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Critique d'album

Blues Pills


Blues Pills


(24/07/2014 - Nuclear Blast - Blues Rock Psyché - Genre : Rock)
Produit par Don Alsterberg

1- High Class Woman / 2- Ain't No Change / 3- Jupiter / 4- Black Smoke / 5- River / 6- No Hope Left For Me / 7- Devil Man / 8- Astralplane / 9- Gypsy (Ernest Evans) / 10- Little Sun
Note de 4/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Et si Blues Pills avait posé un jalon historique ? "
François, le 04/03/2021
( mots)

Il semble que cet album revêt une certaine importance historique, au-delà de ses qualités intrinsèques bien réelles et du beau succès qu’il a connu. Il participe au renouvellement du revival 1970’s suédois, très vivants depuis le début de la décennie, dans une veine psychédélique et hard-rock ; il a même permis semble-t-il, à lui donner une visibilité à l’échelle internationale, ou au moins européenne. La promotion de l’opus par Blues Pills a été intense et le groupe avait à l’époque sillonné de façon stakhanoviste les nombreux festivals du continent. Il marque également une dynamique en faveur des figures féminines, qui ne sert pas de faire valoir un peu déplacé comme on peut le trouver dans le Metal : Elin Larsson, excellente chanteuse, mène le groupe par sa présence et par ses capacités vocales. Désormais, on ne compte plus les formations suédoises du genre qui ont opté pour une voix féminine afin de les porter (Lucifer, Lykantropi …).


L’influence des années 1960 et 1970 s’aperçoit dès la magnifique pochette signée Marijke Koger-Dunham, artiste qui devait initialement illustrer Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band et qui a participé à de nombreuses actions visuelles pour le Fab Four (décoration de piano, vêtements, Apple Boutique …). A ce niveau, la choisir revient à écrire un manifeste. Cette esthétique retro vient de loin puisque tout suédois qu’il est, le groupe trouve son origine aux Etats-Unis (Radio Moscow, d’où viennent Cory Berry – batterie – et Zack Anderson - basse) et donnait déjà dans le psychédélique : la rencontre avec Elin Larsson donna naissance à la formation qui nous intéresse. Cette dimension internationale est persistante puisque le très bon guitariste, Dorian Sorriaux, est français.


Riches de plusieurs EP dont on retrouve des traces dans l’album, ils sortent en 2014 leur premier album, sobrement intitulé Blues Pills. Parmi les titres plus anciens, on peut noter le survolté "Devil Man", commençant sur un chorus endiabler, avant de donner un hard-rock bluesy où Larsson présente l’ampleur de sa puissance vocale, avec une justesse louable. De même, "High Class Woman", choisi pour ouvrir l’album (et souvent les concerts), est un grand moment : rythmique effrénée, montée en puissance, hard-rock psychédélique, le meilleur du tournant des 1960’s/1970’s sauce XXIème siècle. La présence de passages plus calmes pour offrir un solo aérien, le jeu sur les contrastes au sein d’un même titre, le travail autour des rythmes (parfois tribaux), la saturation étouffée, évoquent bien la période psychédélique avec une certaine rugosité heavy. La transition du blues-rock en midtempo "Astralplane" vers des parties plus intenses est également exaltant


On croisera Cream ou Peter Green au détour de moment plus bluesy ("Ain’t No Change"), voire Hendrix entre la guitare virtuose et la pédale wah-wah ("Jupiter"). On pourra également jouir de moment plus intimes et calmes, comme certains passages de "Black Smoke" (qui possède aussi des moments plus excités) ou plus encore "River" qui permettent à la fois de découvrir d’autres registres dans le chant de Larsson (presque soul sur "No Hope Left For Me") et dans le jeu de Sorriaux, plus souple. La ballade "Little Sun", mélancolique à souhait, fait partie des réussites de ce côté plus lancinant du groupe, et offre une conclusion mémorable.


Revisiter le passé en travaillant les notes à la racine sans pour autant devenir une pâle copie, tel a été le pari de Blues Pills. Des musiciens connaisseurs et brillants, une pâte déjà affirmée, quelques années de préparation (entre concerts et EP) ont permis d’atteindre ce résultat. Comme à la grande époque, le décollage fut autorisé par une intense tournée internationale, aux côtés de groupes puisant dans le même univers, Kadavar en tête. On connait la suite, notamment les nombreuses séparations qui firent de Blues Pills un combo 100% suédois, peut-être moins époustouflant musicalement. Néanmoins, ils avaient posé une pierre sur un édifice dont la solidité n’est plus à démontrer : c’est désormais en Suède que les choses se passent.

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