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Critique d'album

Himalayas


From Hell To Here


(12/05/2023 - - - Genre : Rock)
Produit par

Note de 3.5/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Himalayas, futurs premiers de cordée du rock Britannique ?"
Quentin, le 24/07/2023
( mots)

Emmenée par le succès international des Stereophonics ou de Bullet for my Valentine, sans compter le regain d'intérêt pour la discographie de groupe Badfinger longtemps oublié, la scène rock galloise s'est récemment étoffée de nouveaux talents prometteurs dont Himalayas fait partie. Sans forcément proposer une expérience sonore foncièrement nouvelle, les Gallois font en effet souffler un vent de fraîcheur à l'énergie communicative sur l'ensemble du rock Anglais.


On sait déjà de ce point de vue à quel point des groupes comme les Arctic Monkeys ou Royal Blood ont profondément influencé toute la nouvelle scène britannique du rock et il n'est pas réellement surprenant de retrouver leurs attributs sonores dans ce premier album du groupe de Cardiff. Pour autant, si s'inspirer de ces groupes qui ont contribué à redessiner le son rock actuel est assez commun pour les nouveaux artistes qui se réclament de cette scène, être capable de le faire avec suffisamment d'énergie et de talent, tout en y apposant une identité et un son propre, en est une autre.


Ce premier album est la résultante d'une histoire assez classique : la rencontre du chanteur Joe Williams et du guitariste Mike Griffiths à l'école qui, partageant des goûts communs pour les riffs groovy et saturés de Queens of the Stone Age, décident de monter un groupe avec les renforts de James Goulbourn à la batterie et Louis Heaps à la basse. Les sorties successives dans les festivals locaux puis internationaux, les louanges des cadors de la scène galloise comme les Manic Street Preachers pour lesquels ils assurent les premières parties et la sortie remarquée des singles "Thank God I'm Not You" et "Sigh on a Hurricane" sur les plate-formes de streaming les amènent à signer sur le label canadien Nettwerk Records. 


Reste que l'histoire n'est pas complètement rose et qu'à l'instar de leurs compatriotes de The Luka State, il existe dans la musique des jeunes Britanniques une sorte d'urgence empreinte de rage et de noirceur, retranscrite par le ton de la pochette un brin morbide, et qui s'explique peut-être en partie par le coma vécu par le chanteur avant la composition du disque. Si certains musiciens ne sortent pas indemnes de cette épreuve et perdent leur capacité à composer et plus simplement à vivre de la musique (nous vous renvoyons à notre chronique de l'étonnante histoire derrière The Helicopter of the Holy Ghost), ce n'est heureusement pas le cas pour Himalayas même s'il est évident que cette expérience a assurément nourri l'ambiance sombre du disque malgré ses airs très catchy et ses rythmiques chaloupées.


Les Gallois ne font pas secret de leurs influences, situées pile entre le AM des Arctic Monkeys et le premier album de Royal Blood. On remarque ainsi dès l'amorce du premier titre éponyme que le chant de Joe Williams ressemble à s'y méprendre à celui d'un Alex Turner débarrassé de ses mièvreries tandis que l'attaque saturée et nerveuse des lignes de riff évoque l'énergie du duo de Brighton sur "Darkest Before the Dawn". La formule employée tout au long du disque a déjà fait ses preuves et s'avère parfaitement exécutée : grosse distorsion sur les riffs avec un son de guitare parfois très synthétique, morceaux courts et accroches mélodiques directes servies avec des refrains très accrocheurs. On savoure tout au long des 40 minutes qui composent ce premier opus l’instantanéité des morceaux en appréciant ça et là le gimmick dansant de "Mistakes", la lourdeur rythmique des couplets et le déferlement électrique des refrains de "Into the Trap" ou encore le riff frondeur et l'excellent final de "Leave This Place". Le soufflé ne redescend presque jamais. On regrettera à la marge simplement le caractère un peu passe-partout de "Will We Make It ?" qui souffre d'une certaine fadeur mais rien de bien rédhibitoire.


Car c'est un fait qu'Himalayas maîtrise bien le cahier des charges de la déflagration rock avec ce "Alone" envoyé en single, aussi court et efficace qu'un uppercut ou avec cet enchaînement "Out of the Dark and Into the Light" / "Flatline" qui fait pulser les décibels avec une belle densité sonore. Si ces titres ne font pas dans la nuance et n'évitent pas une certaine redondance, les Gallois savent aussi alléger le tempo pour laisser respirer leur musicalité. A ce jeu là, "Somebody Else" et "The Mirror" sont très réussis, portés par un refrain fédérateur et une boucle de synthétiseur bien placée. Et on se délecte de ce petit pêché mignon de fin de disque qu'est l'exercice de style "After Time", montée en puissance portée par la prestation sensuelle et particulièrement réussie de Joe Williams qui pourrait parfaitement ouvrir le générique du prochain James Bond, c'est dire. Un peu téléphonée dans son approche mais objectivement irrésistible, voilà une fin de disque qui ouvre des portes au groupe pour de futurs albums et prouve qu'il est capable de diversifier son jeu de fort belle manière.


En somme, nous avons entre les mains un premier album très réussi, mais les détracteurs de la perfide Albion le savent : il convient de se méfier des Anglais, capables en rock de premières fulgurances jamais reproduites et laissant place à la plus grande indigence. Pour nous rassurer, rappelons-nous que l'Himalaya n'est pas une montagne mais une chaîne, et que l'ascension de ce premier sommet devrait donc forcément en appeler d'autres... 

Commentaires
MaximeL, le 25/07/2023 à 22:49
Très chouette première écoute ici, avec je trouve, vraie vibe Kasabian dans le timbre du chanteur.