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Critique d'album

Anathema


We're Here Because We're Here


(31/05/2010 - Kscope - Doom / Prog athmosphérique - Genre : Hard / Métal)
Produit par

1- Thin Air / 2- Summernight Horizon / 3- Dreaming Light / 4- Everything / 5- Angels Walk Among Us / 6- Presence / 7- A Simple Mistake / 8- Get Off Get Out / 9- Universal / 10- Hindsight
Note de 4/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Sept ans de patience pour un album d'une beauté prodigieuse"
Nicolas, le 01/07/2010
( mots)

Il en est de certains albums comme de véritables drogues : ils génèrent en vous une dépendance propre à rendre l'état de manque tout bonnement insupportable. D'autres, plus rares, se révèlent de surcroît capables de créer une connexion directe avec votre âme, parlant à votre inconscient comme s'ils vous connaissaient depuis toujours, calmant vos tourments, exaltant vos élans de joie, et entrant en communion avec vos pensées les plus profondes. Difficile, alors, de garder suffisamment d'objectivité pour éclaircir son propre jugement. Toujours est-il que si vous cherchiez la sensation progressive de cette décennie qui commence, ne cherchez plus : vous l'avez devant vous.

Il aura fallu sept ans à Anathema pour resurgir du néant. Sept longues années de galère après s'être fait éjecter de Music For Nations en 2004, après avoir tenté plusieurs approches infructueuses auprès d'autres labels, après être passé par l'autofinancement via les concerts, le merchandising et les demandes de don sur internet. Le long purgatoire des anglais s'est enfin achevé l'an passé avec le deal signé chez Kscope et le soutien de Steven Wilson qui a assuré le mixage (et probablement quelques arrangements, sa patte étant difficilement falsifiable) de ce We're Here Because We're Here, huitième album entérinant l'orientation prog atmosphérique du groupe et gommant définitivement les penchants death - doom des origines. A noter également un petit changement dans le line up avec l'arrivée de Lee Douglas, sœur de John (le batteur) au chant, offrant un contrepoint idéal à la chaleur sereine de l'organe de Vince Cavanagh. Cette petite touche féminine ajoute encore un peu plus de profondeur et de douceur à un groupe qui se complaît d'avantage que par le passé dans des litanies immaculées que viennent rehausser ça et là quelques coups de médiator bien sentis. Avec un seul mot d'ordre : se ressourcer encore et toujours à la source inépuisable du prog 70's, en y apportant un liant et une épaisseur émotionnelle propre à susciter grâce et rêverie. Un pari incontestablement réussi. On n'est jamais mieux servi que par la famille, et dans ce domaine, les clans Cavanagh et Douglas ont su tirer le meilleur parti de leurs connivences.

L'ensemble du disque, à l'image de sa pochette irradiant une lumière aveuglante, dégage une impression de quiétude et de solarité sans limite. On passe ainsi de mélodies poignantes, portant une lourde charge émotionnelle, à des envolées épiques s'achevant sur un état de paix intérieure d'une stabilité peu commune. Ainsi en est-il des motifs hypnotiques répétés en boucle au sein d'un "Thin Air" qui masque habilement son jeu avant d'exploser en un cataclysme émotionnel fait de flux et reflux ascensionnels. Là-dessus, c'est un orage de sentiments qui nous submerge à l'écoute du sublime "Summer Night Horizon", porté par son piano torrentiel, ses rafales de guitares fouétées avec fureur et ses choeurs à la beauté presque tragique. Cette entame magnétique cède ensuite sa place à un coeur d'une douceur exquise avec le quatuor "Dreaming Light" / "Everything" / "Angels Walk Among Us" / "Presence", ciselant des lignes de chant fluides et insouciantes sur de jolis arrangements symphoniques. On est loin de la folie rock n' roll, bien sûr, mais un peu de douceur et de beauté simple et altruiste n'a jamais fait de mal à personne. La troisième partie du disque, quant à elle, nous plonge dans des constructions entre ombre et lumière, tantôt inoffensives, tantôt renouant quelques liens avec les soubresauts metal des origines mais sans jamais sombrer dans la distorsion effrayante. On pense bien sûr à Pink Floyd ou à Porcupine Tree, mais toujours prédomine cette vision et cette honnêteté lyrique propre à Anathema. Ainsi, "A Simple Mistake" voyage entre crépuscule rassérénant et noirceur ténébreuse, "Get Off Get Out" se pare d'un rythme haletant percuté sans cesse par ses guitares tour à tour flatteuses et corrosives, alors que le duo "Universal" - "Hindsight" enchaîne les morceaux de bravoure sur fond de violons majestueux.

Que dire de plus ? L'album se révèle sur la longueur d'une beauté inouïe, de cette beauté tiède et gracile, pure jusqu'à la naïveté, qui nous éloigne pour un temps des tumultes et des tracas du quotidien en nous faisant toucher du doigt un monde idéalisé et élégiaque. Une beauté souveraine au pouvoir de séduction quasi-mystique qui fait de We're Here Because We're Here le meilleur album d'Anathema, tout autant que l'une des plus belles réussites de ces six derniers mois. Et s'il faut attendre encore sept nouvelles années de disettes pour pouvoir goûter à un festin de cette qualité, on est prêt à signer les yeux fermés... et les oreilles grandes ouvertes.

 

 

 

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