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Critique d'album

Nine Inch Nails


Pretty Hate Machine


(12/11/1989 - Interscope - Métal Indu - Genre : Hard / Métal)
Produit par

1- Head Like a Hole / 2- Terrible Lie / 3- Down In It / 4- Sanctified / 5- Something I Can Never Have / 6- Kinda I Want To / 7- Sin / 8- That's What I Get / 9- The Only Time / 10- Ringfinger
Note de 4/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"La révolution industrielle est en marche"
Nicolas, le 23/02/2011
( mots)

"Trent Reznor is Nine Inch Nails", peut-on lire sur l'album inaugural de l'une des plus grosses sensations musicales des années 90. Ou comment un simple agent d'entretien, employé comme homme à tout faire dans un studio d'enregistrement, a pu devenir en l'espace de quelques mois l'un des acteurs les plus fascinants de la scène rock en popularisant un genre encore confidentiel à l'époque : le rock industriel. Pretty Hate Machine représente donc le début de l'aventure Reznor, un début certes prometteur mais qui ne laisse en rien deviner les chef d'oeuvres qu'il commettra plus tard.

1987. Trent Reznor, jeune homme de 22 ans originaire de Pennsylvanie, s'exile à Cleveland. Claviériste dans un obscur groupe à ses heures perdues (Exotic Birds), il parvient à persuader le patron des studios Right Track, dans lesquels il travaille, de le laisser utiliser le matériel de mixage à ses fins personnelles lors des heures de fermeture. Véritable touche à tout de la musique, Reznor assemble ses compositions en jouant de tous les instruments, et gorge l'ensemble des titres de nombreux samples dans le but de créer une pop plus lourde et synthétique que la moyenne, empruntant et triturant des sons de Prince, Jane's Addiction ou encore Public Ennemy. Cherchant alors un nom de groupe qui soit original et qui sonne véritablement bien, Reznor choisit l'acronyme Nine Inch Nails, assurant que cette dénomination (au choix : "les clous de neuf pouces" ou "les ongles de neuf pouces") n'a aucune signification particulière, mais qu'elle a de la gueule et que ses initiales forment un chouette logo. Ayant envoyé ses démos un peu partout aux USA et en Europe, le type a rapidement la surprise d'obtenir un nombre important de retours favorables. Quelques tractations financières plus tard, Pretty Hate Machine voit le jour chez TVT Records peu avant la fin de l'année 1989, et se taille sans surprise un joli succès dans les charts indés.

Pour autant, ce premier album de Nine Inch Nails n'est pas totalement irrésistible. Largement axé synth-pop 80's avec renfort de guitares sales et de bidouillages électro assez cheaps à l'heure actuelle, Pretty Hate Machine s'avère assez différent et sensiblement inférieur à ce que Trent Reznor réalisera par la suite. On peut voir cet opus comme un champ de travail en perpétuel renouvellement, un laboratoire d'expérimentations dans lequel Trent s'essaie à tout ce qui lui passe par la tête : phrasé rappé avec "Down In It", dub un peu irritant dans la redondance de son motif de basse avec "Sanctified", etc... ailleurs, certaines erreurs de jeunesse s'avèrent un peu trop voyantes, comme une progression mélodique trop téléphonée et une diction trop maniérée sur "That's What I Get". N'oublions pas non plus de mentionner que la grande majorité des titres traîne un peu trop en longueur et que cela nuit à la fluidité de l'ensemble (fait particulièrement dommageable sur "Something I Can Never Have"). Le son du disque, orienté dancefloor, a fait appel à un panel de producteurs parmi les plus hype de l'époque : Adrian Sherwood, Keith LeBlanc, John Fryer et surtout Flood, l'un des techniciens les plus admirés de Trent Reznor. D'ailleurs, la rencontre entre les deux hommes s'avèrera on ne peut plus fructueuse par la suite, mais il s'agit déjà d'une autre histoire. Pour autant, ce premier album garde un intérêt non négligeable en ceci qu'il ne comporte pas encore les tics d'écriture de Reznor. Les mélodies y apparaissent moins balisées, la patte de leur géniteur n'y est pas encore indélébile, et cela apporte au disque une certaine fraîcheur qu'on a du mal à retrouver sur les dernières réalisations du maître. Surtout, Pretty Hate Machine comporte encore à ce jour quelques tubes toujours régulièrement joués en live, du moins avant l'annonce de la mise en stand-by de NIN. Parmi ces grands morceaux, "Head Like A Hole" se pose immédiatement en classique : percussions mécaniques, guitares grondantes, rythme trépidant, alternance de chant mélodieux et de vociférations rageuses, ce titre inaugural prédestine ce que deviendra la machine Nine Inch Nails quelques années plus tard. Plus loin, "Sin" s'avère beaucoup plus pop dans l'intention même si le titre se révèle parfaitement appréciable en l'état. Mais le morceau le plus réussi de cette galette n'est autre que "Terrible Lie", avec ses couplets susurrés et ses refrains hurlés avec désespoir sur fond d'électro apocalyptique, le titre se concluant sous un déluge de cordes dissonantes du plus bel effet.

N'oublions pas de signaler que la récente remasterisation de cet album, sortie en novembre 2010, n'apporte pas grand chose de plus à l'original même si, c'est vrai, les dynamiques sonores semblent mieux maîtrisées. Cette version a aussi le mérite d'ajouter une reprise bien déjantée du "Get Down, Make Love" de Queen, à bases de samples salaces, de triturages vocaux tordus et de percussions décadentes. Pour le reste, pas de surprise : l'album reste bon, mais il est loin de nous préparer aux chocs successifs que seront l'EP Broken puis The Downward Spiral. Et si toute histoire a son commencement, cette jolie machine aborrhée ouvre le livre de la saga Nine Inch Nails de façon parfaitement excitante.

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