Dionysos
Western Sous La Neige
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1- Intro / 2- Coiffeur d'oiseaux / 3- Tokyo montana / 4- Longboard blues / 5- Déguisé en pas moi / 6- Mc Enroe's poetry / 7- Don Diego 2000 / 8- Don Diego 2000 / 9- Surfin frog / 10- Coffin song / 11- She is the liquid princess / 12- Petit Colorado / 13- Anorak / 14- I love you / 15- Longboard train / 16- Song for Jedi / 17- Rodéo
Lorsque Western sous la neige sort en 2002, les Dionysos portaient déjà trois albums sur leur dos, et quelques titres phares comme ''Coccinelle'', ''Wet'', ou ''Ciel en sauce''. Mais c'est réellement avec ce quatrième opus qu'ils s'imposent en tant que groupe hors du commun et de qualité : quel beau pseudo qu'est Dionysos, dieu du théâtre (entre autres), pour les représenter, voire les présenter.
Western sous la neige, c'est un personnage loufoque aux aventures saugrenues, tout droit sorti de l'imagination tordue de Malzieu, qui avance sur des instruments qui commencent à sortir de l'ordinaire. Plus hétérogène et légèrement moins cafouilleux, cet album n'est pas une pâle copie de ses predecesseurs, bien qu'il en suive le chemin rock'n'strange. On flirte avec la voix particulière de Babet, la violoniste, qui sonne comme un outil à part entière, et qui elle même papillonne avec les cordes. On succombe à la danse harmonieuse de la contrebasse, et surtout on confirme cette atmosphère mal définie qui colle à leur univers. Nous faisant plus que jamais plonger dans ses rêves déraillés, sous une ambiance rock/western et des sons novateurs et intrigants, Mathias Malzieu mélange textes français et anglais, sans aucun sentiment de fausse note, ce qui lui permet de cultiver cette bulle quasi onirique, dans laquelle nous sommes pris.
Après une ouverture intriguante et sage, ''Coiffeur d'Oiseaux''déboule comme une petite tempête tournant au scratch et à la scie musicale. Chaque instrument donne l'impression de vivre sa vie dans son coin, comme ne se préoccupant pas de ses voisins, et ce joyeux mélange parfaitement travaillé fait des morceaux, de vrais bijoux taillés dans le rock. Ce n'est pas ''Tokyo Montana'' pleurant de la neige et nous terrassant avec ses rythmiques glacées et entêtantes qui prouverait le contraire, ni ''Liquid Princess'', précieuse et frénétique. Chaque morceau devient entêtant, soit par un rythme de croisière sur-élevé et déjanté (''Petit Colorado''), soit par des mélodies crépitantes et quasi acoustiques (''Déguisé en pas moi'').
L'hétérogénéité et les altérations musicales font tout le charme de l'album : soit on se retrouve face à une bataille de batterie et de guitares ciselées au son presque saturé, soit tout se joue sur la simplicité et le violon précieusement et dynamiquement manié par Babet. Cherchant inlassablement la chinoiserie, Mathias Malzieu épice ses morceaux d'instruments peu banales, donnant une toute autre dimension sonore, et aiguisant notre curiosité (ou addiction ?).
Avec les plus que mythiques ''Song for a Jedi'' ou ''Anorak'', Dionysos valide sa place dans l'univers rock français, ouvrant par la même occasion la porte sur un nouveau paysage sauvage, celui du surréalisme presque tangible, dont ils restent les maitres principaux. Western sous la neige est indéniablement rock et irréfutablement à part. ''Don Diego 2000'' en perdrait, encore une fois, son latin.