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Critique d'album

Anathema


Judgement


(21/06/1999 - Music For Nations - Doom / Prog athmosphérique - Genre : Hard / Métal)
Produit par

1- Deep / 2- Pitiless / 3- Forgotten Hopes / 4- Destiny Is Dead / 5- Make It Right (F.F.S.) / 6- One Last Goodbye / 7- Parisienne Moonlight / 8- Judgement / 9- Don't Look Too Far / 10- Emotional Winter / 11- Wings of God / 12- Anyone, Anywhere / 13- 2000 & Gone
Note de 5/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Un Judgement sans appel : Anathema signe un très grand album"
Quentin, le 22/07/2024
( mots)

L'actualité est riche pour les frères Cavanagh qui volent désormais de leurs propres ailes dans des projets séparés, à savoir un EP récemment paru sous le nom de The Radicant pour le cadet, Vincent, et un nouveau groupe intitulé Weather Systems réunissant Daniel Cavanagh et Daniel Cardoso, ancien batteur et producteur d'Anathema. Ces nouvelles productions, qui réconforteront les nombreux fans orphelins depuis la dissolution du groupe il y a 4 ans, constituent une occasion de se replonger dans les vieux classiques d'une formation désormais culte de la scène rock atmosphérique à tendance progressive des années 2000.


Et ce n'est pas une mince affaire que s'attaquer à ce cinquième album des Liverpuldiens, publié chez Music For Nations, qui fait figure de référence incontournable dans la discographie du groupe. Entérinant l'orientation prog' atmosphérique et gommant définitivement les penchants death/doom des origines, Judgement reste dans la lignée d'Alternative IV tout en renouvelant considérablement son line-up et l'inspiration qui va avec. Premier album sans l'une des têtes pensantes du groupe, Duncan Patterson, parti avec toute sa noirceur fonder l'excellent groupe Antimatter avec le chanteur Mick Moss, Anathema s'enrichit des participations du batteur John Douglas et de Dave Pybus à la basse qui participent à la composition de plusieurs morceaux. Le départ de Patterson laisse également davantage de place à Vincent Cavanagh, qui participe encore plus activement à l’écriture des paroles aux côtés de son frère et oriente le style du groupe vers un versant plus atmosphérique et apaisé. Si le rock d'Anathema est toujours enfiévré, il laisse davantage de place aux mélopées délicates et mélancoliques qui s'expriment aux travers d'une instrumentation plus acoustique.Pour expliquer cette évolution, il faut souligner que si les liverpuldiens ont toujours aimé se confronter à des sujets graves, avec en ligne de mire la dépression et le désespoir, le deuil plane plus particulièrement sur la composition de cet album avec la disparition de la mère des frères Cavanagh. Le déchirant et magnifique "One Last Goodbye" (peut-être l'un des plus beaux morceaux interprétés par le groupe) lui est ainsi dédié et l'ensemble de l'album revêt des atours funèbres, bien que la musique paraisse paradoxalement moins sombre et aride que sur l'album précédent, avec des titres bien plus directement accessibles.


Ainsi dénuée d'artifices et de faux-semblants, la musique d'Anathema est d'une sincérité qui vous prend aux tripes, oscillant entre des crescendos rageurs (comme le titre éponyme et sa montée en puissance sidérante amenant à une véritable explosion finale) et des approches plus intimistes et sensibles, que le groupe parvient à maîtriser et à concilier souvent au sein d'un même morceau. Le titre d'ouverture "Deep" est parfaitement révélateur de cette approche, ses arpèges acoustiques lancinants servant encore mieux le démarrage en trombe des guitares amenant un pont plus lumineux débouchant sur un solo inspiré. On retiendra dans le même sens les aller-retours permanents entre douceur onirique et explosions furieuses qui jalonnent l'écoute d'"Emotional Winter" après une approche planante de guitare floydienne.


Misant avant tout sur l'émotion, Judgement dégage ainsi un puissant spleen, qui s'exprime par l'intermédiaire des lignes de six-cordes rageuses de "Pitiless" à la tension suffocante ou des riffs et effets de manches incandescents de "Wings of God", quand ce ne sont pas les claviers grandiloquents de "Make It Right" et sa noirceur vénéneuse. Mais là où Anathema nous accroche le plus, c'est sur les ballades aériennes, illustrées par le titre "Forgotten Hopes" et ses chœurs en suspension traversés par des guitares déchirantes, où l'on retrouve en point de mire l'interprétation à fleur de peau de Vincent Cavanagh. Pas de composition à tiroirs, de solo stratosphérique ni même encore d'ornementation orchestrale, Anathema brille avant tout sur des morceaux relativement courts et accrocheurs qui témoignent d'une certaine forme de naïveté sincère. En témoigne le magnifique "Parisienne Moonlight" qui traite de ces passions passagères, furtives et aussi puissantes qu’éphémères. Deux minutes d'une beauté saisissante où la voix de Lee Douglas nous enchante sur de beaux arpèges de piano mélancoliques. Si la mélodie est d’une simplicité confondante, la beauté qui en émane n’en est que plus magique et la jeune Lee Douglas fait une entrée fracassante dans l'univers du groupe. Les derniers frissons sont procurés par le titre "Anyone Anywhere" et ses accords de piano majestueux avant la conclusion instrumentale de "2000 & Gone" qui permet de refermer l'album sur une note plus douce et lumineuse.


Là où Alternative IV était un disque de revirement et de transition, Judgement est un disque de continuité par lequel le groupe affine et affirme son orientation plus atmosphérique et accessible avec des morceaux énergiques, efficaces et fédérateurs ainsi que des ballades marquées par le sceau d'une beauté tragique. Un album qui ne trouvera pas sa place dans les charts britanniques lors de sa sortie en 1999 mais qui reste encore aujourd'hui tout près du cœur des fans d'Anathema. 

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