Orden Ogan
The Order of Fear
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1- Kings Of The Underworld / 2- The Order Of Fear / 3- Moon Fire / 4- Conquest / 5- Blind Man / 6- Prince Of Sorrow / 7- Dread Lord / 8- My Worst Enemy / 9- Anthem To The Darkside / 10- The Journey Thus Far / 11- The Long Darkness
Après avoir exploré les contrées futuristes et numériques des "derniers jours", il était temps pour Allister Vale d’affronter ses antagonistes dans un ultime combat pour enfin vaincre l’Ordre de la peur, comme le suggère le titre de ce nouvel opus (The Order of Fear), traduction littérale en anglais du nom germanico-celtique du combo. Si l’on ajoute les multiples clins d’œil aux albums précédents parsemés sur l’illustration de la pochette (le masque de Final Days, le cheval mort et la charrette de Gunmen, le corbeau et la nuée de To the End, la damnée de Ravenhead, la potence de Vale), nous sommes en droit de nous demander s’il faut voir en ce nouvel album une conclusion et la promesse d’un nouveau départ ? À suivre…
Alors que le groupe avait étonnamment assuré la promotion de The Order of Fear avec la ballade (kitsch) "My Worst Ennemy", il prend à nouveau à rebours les auditeurs en ouvrant sur "Kings of the Underworld", un titre speed aux chœurs grandiloquents – une entrée en matière peut-être un peu brusque bien que le titre soit brillant. C’est donc bel et bien du Power Metal des plus puissants que nous réserve Orden Ogan, comme à son habitude en définitive.
Et en effet, l’album est parfaitement maîtrisé, avec ses mélodies affinées sur les refrains comme sur les couplets, et ses élans épiques : ceux qui, parmi les amateurs de Power Metal, ne connaissent pas encore Orden Ogan, auront l’impression d’une révélation à l’écoute de "The Order of Fear" et de "Prince of Sorrow", quand les autres apprécieront de visiter des paysages familiers, garnis de soli toujours aussi convaincants. On note parfois une écriture très classique ("Blind Man" et "Dead Lord") voire une certaine simplicité dans la composition – le plus lourd "Moon Fire" et ses subtils effets FM sur le long refrain final (dans les changements de tonalité).
Mais l’album comporte également de vrais moments de gloire, quand arrivent par exemple les doux arpèges de "Conquest", hérauts d’un riff dansant et celtisant digne de l’époque Ravenhead, qui le rend plus qu’enthousiasmant. La dimension symphonique n’est pas négligée mais n'arrive qu'en fin d’opus, avec "Anthem to the Darkside" aux riffs typés Running Wild, une pièce qui devient vraiment intéressante grâce à sa seconde partie instrumentale très réussie (quelle transition acoustique parfaite et quels chorus magistraux !). C’est surtout "The Long Darkness" qui atteint des sommets, avec son ambiance cinématographique (déjà bien installée par l’introduction narrative "The Journey Thus Far"), au point d’évoquer les dernières productions de Blind Guardian voire Avantasia dans ses meilleurs jours.
Sans atteindre le niveau du triptyque To the End / Ravenhead / Gunmen, The Order of Fear conserve le souffle de la plus remarquable des formations de la scène Power Metal germanique (et au-delà), si bien qu’on demeure curieux quant à la suite de la lutte de Vale contre les détraqueurs, en espérant qu’elle n’apporte pas dans son sillage des animaux fantastiques.
À écouter : "Conquest", "The Order of Fear", "The Long Darkness", "Kings of the Underworld"