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Critique d'album

Black Mountain


In The Future


(21/01/2008 - Jagjaguwar/Differ-Ant - Rock Psychédélique - Genre : Rock)
Produit par

1- Stormy High / 2- Angels / 3- Tyrants / 4- wucan / 5- Stay Free / 6- Queens Will Play / 7- Evil Ways / 8- Wild Wind / 9- Bright Lights / 10- Night Walks
Note de 4/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Les canadiens confirment avec brio leur quête d'un heavy psyché transcendental."
Maxime, le 23/02/2008
( mots)

Ce deuxième album de Black Mountain commence très fort : "Stormy High" est une pièce magnifique, juchée sur d’implacables guitares sabbathiennes, coulant sur un orgue spectral avant de tutoyer les sommets, transportée par les chœurs divins d’Amber Webber. C’est King Crimson galvanisé par la batterie caverneuse et tribale de John Bonham. Dix écoutes successives et on reste encore cloué sur place. Mince alors. Deux ans et demi après leur premier effort, le quintet de Vancouver récidive dans son psychédélisme heavy et fait toujours autant merveille. In The Future reste fidèle au crédo rétro-futuriste brandi sur sa (très belle) pochette qu’on croirait échappée d’un vinyle de prog-rock seventies. Décennie qui reste plus que jamais la principale source d’inspiration de ces soudards chevelus, du hard rock de Led Zeppelin aux manifestes narcotiques du Velvet Underground en passant par les effluves opiacées du Jefferson Airplane. Cette fois encore, ils mettent dans le mille en ménageant torrents de lave en fusion et nuages éthérés, fougue ténébreuse et douce accalmie. Rien ne sert de changer une formule qui tournait déjà à plein, juste d’alimenter encore un peu plus la machine. Ce qui est fait ici avec un remarquable brio.

On retrouve toute la science précieuse de ce combo canadien, son sens de l’alchimie occulte qui lui permet d'imbriquer puissance et fragilité dans un même morceau sans jamais choquer l’oreille, avec la mélodie comme seul cap. "Tyrants" s’ouvre sur un déchaînement de riffs lourds puisés dans la fonderie de Tony Iommi avant de s’affaisser sous les feulements d’un Stephen McBean anxieux. Dans un même espace s’entremêlent les images d’une nuit urbaine froide et solitaire et la quiétude sourde de la campagne profonde avant de sombrer dans une pluie diluvienne nourrie d’une Les Paul déchirante et d’un tonnerre de fûts giflés à pleine peau. In The Future est un disque religieux. Non qu’il soit question d’un monde supposé meilleur au-delà du notre, mais il appelle très clairement à une transcendance, au pouvoir mystique de la musique comme véhicule privilégié pour transporter l’auditeur ailleurs. On n’écoute pas ce disque. On communie avec. On allume des cierges sur "Wucan" qui télescope les rites païens ancestraux sur les berges du Styx.

Entre deux longues échappées volumineuses, Black Mountain avoue des penchants folk sur des formats plus concis, notamment sur "Stay Free" qui rejoue les épanchements contemplatifs à la Stills, Crosby, Nash & Young sur les rives des grands lacs canadiens. Ailleurs, ce sont des Byrds puissamment électrifiés ("Angels") ou un Deep Purple aussi rustique que rugueux ("Evil Ways") qui se joignent au voyage, compagnons de route que le groupe parvient à convoquer tout en les mettant à distance. La messe est dite sur le "Bright Light" final, 17 minutes où une torpeur occulte soufflée devant la flamme tremblotante des candélabres alterne avec des effusions de guitares pyrotechniques. Ambitieuses mais jamais pompeuses, les 57 minutes de ce disque en appellent à l’écoute solitaire, à l’exploration introspective délivrée du tumulte de la vie extérieure. "Listen without distraction", comme pouvait le préconiser Kyuss sur son album éponyme.

Pour prolonger l’expérience, il est fortement conseillé d’investir un euro supplémentaire dans la version collector de l’album. Là, trois titres inédits nous tendent les bras : le feutré "Bastards Of Light" emmitouflé dans son manteau neigeux, le superbe western claudiquant "Thirteen Walls" et l’ultime "Black Cat", la rythmique lâchant les chevaux pour un court exercice de hard rock revêche et grésillant. Ces morceaux bonus sont largement à la hauteur de l’ensemble, à la frontière floue entre sacré et profane, clarté et ténèbres, lumières célestes et bouillonnements infernaux. Le premier grand disque de 2008 a le visage d’un ange et le cul d’une putain.

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