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Critique d'album

Eels


Meet The Eels : Essential Eels 1996-2006


(21/01/2008 - Geffen / Universal - Indie Rock US - Genre : Pop Rock)
Produit par

1- Novocaine For The Soul / 2- Susan's House / 3- My Beloved Monster / 4- Your Lucky Day In Hell / 5- 3 Speed / 6- Last Stop : This Town / 7- Climbing To The Moon / 8- Flyswatter / 9- I Like Birds / 10- Mr. E's Beautiful Blues / 11- It's A Motherf#&!@r / 12- Souljacker Part 1 / 13- That's Not Really Funny / 14- Fresh Feeling / 15- Get Ur Freak On / 16- Saturday Morning / 17- Love Of The Loveless / 18- Dirty Girl / 19- I Need Some Sleep / 20- Hey Man (Now You're Really Living) / 21- I'm Going To Stop Pretending That I Didn't Break Your Heart / 22- Trouble With Dreams / 23- Railroad Man / 24- Losing Streak / 1- Novocaine For The Soul / 2- Susan's House / 3- Rags To Rags / 4- Your Lucky Day In Hell / 5- Last Stop : This Town / 6- Cancer For The Cure / 7- Flyswatter / 8- Souljacker Part 1 / 9- Saturday Morning / 10- Hey Man (Now You're Really Living) / 11- Trouble With Dreams / 12- Dirty Girl
Note de 4.5/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Une excellente occasion de rentrer dans l'univers fantasque d'E"
Maxime, le 11/04/2008
( mots)

L’heure est à la canonisation des pontes de l’indie rock américain. Alors que Sonic Youth, Beck, Pavement, Weezer ont vu les pièces majeures de leur répertoire sortir dans d’opulentes versions deluxe, c’est au tour d'Eels d’astiquer les plus belles pièces de son argenterie pour venir les offrir à une nouvelle génération d’auditeurs, ceci sans oublier bien sûr les fans de la première heure. D’où cette double salve de début d’année composée d’un copieux best of et d’une anthologie de titres inédits (Useless Trinkets), accompagnée de deux concerts parisiens. Point commun entre ces différentes formations : toutes ont été signées, à un moment ou un autre de leur carrière, sur des majors. Deux ans après les cartons de Beck ("Loser") et de Weezer ("Buddy Holly"), Eels se proposait à son tour de jeter un pont improbable entre une musique pour nerd monomaniaque et les rotations infernales du business MTVien poussé à plein régime.

Premier groupe ayant signé sur Dreamworks Records (branche musicale de la compagnie lancée par Steven Spielberg, Jeffrey Katzenberg et David Geffen), Eels avait fait très fort dès ses débuts en 1996 avec le carton de "Novocaine For The Soul", au point qu’on lui reprocha de n’être qu’un vulgaire one hit wonder habilement camouflé sous ses oripeaux indie. Attaques vaines et sans lendemain, Beautiful Freaks, leur premier opus, restant aujourd’hui encore un classique indémodable. Les mauvaises langues se turent d’ailleurs rapidement puisque la formation aligna ensuite des albums tantôts sombres et/ou déconcertants, voguant loin des attentes du grand public pour ravir amateurs fidèles et rock critics intransigeants. A l’instar d’un Beck, Eels, c’est avant tout Marc Oliver "E" Everett. La discographie de la créature se confond étroitement avec la vie de son créateur au physique chétif et à l’humeur solitaire, du neurasthénique Electro-Shock Blues hanté par les décès successifs de sa sœur et de sa mère à l’incompris Souljacker sur lequel il arborait une mine d’ermite misanthrope.

Le titre de cette compilation n’est donc pas tout à fait clair sur ce point. A travers Eels, c’est E qu’on vient à rencontrer, d’où le livret se parcourant comme un journal intime dans lequel le bonhomme détaille les circonstances d’élaboration de chacun des titres, livrant ainsi en creux le récit de son existence chaotique. Procédé qui n’est pas sans rappeler le florilège d’inédits de Rivers Cuomo (autre binoclard perturbé des charts US) sorti à peu près en même temps. Tout comme Useless Trinkets, l’objet est beau, soigné, articulé en un CD audio et un DVD compilant l’intégralité des clips (dont le fameux "Novocaine For The Soul" shooté par Mark Romanek). Au premier abord, Eels semble être l’antithèse d’un groupe soluble dans la formule best of, pourtant Meet The Eels constitue une porte d’entrée idéale dans l’univers d’E, tant certains de ses albums sont parfois compliqués à appréhender. On y trouve un songwriter ingénieux et émouvant, touche à tout, appréciant les bricolages comme les orchestrations à cordes, trouvant son lit dans toutes les eaux, insaisissable dès qu’on essaie de l’enfermer dans une formule (ce n’est pas pour rien si son groupe se nomme anguilles en VO).

Même si la volonté de tout concentrer dans une seule galette laisse quelques trésors sur le bas côté ("Rags To Rags", "Cancer For The Cure", pourtant présents dans la section DVD), chaque aspect du parcours sinueux de la bête y brille à son tour : trip-hop ouateux ("Susan’s House"), morceaux lo-fi claudicants ("My Beloved Monster", "I Like Birds"), ballades mornes ("3 Speed", "Climbing To The Moon", "It’s A Motherf#&!@r"), power-pop enrouée ("Flyswatter", "Souljacker Pt. 1"), instrumentations classiques jamais pompeuses ("Fresh Feeling", "Dirty Girl"), chansons qui font frissonner aux larmes ("I Need Some Sleep", "I’m Going To Stop Pretending That I Didn’t Break Your Heart"), country pas ringarde pour deux clous ("Railroad Man"). Le tableau gagne en nuance de plages en plages, Eels n’étant pas le gris laboratoire d’un fou génial inaccessible au péquin moyen que l’on nous vend parfois. Le binoclard aime faire trébucher ses guitares malingres sur des rythmiques hip-hop avec "Last Stop : This Town" (le rapprochement sera pleinement consommé sur l’étonnant "Get Ur Freak On", qui n’est autre qu’une reprise de la princesse Slim Fast Missy Elliot), manier l’ironie acerbe tout en dévalant une mélodie badine ("Mr. E’s Beautiful Blues"), narguer les Dandy Warhols du haut de ses triturations soniques ("Saturday Morning"), célébrer la vie en ne reniant ni ses éclairs de beauté ni ses orages de douleur sur le fantastique "Hey Man (Now You’re Really Living)"…

S’il est parfois ardu d’appréhender l’œuvre d’un artiste qu’on est sensé aimer avant même d’en avoir écouté la moindre note (au hasard… Sonic Youth ?), on rentre dans le monde foutraque d’E sans effort, tant l’évidence mélodique y règne dans les moindres recoins. Qu’on l’explore reclus dans sa chambre ou les mains dans les poches, I-Pod vissé sur les oreilles, Meet The Eels est un ravissement de tous les instants, alignant les pépites comme d’autres les pilules sur une plaquette de Lexomil, avant de rejoindre le royaume des éclopés magnifiques en mettant la main sur les 6 albums studio du bougon barbu. Le freak reste chic, même en pleine ère bling-bling.

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