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Critique d'album

Amplifier


Insider


(29/09/2006 - SPV - Post Prog / Space / Shoegaze - Genre : Rock)
Produit par

1- Gustav's Arrival / 2- O Fortuna / 3- Insider / 4- Mongrel's Anthem / 5- R.I.P / 6- Strange Seas Of Thought / 7- Procedures / 8- Elysian Gold / 9- Oort / 10- What is Music? / 11- Hymn of the Aten / 12- Map of an Imaginary Place
Note de 5/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"La rencontre improbable du progressif et du shoegaze. Percutant en diable."
Nicolas, le 13/03/2010
( mots)

Décidément, le rock progressif peut vraiment nous réserver de sacrées surprises. En effet, en cherchant assidûment dans la jungle réputée impénétrable du new prog anglais, on parvient parfois à dégoter de véritables perles, aussi originales dans leur approche que foudroyantes dans leur rendu final. Ainsi en est-il de ce disque proprement inclassable, à la croisée du progressif par ses rythmiques complexes et du shoegaze par son rendu sonore surpuissant. L'essayer, c'est l'adopter, sans aucun doute.

Pourtant, autant l'avouer d'entrée de jeu, le premier album éponyme d'Amplifier n'avait pas forcément laissé un souvenir impérissable même si, déjà, les bonnes idées y fleurissaient à foison. Le prog rock de Sel Balamir pouvait se gargariser d'une certaine modernité, d'un esprit rock sauvage prompt à faire cracher les guitares à la moindre occasion, et révélant des morceaux variés allant fréquemment lorgner vers le hard rock voir même le stoner, penchants musicaux assez étonnants dans ce secteur ("Airborne" en représente d'ailleurs un exemple assez remarquable). Las : passé les trois premiers titres, le disque se révélait volontiers bavard, pas toujours inspiré sur le plan mélodique et surtout plagiant un peu trop Riverside aux entournures. La surprise assénée par cet Insider débarqué sans crier gare en fut d'autant plus accablante.

Finis les développements mélodiques à tiroirs, les sonorités heavy timides et l'alternance douceur / percussion. "Gustav's Arrival" met d'emblée les points sur les i, avec ses murs de guitare impénétrables à fort taux de reverb et son auto-sampling de six cordes à l'infini. Celui qui ne possède pas une adoration sans borne pour la Gibson SG ne trouvera pas son salut ici. Véritable chant de louange à l'égard de la guitare électrique, de ses amplis et de ses pédales d'effets, ce deuxième album ne fait à aucun moment retomber le volume sonore et se laisse volontiers goûter à pleine puissance, celle où les murs de votre salon commencent à se lézarder de contentement. Appliquant à la lettre cette profession de foi sans concession, Sel Balamir, l'homme aux commandes de l'engin (tant du point de vue du chant que des guitares et de la production) pousse le concept jusqu'à son paroxysme, mixe sa voix musculeuse loin en arrière, démultiplie amplement la basse orgiaque de Neil Mahony, et s'appuie allègrement sur le jeu de frappes énergique de Matt Brobin pour matraquer le tout avec la conviction d'un fou furieux.

Et pourtant, il n'y a pas que bruit et fureur sur ce disque. Paradoxalement, même si les morceaux restent fondamentalement assez simples pour du prog, ceux-ci sont bâtis sur des riffs volontiers complexes, faisant la part belle aux structures rythmiques asymétriques (genre 7/8 pour les adeptes du solfège prise de tête), aux contretemps vicieux et aux breaks surprenants. L'alliance du muscle et de l'intellect, des couilles et de l'encéphale, voilà ce qui fait tout le sel de ce disque. Et même si tous les morceaux ne sont pas du même niveau, il est difficile de ne pas se laisser embarquer par la grande qualité de compositions comme "O Fortuna" avec son riff mégalithique (une claque comme rarement on a pu en recevoir), ou encore "Insider" et son grand refrain à la beauté aussi tragique que lointaine. Plus loin, c'est l'imparable science du riff de Balamir qui commet les pires ravages avec un "Procedures" au fort relent d'huile de moteur farcie à l'opium. Et on n'oubliera bien sûr pas le motif mélodique lancinant de "Strange Seas Of Thought", répété jusqu'à la folie par un frontman hurlant comme un aliéné un "Is There Anybody Out There ?" angoissant au possible. Du son, du son et encore du son, c'est tout ce à quoi vous aurez droit. "What Is Music?", nous interpelle le groupe ? La réponse qu'il nous donne en assommera plus d'un sous ses coups de médiator assénés comme autant de frappes de merlin sur des bûches retorses. Vous doutez encore ? Alors laissez vous subjuguer par le son monumental de "Elysian Gold", par les fracas arythmiques de "R.I.P." ou par la poésie bulldozer de "Map Of An Imaginary Piece". Par contre, désolé, mais les balades ne font pas partie du programme. Sans concession, qu'on vous dit. Et parfois, ça fait du bien.

Bon c'est bien gentil tout ça, mais pourquoi donc s'attarder en 2010 sur ce crypto-groupuscule qui n'a plus fait parler de lui depuis cet album aussi percutant que confidentiel ? Pour une simple et bonne raison : Amplifier nous reviendra cette année avec un double album maintes fois reporté, The Octopus, album qui promet d'ores et déjà d'explorer de nouveaux territoires sonores prometteurs. Inutile de vous dire qu'on vous tiendra au courant de l'affaire. En attendant, il nous reste toujours cet Insider sous le coude : rien de tel pour tester la solidité de vos baffles ou la résistance auditive de votre vieille peau de voisine tout en prenant un sacré pied musical. Amplifier, un groupe qui porte décidément bien son nom.

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