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Critique d'album

Mountain


Flowers of Evil


(00/11/1971 - Windfall - Hard-rock - Genre : Hard / Métal)
Produit par Mountain

1- Flowers Of Evil / 2- King's Chorale / 3- One Last Cold Kiss / 4- Crossroader / 5- Pride And Passion / 6- Mississippi Queen
Note de 4/5
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Note de 3.0/5 pour cet album
"Des fleurs du mal pour clore une époque"
François, le 26/06/2021
( mots)

Au Fillmore East, Mountain démontre qu’il est capable de proposer des performances d’une longueur invraisemblable. Un "Dream Sequence" de plus de 25 minutes qui n’est qu’un aperçu des divagations à rallonge avant les trente-et-une minutes de "Nantucket Sleighride" sur Twin Peaks (1974). Ce titre compose la majorité de la deuxième face de Flowers of Evil, troisième album mi-studio mi-live du groupe, une mode que d’autres adopteront (nous pensons à Eat a Peach des Allman Brothers en 1972, avec un "Mountain Jam" - sans rire - également très long et capté au Fillmore). 


"Dream Sequence" est un medley qui dévoile de nombreux éléments de Moutain. L’ouverture soliste exploite les talents de Leslie West, guitariste hors-pair qui témoigne d’une très belle maîtrise de son instrument. On trouve également les racines du groupe qui, bien qu’inscrit dans le hard-rock et le psychédélisme, est irrigué par les classiques du genre : "Roll Over Beethoven" de Chuck Berry mène doucement mais sûrement vers des pièces plus classiques des sonorités montagnardes où la guitare peut se faire mélodique et incisive derrière des claviers inspirés ("Dream of Milk and Honey", et le superbe dialogue basse/guitare). Certes, l’enregistrement aurait mérité d’être d’une qualité supérieure, et le côté Medley se justifie davantage en concert que sur un album studio (la cohérence de l’ensemble ne saute pas aux oreilles, en tout cas pas au point de justifier une piste unique). La large part donnée à West dans la dernière minute fait parfois l’effet d’un jam à l’extension sans limite. Exceptionnellement bien joué, cette pièce exigera de l’auditeur qu’il s’accroche dans la longueur. Cette face live se referme en même temps que l’album sur "Mississippi Queen", tube du groupe qu’on ne présente plus, dans une version bien heavy mais un peu pataude.  


Le reste de l’opus, soit la première face, comporte les pièces studio. Celles-ci se situent dans la suite de l’esthétique du groupe, satisfaction musicale qui n’a pas sa pareille au niveau de l’illustration, tristement banale contrairement aux deux premiers albums – on notera le nom du groupe dans une police qui évoque tout de même l’imagerie Mountain. 


On est bien dans l’esprit du groupe mais la créativité souffre d’un ralentissement indéniable. "Flowers of Evil" est d’inspiration rock’n’roll et boogie, transpirant les Etats-Unis profonds, sans grande fulgurance. De même, "Crossroader" est tout à fait conventionnel. Il faut plutôt attendre l’épique et inattendue "King’s Chorale" qui introduit le chaloupé "One Last Cold Kiss", entre blues-rock et patrons folks que n’auraient pas reniés Rory Gallagher la même année. Dans la lignée de Nantucket Sleighride, c’est le point fort de Flowers of Evil


"Pride And Passion" lorgne même vers le rock progressif par son usage des claviers d’inspiration classique, qui confinent à l’énergie genesienne par moment (et un peu vers "Let It Be", reconnaissons-le). Sur ce morceau comme sur tout l’album, Leslie West semble avoir voulu exploiter sa découverte du volume swell et il en abuse pour former son introduction éthérée et sublime, ou encore la dernière partie qui garde ses aspérités US presque western, dans une atmosphère tendue. Un autre titre remarquable 


Flowers of Evil marque la fin d’une époque, notamment pour le groupe qui se sépare provisoirement en 1972, pendant plus d’une année. 1974 sera un peu plus faste, notamment pour le live Twin Peaks (Avalanche est plus anecdotique), mais la période faste du groupe est désormais derrière eux. Même si l’album n’atteint pas le niveau des deux premiers, il demeure convainquant. Il parait également à la fin d’une époque, au regard de la suite de l’histoire du rock : quelques années plus tard, n’aurait-il pas été aussi gauche et veule qu’un albatros déambulant sur ses deux pattes ? 

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