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Critique d'album

Radio Moscow


Radio Moscow


(05/02/2007 - Alive Records - Blues-rock psychédélique - Genre : Rock)
Produit par

1- Introduction / 2- Frustrating Sound / 3- Luckydutch / 4- Lickskillet / 5- Mistreating Queen / 6- Whatever Happened / 7- Timebomb / 8- Deep Blue Sea / 9- Ordovician Fauna / 10- Fuse
Note de 4/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Un formidable power-trio de blues-rock psychédélique produit par les Black Keys."
Maxime, le 26/01/2008
( mots)

Ce qui est bien avec les excellents musiciens, c’est qu’ils agissent comme aimants et attirent vers eux d’autres excellents musiciens. Avec Radio Moscow, The Black Keys vient de se doter d’un satellite de choix. Formé des cendres d’un groupe rock garage sixties biberonné aux compilations Nuggets (répondant au doux nom de Garbage Composal), Radio Moscow est la bête d’un seul homme, Parker Griggs, âgé d’à peine plus de 20 ans et déjà pleins de bleus à coucher sur bandes. Au grès des musiciens qu’il a pu agréger depuis ses plaines originaires de l’Iowa, l’homme produit rapidement une démo qui parvient jusqu’aux oreilles bien embouchées de Dan Auerbach des Black Keys qui lui met aussitôt son label (Alive Records), ses talents de producteur et son studio d’Akron à disposition, trop heureux de participer à l’affaire.

Et voilà que surgit depuis presque un an ce premier opus. La patte du guitariste des touches noires est bien là, cette aptitude à dresser un son délicieusement frustre, cette maîtrise de la production qui ne renie rien de la verdeur de l’analogique tout en en préservant la chaleur reptilienne. Quel bonheur de retrouver cette rythmique rampante, ces guitares rauques et épaisses. Mais dans ses bagages, Griggs a apporté bien plus qu’une simple panoplie de copiste, car ses obsessions, il ne les puise pas uniquement du côté d’Howlin’ Wolf et des bluesmen de la Beale Street. Sur ce délicieux tapis blues-rock, il appose des riffs multicolores, des gerbes d’effets kaléidoscopiques qui renvoient directement à cette période magique se tenant à la charnière des sixties et des seventies, cette époque bénie où l’on refusait de choisir entre rock suramplifié et trips psychédéliques à gogo. On pense à Cream, Jimi Hendrix Experience, Blue Cheer. La superbe pochette rappelle d’ailleurs celle de The Other Half, le fantastique groupe de Randy Holden, second guitariste du mythique trio acide de San Francicso, qui appliqua à la lettre cet axiome quarante ans auparavant.

L’entame instrumentale fixe le programme des réjouissances : wah-wah crépitante et obsédante appelant les transes les plus tribales. Une invitation à la débauche. Le propos reste blues. Il est ici question d’amours trahies, de femmes qui claquent la porte ("Deep Blue Sea", "Frustrating Sound"). Le long du terrible "Luckyduch", remarquable alliance de puissance tellurique et de mélodie venimeuse, on y persifle une promise infidèle. Sur Radio Moscow, on y jouit le texte mais également les guitares. Démonstration sur la plage suivante "Lickskillet". On y commence par une vieille scie bluegrass, puis on la modèle, on la cisaille, on fait mine de la délaisser pour mieux venir la noyer dans la lave en fusion. Merveille que cette section rythmique présente sur tous les fronts. Même constat sur "Whatever Happened" avec son solo adipeux arraché à l’œil du cyclone. On se verrait bien taper du pied sur "Mistreating Queen", tapi dans un bar de Frisco. Quant à ce "Deep Blue Sea" définitif, Auerbach doit se mordre les doigts de ne pas l’avoir écrit. Les déflagrations brutes des Stooges et du MC5 couvent sous la peau de ce "Timebomb" à se jeter par terre (mais pas dans les tessons de bouteille). L’intermède hindou ("Ordovician Fauna") débouche sur l’ultime "Fuse", préhistorique missile garage subissant les derniers outrages, laissant l’auditeur abasourdi par tant de hargne jubilatoire.

Si face à la multitude qui s’ébahit parce qu’il y a de la cornemuse sur le dernier White Stripes ces gars-là ont perdus d’avance, les amateurs exigeants de rock à guitare trouveront là 36 minutes qui exciteront par jets continus une certaine idée du sublime. L’époque actuelle ne doit pas être si mauvaise pour produire une telle pépite.

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