Marilyn Manson
The High End of Low
Produit par Sean Beavan
1- Devour / 2- Pretty as a Swastika / 3- Leave a Scar / 4- Four Rusted Horses / 5- Arma-Goddamn-Motherfuckin-Geddon / 6- Blank and White / 7- Running to the Edge of the World / 8- I Want to Kill You Like They Do in the Movies / 9- WOW / 10- Wight Spider / 11- Unkillable Monster / 12- We're From America / 13- I Have to Look Up Just to See Hell / 14- Into the Fire / 15- 15
Rappelez-vous il y a deux ans à peine. Nous avions quitté un Marilyn Manson en pleine crise de doute et rongé par ses démons intérieurs. Ce qui aurait pu passer pour une mise en avant de son alter-égo avait, au fil de la tournée suivant la thérapie de groupe Eat Me, Drink Me, laissé entrevoir un artiste à la dérive. Complètement à côté de ses pompes. Une pâle caricature du personnage que Brian Warner avait réussi à modeler au fil des ans. La fin d'une époque, la mort d'une rock star. Silence radio.
Le retour de Twiggy Ramirez et sa rupture avec l’actrice Evan Rachel Wood, il n'en faut donc pas plus à notre clown gothique préféré pour remettre le couvert. "Je crois définitivement que ma vie se finit et commence. Ce disque est artistiquement abouti et paraît presque optimiste, étrange mot utilisé. C'est comme un phœnix qui renaît de ses cendres et commence une nouvelle vie " di-il si bien. Et on aimerait tellement le croire. Sauf que ce n'est pas tout à fait le cas. The High End Of Low, septième opus studio du Révérend, ou comment accoucher d'un album sans prendre aucun risque.
Car le problème est bien là. Depuis Portrait Of An American Family, Manson a toujours su évoluer, jouant aussi bien sur son image que sur sa musique. Même l'album précédent, pourtant très loin d'être la meilleure cuvée du groupe, réussissait à ouvrir une nouvelle porte sur l'univers torturé de l'artiste façon bas les masques. Alors que The High End Of Low ne propose rien. Nada. Passées les décharges provocatrices à souhait que l'on croirait tout droit sorties d'un Holy Wood ou d'un Antechrist Superstar ("Pretty As A Swastika", "We're From America" ou encore "Arma-Goddamn-Motherfuckin-Geddon") et les ballades mid-tempo ("Leave A Scar", le mielleux "Running To The Edge Of The World" ou "Wight Spider"), que reste-t-il à cet album ? Une tentative de blues-rock bien lourd avec assise rythmique binaire et riff rugueux ("Blank And White") ? Mouais... Un crochet du côté de rythmes indus très typés Nine Inch Nails avec "WOW" ? Soyons réaliste, Manson n'a jamais eu la carrure d'un Trent Reznor. Alors quoi ?
Certes le disque est abouti et la production est comme à chaque fois de très grande qualité. Les guitares sont profondes et abrasives et les touches d'électro saupoudrées au millimètre. Mais The High End Of Low aurait plus des allures de chant du cygne que de renaissance. La mayonnaise ne prend pas. Pire, on s'ennuierait presque à force de voir l'artiste tenter de se parodier, tenter de recréer ces paysages déjà parcourus auparavant. Au point de se perdre en route comme avec l'éreintant "I Want To Kill You Like They Do In The Movies". Sauf si le nouveau Marylin Manson se résume à ça : un visionnaire préférant jouer la facilité en ressassant ses vieilles gloires. Si tel est le cas, qu'il en soit ainsi. Le Révérend est mort, vive le Révérend.