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Critique d'album

Ghinzu


Mirror Mirror


(30/03/2009 - Barclay - rock alternatif belge - Genre : Rock)
Produit par

1- Cold Love / 2- Take It Easy / 3- Mother Allegra / 4- Mirror Mirror / 5- The Dream Maker / 6- The End Of The World / 7- This Light / 8- This War Is Silent / 9- Je T'attendrai (BE) / Joy, Success, Happiness (FR) / 10- Birds in my head / 11- Kill The Surfer / 12- Interstellar Orgy
Note de 4/5
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Note de 4.5/5 pour cet album
"Ghinzu impressionne avec un nouvel album stylé, explosif et intriguant."
Elise, le 11/04/2009
( mots)

Il y a des coups qu'on ne voit pas venir, et forcément, ce sont ceux qui font le plus mal. Ainsi, même si les deux premiers albums de Ghinzu frôlaient déjà le sans-faute, avec Mirror Mirror, les Belges frappent méchamment fort et montent les amplis d'un cran, au risque de fracasser les fameux miroirs dont il est question. Elegant, racé sans être prétentieux, audacieux avec rigueur, bordélique mais maîtrisé, Mirror Mirror est un album qui vous scotche dès la première écoute. Avec lui, Ghinzu parvient enfin à fusionner ses deux facettes, celle des compositeurs posés et consciencieux, et celle des performeurs explosifs et déchaînés. S'ils demandent maintenant au "miroir, miroir" qui est le plus beau, il n'y a pas de Blanche-Neige à l'horizon pour influencer la réponse.


Ce qui est intéressant avec Mirror Mirror, c'est qu'à l'écoute de cet album, on pense aussi bien à Muse qu'à Nine Inch Nails, distinguant ici du Radiohead, là du Pink Floyd. Pourtant, aucun sentiment de copie ou de plagiat, Ghinzu parvient à les maintenir au stade des inspirations, et à imposer son identité sans contestation possible. Avec audace et sans faux-semblants, voilà comment quatre belges arrivent à entrer au club des meilleurs groupes anglo-saxons. L'album s'ouvre sur un de ses morceaux qui vous happe dès le premier son pour ne plus vous lâcher. Quelques notes frottées comme une respiration haletante, un bidouillage électro et de gros riffs qu'on croiraient sorti d'un Rammstein, Ghinzu balance d'entrée et sans frémir ses multiples influences sur ce "Cold Love". Un rythme fiévreux s'empare du titre, le chant est saccadé, presque essoufflé, créant un sentiment d'urgence, et on imagine une course-poursuite de deux amoureux dans les rues sombres d'une ville qui ne dort pas. On ressent ici la touche de Dimitri Tikovoi, producteur français de l'album, à qui l'ont doit notamment le projet électro Trash Palace ou le Meds de Placebo


A la fin de cette explosion sonore, on s'attend à un déluge d'électro-rock sur tout l'album, mais c'est mal connaître Ghinzu. Dès "Take it easy", retour au calme ou presque avec son un peu rétro (dEUS n'est pas loin), où John Stargasm joue les dandys sur une mélodie aux cuivres. Le son plus classique est personnalisé par une touche d'ironie qu'on retrouvera souvent au fil de l'album. Elle se ressent ici par un contre-chant en forme de braillement punk qui vient empiéter sur le "take it easy". Nouveau changement d'ambiance avec "Mother Allegra", direction l'Eglise, plutôt gothique pour le style architectural, où l'orgue de l'office du soir se fait lancinant et mystique pour amener très, très doucement, un chant volontairement hésitant sur une montée que Muse envierait. Mais à la différence des anglais, les Belges jouent le contre-pied et refusent la trop évidente explosion finale pour lui préférer l'envolée douce à la Pink Floyd. Ceci afin d'introduire impeccablement "Mirror Mirror" et sa ligne de basse. Elle amène à une nouvelle course effrénée, sur une mélodie lourde et entraînante qui devrait faire des merveilles en concert. 

Le plus frappant sur cet album est donc cette capacité de surprendre l'auditeur à chaque titre. Que ce soit en balançant des choeurs sur "The Dream Maker" avant une montée en puissance impeccablement bordélique, en mélangeant le piano du crooner et la rythmique seventies sur "The End of the World" ou en balançant une pause nature un peu flippante avec "Birds In My Head" (comment avoir l'impression de se retrouver dans une forêt étouffante et hostile en deux minutes). Sans peur et sans reproche, Ghinzu enchaîne les bidouillages, expérimente les styles, s'offre ici une ballade à deux voix au piano ("This Light") qui se transforme en trip planant, là un voyage spatial électro sans craindre une comparaison avec les Pink Floyd ("Intersellar Orgy"). Qu'ils sortent les synthés sur un texte digne d'un groupe punk ("Kill the Surfer") ou se prennent pour un jogger sous amphét' dans "The War of Silence", on suit docilement, extatique, tel le chien fidèle dudit jogger. 


Et si chaque titre attire l'attention, l'un deux vient prouver que les français ont moins d'humour que les Belges. Sur la version originale, donc belge, de l'album, la piste 9 s'appelle "Je t'attendrai". John s'amuse à prendre un accent à la Julio Iglesias pour singer les crooners sur un titre qui en devient extrêmement décalé et drôle. A l'évidence, on a eu peur de froisser les fans français de Dalida, car le titre est en anglais sur la version hexagonale, renommé "Joy, Success, Happiness" avec des arrangements plus lourds et percutants. Dommage, car "Je t'attendrai" permettait à l'auditeur de se rendre compte du second degré et de l'ironie qui habitent les compositions de Ghinzu. Faut-il avoir l'air sérieux pour réussir dans l'Hexagone ? Certains ont l'air de le penser.


Mirror Mirror
est un album puissant, extravagant, tordu, moqueur, décalé, et diablement séducteur. Le son de Ghinzu prend ici une nouvelle dimension, plus ample, plus explosif. Ce Mirror Mirror est magique, c'est la méchante reine de Blanche-Neige qui va être jalouse.

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