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Critique d'album

Ange


Seve qui peut


(00/00/1989 - Mélodie - Rock Progressif - Genre : Rock)
Produit par

1- Aimer / haïr / 2- Vivre avec le coeur / 3- Les plaisirs faciles / 4- L'or, l'argent et la lumière / 5- Briser la glace / 6- Les amours-lumières / 7- Non !! / 8- Grands sentiments / 9- Sève qui peut
Note de 4/5
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Note de 3.0/5 pour cet album
"Le pamphlet écolo-révolutionnaire d'Ange parvient à séduire."
Jules, le 13/10/2021
( mots)

Cette fois, c'est la bonne. Les anciens Brézovar et Haas sont réintégrés officiellement au groupe. Et ce ne sont pas les seuls. Pour le quatorzième album d'Ange, c'est aussi le retour du batteur Jean-Pierre Guichard et du gratteux Robert Defer. Le premier était aux fûts d'Emile Jacotey à Moteur ! et le second n'avait officié que sur Vu d'Un Chien et Moteur !. Le groupe a maintenant deux guitaristes, pour la première fois ! 


L'odeur de l'ancien se fait sentir aussi sur le thème de l'album. Retour aux sources avec, qui plus est, le cadre qui se déroule à l'époque monarchique. Car Sève Qui Peut est un album spécial. En 1989, pour le bicentenaire de la Révolution française, le maire de Belfort Jean-Pierre Chevènement commande au groupe un album commémoratif. Les francs-comtois se mettent alors au boulot pour honorer cette commande. Il donnera d'ailleurs lieu à une tournée dantesque où l'album sera joué sur scène (vidéos ci-dessous). 


Le fil conducteur se fait par la narration de Quercus, un vieux chêne observant de ses racines les évènements de 1788/1789. Chaque chanson fait référence à un évènement de cette époque, entrecoupée d'un passage parlé de Quercus. Sève Qui peut forme avec l'album précédent Tout Feu Tout Flamme la transition du groupe vers un son plus progressif, le retour à leurs premières amours. Le groupe laisse pas à pas le mainstream sur le côté pour revenir à de plus longues narrations et à des compositions plus complexes.


L'ouverture se fait comme un roman ou un film, le propre des concept albums étant de pouvoir nous transporter dans un univers dès les premières secondes. Quercus prend la parole et nous pose les bases en expliquant le concept. Sonnent alors les premières notes de "Aimer/Haïr (Naissance de Quercus)" assez rock, grandiloquentes avec les synthés de l'intro qui sont très cohérentes avec l'époque dont s'inspire l'album. 


La grandiloquence est très présente sur cet opus, notamment sur "Vivre Avec Le Coeur (Adagio)". C'est de la pure narration angélique, et on apprécie. Christian Décamps renoue vivement avec ses poussées lyriques comme au bon vieux temps ("L'or, L'argent Et La Lumière (Vol de nuit des écritures)"). Le lyrisme est aussi musical grâce à la place que prennent les guitares de Defer et Brézovar ("Briser La Glace (Naissance Des Etats Généraux)" et "Non !! (Révolution Service Compris)").  


Comment faire la distinction entre un bon et un mauvais single potentiel ? D'un côté vous avez "Grands Sentiments (Le mot de passe)" qui vous réveille avec des claviers clinquants, vieillissants et des guitares délivrant des soli de fin sans grande émotion. De l'autre, vous avez "Les Plaisirs Faciles (Enfer En Promotion)" qui introduit la voix du Père avec un riff de guitare puissant et nous entraîne dans des couplet/refrain interprétés à la perfection sans que l'on ne se dise "Outch, ça vieillit mal". Tout cela pour dire que ces deux morceaux d'une durée équivalente (4min) s'inscrivent dans la volonté du groupe d'être plus direct, plus efficace mais que l'un se démarque clairement grâce à une chose : cette transition qu'Ange a commencé en revenant à ce qui a fait son succès, le rock.


C'est pour cette raison que cet album, s'il est assez bon à écouter, n'impressionne pas outre mesure. Les défauts des précédents disques se font encore sentir avec des sonorités très lourdes par moments qui ringardisent certains titres ("Les Amours-Lumières (Soeur Hilaire Du Couvent Des Pères Verts, Le Bon Dieu Par Devant et Satan Par Derrière)"  et "Grands Sentiments (Le mot de passe)").


Outre la vocation historique de cet opus, un message écologique s'y cache également. On le comprend déjà en observant la pochette de l'album dont les paroles et crédits figurent en vert fluo et aussi en relisant le titre de l'album "Sève Qui Peut". Le morceau-titre en fin d'album mêle cette dimension écolo avec les enjeux de la révolution française. Quercus nous avait d'ailleurs glissé en début de morceau "Quant à moi, à l'heure où je vous parle je suis un vieux chêne éternel mais vieux quand même (...) Attention, les forêts de France et d'Europe ne sont pas éternelles, je vais être débité pour le bien de l'humanité. Adieu. Oh, j'allais oublier : Sève qui peut ! Sève qui peut le ciel, la vie, le soleil, la Terre." Et l'album de se clôturer sur un morceau remarquable, parfaitement interprété et composé avec l'émotion convenant au thème. 


Sève Qui Peut est l'avant-dernier album de l'Ange de la première heure, devenu écolo-révolutionnaire. Comme quoi, de l'imaginaire aux sujets de sociétés, Ange aura toujours une raison de sortir une guitare ou de pianoter sur un clavier pour continuer à élargir son univers unique et singulier : le rêve.


 

Commentaires
Falcone, le 01/03/2024 à 16:41
Assez peu connu, c'est pourtant un album magnifique où l'on retrouve le regretté Roby Defer et Jo (jean michel Brézovar ) à la guitare tout en délicatesse . Je le réécoute règuliérement avec plaisir . J'ai eu la chance de le voir en concert en 1990 . Quel souvenir !
Yvan , le 25/10/2023 à 11:48
Tout a commencé un jour de 1989... à Belfort. Cet album n'a été que très peu joué sur scène. Mais j'étais là avec une bande de potes. Depuis lors, je mets le 33 tours non stop, du début jusqu'à la fin quand je l'écoute. Une histoire longiligne et percutante. Vive la Révolution angélique vue par un chêne ! Ben oui, après Vu d'un chien, il fallait bien un arbre pour soulager cette pauv' bête... La bête qui allait refaire son apparition quelques années plus tard, dans Les Larmes du Dalaï Lama. Mais ça... c'est une autre histoire...
Seahawks87, le 04/09/2017 à 17:04
Magnifique album !!!