pression des deux autres. Il a par contre été le premier à l'avouer publiquement pendant une interview mi-1967, entre la sortie de "Sgt Pepper" et le tournage de "Magical mystery tour". Pour Wilson (comme pour Lennon du reste), il y avait déjà un contexte malsain dans son esprit. Wilson-père n'était déjà pas très net, il faisait subir des supplices psychologiques à ses enfants quand ceux-ci faisaient des choses qu'il n'appréciait pas. Agissant en qualité de producteur pour le groupe pendant les premières années, le père était souvent en conflit artistique avec Brian, et ce dernier a du le virer officiellement pour prendre sa place. C'est peut-être quelque chose qui a pesé sur sa conscience, et qui pourrait expliquer en partie sa mauvaise réaction au LSD. C'était sans doute d'autant plus déchirant que Brian avait toujours admiré son père pour des questions liées à la musique (le père avait réalisé un disque de Jazz, lui avait fait découvrir ses premières amours musicales, l'avait soutenu dans ses projets de groupe, ...). Mais Brian n'a pas épargné sa jeune épouse, Marylin, en sous-entendant nettement dans sa chanson "Caroline, no" qu'elle n'était plus celle qu'il aimait, et en remplaçant son prénom par celui d'une ancienne girlfriend. Heureusement qu'elle n'était pas très friande de LSD, je vous dis pas le couple que ça aurait fait !
Arbitre, le 27/09/2020 à 04:38
Ce qui me frustre dans "Pet sounds", c'est le fait que les morceaux vraiment réussis (à mon jugement personnel), principalement sur la face B, sont courts. Ils sont riches sous bien des aspects, mais j'ai l'impression que Wilson les a faits comme des échantillons issus d'une expérience scientifique. Genre "Oui, on peut innover dans les sonorités, d'ailleurs voici quelques exemples de ce qu'on peut faire". Je pense en particulier à des morceaux comme "Here today" et "Caroline, no", une fois la partie centrale finie, on arrête tout, alors qu'à l'époque on est habitué à une structure plus longue : 2 couplets-refrain, 1 couplet-refrain, pont, couplet-refrain final (multiplié).
Xavier, le 25/02/2016 à 22:25
J 'ai toujours adoré les beatles, je les écoute depuis que je suis petit (mon frère avait les 33 tours bleus et rouges, mainteant j'ai tous leurs albums originaux et toujours considéré que St Pepper est le plus grand album de pop existant. Et puis il y a Les Beach Boys, longtemps je n'ai écouté que quelques morceaux que je trouvais beaux et toujours associés au surf, une musique gaie et sympathique, fraiche et enjouée. un jour j'ai lu une critique sur Brian Wilson et son obsession des beatles et j'ai eu envie d'ecouter l'album Smile (je ne connais pas encore Pet Sounds). Je l'ai acheté et là après plusieurs écoute, la grande claque !!! un album extraordinaire, une musique incroyable, les formats ne sont pas commerciaux, peu importe, la musique est hypnotique, ensorcelante, elle résonne constamment dans ma tête...je n'ai jamais rien écouté d'aussi beau, d'aussi grandiose. pour moi maintenant cet album se positionne avant St Pepper. A n'en pas douter l'album Smile 1967 est le chef d'oeuvre absolu de la pop. Smile sessions un album d'instants captés ? pas seulement, cet album est bien plus que ce que vous en dites dans vos dernières lignes. Pour moi ce sont 79 minutes de pures bonheurs quand les beatles ne produisent que 35 à 40 minutes pour St Pepper et tous les morceaux de leur album ne sont pas de valeurs égales ...