Noel Gallagher's High Flying Birds
Council Skies
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1- I'm Not Giving Up Tonight / 2- Pretty Boy / 3- Dead to the World / 4- Open the Door, See What You Find / 5- Trying to Find a World That's Been and Gone Pt. 1 / 6- Easy Now / 7- Council Skies / 8- There She Blows! / 9- Love Is a Rich Man / 10- Think of a Number / 11- We're Gonna Get There in the End
Noel Gallagher a un talent de mélodiste. C’était vrai du temps où les singles d’Oasis cartonnaient à la radio, et c’est toujours une évidence aujourd’hui alors qu’il sort son quatrième album solo. Dès la première écoute de Council Skies, on se met à chantonner ces airs qu’on vient pourtant tout juste de découvrir. La plupart des titres sont des tubes en puissance, et si on ne les verra pas en tête des charts, c’est avant tout parce que c’est une musique qui appartient à une autre époque.
De prime abord, on pourrait penser qu’il y a dans ce nouvel album une envie de renouer avec l’âge d’or nineties d’Oasis, ce qui a forcément de quoi enthousiasmer les fans de longue date. Mais plus largement, c’est avant tout un disque de classic rock que Noel a essayé de faire. Les orchestrations, omniprésentes tout au long de l’album évoquent Lee Hazlewood ou Burt Bacharach. Les cuivres marchent plutôt bien et rappellent certains tubes de la vague britpop (en écoutant "We’re gonna get there in the end", on pense à "Good enough" de Dodgy, "Wake up Boo" des Boo Radleys, ou "Jealousy" de Octopus). Les cordes en revanche prennent beaucoup trop de place et rendent sirupeuses un bon matériau pop rock. Une chanson comme "Dead to the world" pourrait probablement être très classe interprétée par The Divine Comedy, mais sied assez peu à l’aîné des Gallagher. Autre manque flagrant de mesure et de subtilité, les chœurs gospel sur "Easy now" (en plus des cordes) ont vite fait de rendre cette chanson pénible et pompeuse. N'est pas Pink Floyd qui veut !
On se retrouve donc avec une pelletée d’excellentes mélodies et de bonnes compositions un peu gâchées par des choix d’arrangements peu appropriés, mais cela ne suffit pas à expliquer le sentiment de vide éprouvé écoute après écoute. Car il y a un autre problème majeur : le chant de Noel parait sans vie, plat, presque robotique. À force de se demander pourquoi, sans en avoir aucune preuve ni être expert en la matière, on en vient à formuler une hypothèse : la voix aurait-elle été fortement autotunée ? Au final on se retrouve avec un album qui, malgré des qualités évidentes, peine à nous enthousiasmer vraiment à cause d’un certain nombre de choix pas judicieux dans sa finition.