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Critique d'album

TEMIC


Terror Management Theory


(17/11/2023 - Season of Mist - Metal progressif - Genre : Hard / Métal)
Produit par TEMIC

1- TMT / 2- Through the Sands of Time / 3- Falling Away / 4- Count Your Losses / 5- Skeletons / 6- Acts of Violence / 7- Friendly Fire / 8- Paradigm / 9- Once More / 10- Mothallah
Note de 3/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Puissant et décomplexé, le premier album de TEMIC saura convaincre les amateurs de metal prog moderne"
Franck, le 27/03/2024
( mots)

Si le metal progressif reste une niche au sein de la grande famille Metal, force est de constater que le genre dispose d’une solide base d'amateurs, et que l’émergence de nouvelles formations ne faiblit pas année après année, bien au contraire. L’exigence - technique et créative - inhérente au genre fait que la plupart auront malheureusement tendance à passer inaperçues, peinant de toute évidence à tirer leur épingle du jeu face aux spécialistes déjà bien établis. Qu’on se le dise : TEMIC aurait très bien pu rejoindre cette longue liste d’oubliés, d'où la publication tardive de la présente chronique… Nous ne pouvions cependant pas nous résigner à ignorer le projet d’un musicien ayant œuvré parmi l’un des groupes les plus impressionnants du metal prog moderne (et non, nous ne parlons pas de Dream Theater)!


En quittant Haken en 2021 après plus d’une décennie de loyaux services, on se doutait bien qu’un claviériste aussi talentueux que Diego Tejeida avait une idée derrière la tête et reviendrait très vite aux affaires ! Né de la rencontre entre Tejeida et le guitariste Eric Gillette, tous deux à l’œuvre sur la tournée Mike Portnoy’s Shattered Fortress en 2017, le projet TEMIC a cependant dû patienter jusqu'en 2023 pour se concrétiser. Libérés de leurs groupes respectifs, les deux hommes ont rapidement su poser les bases esthétiques de ce nouveau projet qui se veut résolument moderne et éclectique à l’image de formations telles que Devin Townsend, Pain of Salvation ou encore Leprous. En faisant jouer leur réseau, Gillette et Tejeida parviennent à rameuter le batteur Simen Sandnes (SHINING et Arkentype), le chanteur Fredrik Klemp (Maraton, 22), puis le bassiste Jacob Umansky (Intervals). 


Sur le papier la réunion est plutôt alléchante : une section rythmique explosive au service d’un chanteur en mesure d’apporter une belle palette d’émotions aux différentes compositions. Ce format – plutôt optimisé pour un groupe de prog - assure surtout un espace de jeu suffisant pour que l’ancien membre de Haken puisse se laisser aller à toutes sortes d’expérimentions électroniques ! Il est d’ailleurs étonnant de constater à quel point l’écoute de ce premier opus (Terror Management Therory) évoque inévitablement le style Haken, que ce soient dans l’utilisation de certains effets sonores – entre cartoon et rétrofuturisme - et dans cette capacité à faire vibrer notre fibre émotive malgré une densité de composition qui donne parfois le tournis. Si certains en doutaient encore, il devient désormais évident que l’impact créatif du claviériste était loin d’être anodin (certains albums de Haken - The Mountain et Affinity en tête - n’auraient certainement pas eu le même cachet sans les trouvailles sonores de Tejeida). De là à faire le lien entre son départ et de la semi-déception de Fauna (2022) il n’y a qu’un pas...


Si l’affiliation entre les deux groupes est évidente, il est clair que TEMIC souhaite emprunter de nouveaux sentiers à l’image d’une introduction qui se dote d’une énergie tribale évoquant le folklore nordique ("TMT"). Le groupe brouille ainsi les pistes sur ses intentions, entrecoupant ses compositions de ponts particulièrement détonants et de salves électroniques au ton volontairement rupturistes. Si le groupe multiplie les sections mélodiques et les virevoltes rythmiques au sein d’un même morceau ("Through the Sands of Time") il parvient à maintenir une véritable cohésion d’ensemble, tout en se montrant abordable dès les premières écoutes (là où un album d’Haken réclamera un certain nombre d’écoutes avant d’en percer les secrets). 


Particulièrement dynamiques et entrainants, certains titres s’imposent rapidement à l’esprit tout réservant leur lot de surprises. Débutant sur un djent hakeniesque aux effluves 80’s, un morceau comme "Count Your Losses" prend par exemple une orientation plutôt inattendue en bifurquant vers une structure nettement plus électronique et linéaire (qui n’aurait certainement pas dénotée du côté de Rammstein). Les passages les plus aérés sont également l’occasion de profiter pleinement des capacités vocales de Fredrik Klemp, ce dernier apportant clairement toute sa crédibilité et sa singularité au projet, conférant au son de TEMIC une certaine élégance et sensibilité. Beau et entêtant, le refrain de "Falling Away" est, à ce titre, une des merveilles que l’on pourra admirer à travers les dédales d’une section instrumentale de haut vol.


Si le groupe semble s’en donne à cœur joie, il se perd parfois dans des sursauts de générosité : un peu trop alambiqué et démonstratif (à l’image d’un break funky tombant comme un cheveu sur la soupe), un titre comme "Skeletons" se révèle finalement inutilement chargé ; sans parler de ses élans "power metal épique" quelque peu agaçants à la longue (le syndrome Soen n’est pas loin). Même constat quand le groupe s’aventure dans des registres plus pop, voire mainstream ("Mothallah"), laissant Klemp s’embourber dans une surenchère émotionnelle (des passages qui pourront sembler un peu mièvres par moment). Rien de rédhibitoire bien sûr, et chacun sera libre d’appréhender la chose à sa manière (personnellement je préfère zapper certains passages). 


Globalement, le combo impressionne par sa capacité à trouver la mélodie qui fait mouche et qui pénètre durablement à l’esprit. TEMIC se présente ainsi – dès son premier album – comme un outsider de choix dans le paysage du metal progressif. Si l’ombre de Haken plane par moment sur le projet, le nouveau groupe de Diego Tejeida ne manque pas de s’illustrer par sa générosité, son audace et la projection d'une émotion vive et authentique. Une chose est sûr le groupe s'ouvre la voie à un avenir des plus prometteurs ! À découvrir sans hésitation pour les amateurs du genre.


 


A écouter : "Falling Away", "Count Your Losses", "Once More"

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