David Bowie
'hours...'
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1- Thursday's Child / 2- Something In The Air / 3- Survive / 4- If I'm Dreaming My Life / 5- Seven / 6- What's Really Happening? / 7- The Pretty Things Are Going To Hell / 8- New Angels Of Promise / 9- Brilliant Adventure / 10- The Dreamers / 11- Thursday's Child (Unreleased Rock Mix)
Outside et Earthling étaient des disques inespérés pour les bowimaniaques, dont l’idole n’avait plus produit grand-chose de bon depuis quinze ans. Pourtant, l’album suivant, Hours..., à de quoi les faire douter à nouveau.
Au départ, il y a "Omikron : The Nomad Soul", un jeu vidéo développé par les Français de Quantic Dream. Un double virtuel de Bowie y tenait un rôle central. Enthousiasmé par l’idée, Bowie a carrément composé des morceaux inédits pour le jeu. Rien de transcendant, mais pas malhonnête non plus. Sauf que...
Sauf que Hours est composé en grande partie des morceaux de "The Nomad Soul", agrémenté de morceaux inédits à l’avenant. Et ce qui n’était qu’une BO de jeu vidéo est devenu un véritable album du Duke, probablement son moins bon de ces dix dernières années.
Contrairement à ce qu’on aurait pu craindre, l’album ne souffre pas d’un manque de cohérence : les morceaux ont en effet pour point commun d’être mous, surproduits, et de manquer pour la plupart d’originalité. L’impression de torpeur qui se dégage de l’album laisse à penser que Bowie lui-même s’y ennuyait. D’ailleurs, le David Bowie allongé, comme mort, sur la pochette de Hours, n’est-il pas son avatar de Outside, sorti quelques années plus tôt et qui l’aurait laissé épuisé, exangue ? Après les sommets d’Outside, la chute peut paraître rude…
En fait, seuls les morceaux qui forment le cœur de l’album surnagent dans cette soupe FM, notamment "Seven" grâce à une grande sobriété qui rappelle (trop ?) les premiers succès de l’artiste. On réécoutera également "If I’m Dreaming My Life" ou encore "The Pretty Things Are Going To Hell", malgré un effet pénible appliqué systématiquement sur la voix de Bowie. "Brillant Adventure", qui aurait pu être une bonne musique pour le film d'un hypothétique Sergio Leone nippon, se laisse également écouter.
Quant au reste... seuls les auditeurs les plus patients ou les moins exigeants ne seront pas tentés de zapper le début et surtout la fin de l'album. En fait, l'impression globale qui se dégage de ce disque paresseux, c'est d'être un brouillon pour Bowie, un brouillon qui préfigure peut-être ses travaux futurs, et notamment l'album Heathen, qui sortira trois ans plus tard.