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Critique d'album

The Pineapple Thief


10 Stories Down


(23/05/2005 - Kscope - New Prog - Genre : Rock)
Produit par Bruce Soord, Steve Kitch

1- Prey for Me / 2- Clapham / 3- Wretched Soul / 4- The World I Always Dreamed Of / 5- Start Your Descent / 6- My Own Oblivion / 7- It's Just You and Me / 8- The Answers / 9- From Where You're Standing / 10- I Will Light Up Your Eyes / 11- Who Will Light Up Your Eyes
Note de 4.5/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"The Pineapple Thief devient un groupe et revient à un rock plus immédiat"
Franck, le 25/06/2021
( mots)

Le but de tout artiste n’est-il pas d’atteindre une certaine perfection à travers son travail ? De parvenir à produire son petit chef d’œuvre personnel ? Plus qu’un objectif, cela peut devenir une véritable quête, une chimère presque inaccessible. Mais comment enchainer après s’en être approché ? Certains parviennent à réitérer l’exploit, d’autres en profitent pour changer radicalement de style. Quelle que soit l’orientation choisie, on imagine aisément les différents tourments qui peuvent traverser l’esprit de nos artistes. Ce tournant, Bruce Soord l’a connu après seulement trois albums. Grâce à Variations on a Dream (réalisé deux ans plus tôt), l’artiste britannique a non seulement apporté toute sa légitimité au projet, mais a également pu livrer un véritable trésor de sensibilité ; un album aussi indispensable que méconnu. On pourrait croire que le manque de notoriété limite la pression associée à l’exercice, mais c’est bien mal connaître le bonhomme et son dévouement infaillible pour son œuvre. Pas question de révolutionner la formule, l’idée est davantage de poursuivre sur cette lancée et de peaufiner toujours plus sa création. On appréciera ainsi au fil des albums la réelle progression au chant, ainsi qu’une qualité de production toujours plus convaincante. Outre le fait d’arriver après un album d’exception, 10 Stories Down marque une étape significative dans l’histoire du groupe. Tout d’abord, il s’agit de l'opus à partir duquel The Pineapple Thief - désormais affublé d’un "The", permettant d’éviter une affiliation trop prononcée avec Porcupine Tree - devient un groupe à part entière. Bruce Soord se voit alors accompagné de manière officielle par Wayne Higgins (guitare), Keith Harrison (batterie) et Jon Sykes (basse) - ce dernier étant encore dans l’effectif aujourd’hui. Une manière comme une autre de confirmer que cela n’a plus rien d’un projet secondaire. Car oui, notre frontman féru de travail, n’a pas encore renoncé à son premier groupe Vulgar Unicorn (renommé Persona Non Grata à partir de 2004) et se permet même de gérer en simultané une ultime collaboration avec son confrère de longue date, Neil Randall. L’occasion de s’adonner une dernière fois aux longues expérimentations progressives de ce groupe qui n’aura malheureusement jamais pu accéder à la notoriété. Une page se tourne donc pour Soord, laissant désormais entrevoir un avenir des plus prometteurs pour le voleur d’ananas. 


D’abord intitulé 12 Stories Down, le quatrième album de The Pineapple Thief sort une première fois en novembre 2004 sur un pressage limité (un petit millier de copies disposant d’un contenu additionnel pour les fans). Mécontent du rendu global, Bruce Soord retravaillera l’ensemble, repoussant par la même occasion la sortie officielle de plus de six mois. Le nouveau mixage est alors confié à l’ingénieur du son Steve Kitch (également co-producteur de l’album), marquant ainsi la première collaboration entre les deux hommes. Également claviériste, Steve Kitch rejoindra de manière définitive le groupe à partir du disque suivant.


10 Stories Down marque une certaine transition, permettant au groupe de se détacher encore un peu plus de l’étiquette "rock progressif" qui lui colle à la peau depuis ses débuts (et encore aujourd’hui). Grâce à des morceaux plus courts, plus directs mais aussi plus immédiats, cet album n’aura guère de mal à enthousiasmer dès les premières écoutes. Un certain nombre de titres devenant même de véritables classiques du groupe : le virulent "Prey For Me" - remettant au premier plan les guitares électriques -, "Clapham" et ses boucles mélancoliques, ou encore "The World I Always Dreamed Of" dont la pop lumineuse fera mouche instantanément.


Quand Variations on a Dream marquait une réelle rupture de ton en jouant la carte d’une musique intimiste et contemplative, 10 Stories Down revient à une formule plus classique en se plaçant dans la continuité des œuvres passées et futures du groupe.  On pensera notamment au morceau "My Own Oblivion" dont le rock teinté d’électro ne dépareillerait pas sur un opus comme One Three Seven (2001), mais aussi au plus rythmé et incisif "Wretched Soul" montrant déjà quelques signes annonciateurs du tournant metal que la formation prendra avec Someone Here Is Missing (2010).


Cet album ne délaisse pas pour autant les instants de sensibilité à fleur de peau. On pensera notamment à "The Answer", qui malgré sa simplicité s’avère particulièrement touchant. Impossible également de ne pas parler de "I Will Light Up Your Eyes" : avec un minimalisme poussé à son paroxysme (une ligne de texte répétée inlassablement), ce morceau se montre aussi passionnant que déconcertant (du Pineapple Thief tout craché !). Pour peu que l’on s’abandonne à l’expérience, il s’agit là d’un pur joyau d’émotion à la progression graduée, durant lequel le chant hypnotique se met au service de la musique… Frissons garantis ! 


Une fois n’est pas coutume, la réédition de 10 Stories Down (chez Kscope) prolonge l’expérience en intégrant l’album bonus 8 Days Later (Soord se renfermant en studio pendant 8 jours), soit une heure de contenu supplémentaire autrement plus instrumental et progressif. 


Pas facile d’enchainer après un petit chef d’œuvre. Bruce Soord s’en sort néanmoins avec les honneurs! Loin d’être parfait et nettement moins marquant que son prédécesseur, 10 Stories Down est malgré tout un album regroupant plusieurs des meilleures chansons de The Pineapple Thief. Un opus de transition qui s’apprécie pour sa simplicité et son accessibilité.  

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