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Critique d'album

The Strokes


The New Abnormal


(10/04/2020 - - Garage - Genre : Rock)
Produit par

1- The Adults Are Talking / 2- Selfless / 3- Brooklyn Bridge to Chorus / 4- Bad Decisions / 5- Eternal Summer / 6- At The Door / 7- Why Are Sunday's So Depressing / 8- Not the Same Anymore / 9- Ode to the Mets / 10- Digital Booklet: The New Abnormal
Note de 4/5
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Consultez le barème de la colonne de droite et donnez votre note à cet album
Note de 2.5/5 pour cet album
"Contemplation et désolation"
Julien, le 17/04/2020
( mots)

Entre absence et réapparition. Ces allers et retours font partie de l’histoire de The Strokes depuis la dernière décennie. Chacun des membres vogue sur son projet parallèle et le groupe se retrouve le temps d’un enregistrement, et de quelques concerts quand Julian Casablancas en a l’envie. On est loin des productions à une allure de stakhanovistes, il n’empêche que la presse se stupéfait toujours autant que le groupe ne soit pas dissout. Mais entre la quête de gros sous et le besoin (non-blâmable) qu’à Casablancas de réapparaitre sur le devant de la scène, la nouvelle décennie ne sera pas celle de la fin. The New Abnormal ne sera certainement, ni le point qui clôt l’histoire, ni la romance qui marquerait la fin avec regrets et nostalgie.
Nostalgie… Ce nom qui résonne avec insistance à l’évocation des Strokes. Il est d’ailleurs intéressant de constater que les derniers concerts du groupe ne soient bâtis qu’autour des trois premiers albums, comme si Angles et Comedown Machine étaient tombés dans les limbes des productions de Julian Casablancas. Au fond, est ce que vous leur en voulez de faire abstraction des titres de ces deux derniers, quand vous pouvez vous délecter, en concert, des hits de First Impressions Of Earth, d’une petite moitié d’Is This It, le tout parsemé des pépites de Room On Fire ? Attention, les deux dernières productions des Strokes ne sont pas à mettre aux oubliettes, elles comprennent de superbes morceaux, que ce soit -par exemple- “Undercover of Darkness” pour l’un et “Slow Animals” pour l’autre. Mais la vraie magie du quintet se situe bien dans son passé, dans l’énergie nonchalante des mélodies de son chanteur à la juste concordance entre mélancolie et force, sublimée par deux guitares se répondant à l’intérieur d’un discours léché, bien soutenu par la rondeur gracieuse de la section rythmique.
Alors, ne boudons pas notre plaisir quand on peut se repaître à nouveau de ce charme à travers ce nouvel album. 


Car oui, en l’espace de deux titres, le temps de neuf minutes, les Strokes ont ravivé l’enchantement : deux morceaux aux échos d’un glorieux passé, mais produits avec la force du présent, avec toute la maestria de Julian Casablancas et de l’alchimie des cinq artistes. Ces ingrédients mêmes qui ont valu au groupe des éloges tant méritées. L’album démarre et l'envoûtement réapparaît. “The Adults Are Talking” a cette saveur qu’on n’avait plus goûtée depuis trop longtemps chez les New-Yorkais. On y retrouve ce jeu si caractéristique de question réponse entre l’Epiphone Rivieira orange de Nick Valensi et la Stratocaster blanche de Albert Hammond Jr : la combinaison indispensable à la genèse de l’expression stroskienne, comme l’aube a besoin du crépuscule pour construire une journée. Derrière, la basse de Nikolai Fraiture et la batterie de Fabrizio Moretti apportent le clair et l’obscur, donnant vie à l’ensemble qui n’attend plus qu’être caressé par la virtuosité de Casablancas. Ce dernier déverse toute sa mélancolie noyée dans le verre de la désinvolture, s’accordant scrupuleusement sur la mélodie et la tonalité de la guitare à l’intérieur du refrain, ponctuant sa performance d’une magnifique poussée vocale dans les aigus, tout à fait à propos ici. Second instant de magnétisme avec “Ode To The Mets”, dans un registre qui sied parfaitement au quintet qui nous avait présenté cette facette si pertinente il y a neuf ans avec “Life Is Simple In The Moonlight”. La piste de clôture de The New Abnormal, est un instant savoureux de morosité dans lequel on voyage, guidé par la puissance vocale du leader des Strokes sur fond de nappes de synthé. Notre pérégrination s’achève dans un outro majestueux, où le silence se transforme en un rugissement assourdissant, douloureux et honteux (“So pardon the silence that you’re hearningls, turnin’ into a deafening, painful, shameful roarI”). Le titre contient ce qui allait devenir un « mème » après que le groupe ait joué pour la première fois le titre avec ce “drums please Fab’” demandé par Casablancas et conservé donc dans la version studio. Une forme de sincérité qui fonctionne bien mieux que les éclats de rire captés et conservés lors de l’enregistrement du précédent album.  


Voilà, pour les instants de grâce ce sera tout. Pour le reste, The New Abnormal ne diffère pas de ses deux prédécesseurs : il est marqué du sceau et des exubérances de Julian Casablancas. Il y a bien “Bad Decisions” convenant à un registre qu’on attend plus chez les Strokes mais plombé par un classicisme trop flagrant, et d’une incontestable absence d’originalité. Après un très beau départ, “Selfless” est dénaturé par les fléaux de Casa : le falsetto, et l’abondance du synthétiseur façon eighties. Ce dernier se taille la part du lion dans le premier single “At The Door”, évitant de justesse l’assommage en bonne et due forme grâce à un refrain plutôt bien fichu. L’instrument qui ne quitte plus le leader des Strokes depuis son escapade solo en 2009 vient polluer “Brooklyn Bridge To Chorus” qui, comme par hasard, devient vraiment intéressant quand cette tache grasse décide de s’effacer.


Les calamités de Julian Casablancas atteignent leur point de non-retour sur “Eternal Summer” et “Why Are Sunday’s So Depressing”. Ces deux-là se tirent la bourre pour savoir lequel aura la palme de l’ode à l’inutilité, au disgracieux et au mauvais gout. Ce registre qui, malheureusement, accompagne inévitablement les albums des Strokes depuis que leur leader à fait de son groupe le fief de son règne sans partage. 


En fin de compte “Le Nouvel Inhabituel” de The Strokes, c’est ça : des merveilles comme seul le quintet est capable de nous en fournir, où l’on jouit de ces douceurs faites de désinvolture et de mélancolie. Mais pas question de trop en donner. Ces instants exquis, il convient de les apprécier dans leur rareté. Ce n’est pas faute d’avoir été prévenu, cette réalité était énoncée clairement dès le premier morceau : “don ‘t go there cause you’ll never return” (“ne va pas là car tu n’en reviendras pas”). Car Julian Casablancas a d’autres choses à dire, des pulsions créatrices à partager et tant pis si elles dérangent car de gré ou de force, il nous les fera avaler.
On se retrouvera quand le leader des Strokes l’aura décidé, et il y a fort à parier que la ritournelle sera la même : entre contemplation et désolation. 

Avis de première écoute
Note de 2.5/5
Que dire ? Un disque anecdotique de la part d'une formation de surdoués asservie à un leader libre de s'adonner aux pires errances. Quand la formule guitare-basse-batterie est employée de façon pure, on tutoie les sommets - avec néanmoins une certaine redite par rapport à leurs premiers disques, mais qu'importe, on est tout prêt à le leur pardonner. Quant au reste, on ne sait même plus s'il faut en rire ou en pleurer. The New Abnormal se montre (un peu) meilleur que Comedown Machine, nettement moins intéressant qu'Angles, et à des lieues de leurs productions antérieures. Inutile de dire qu'il ne marquera pas l'histoire, mais ça, avec les Strokes, on peut désormais faire une croix dessus.
Avis de première écoute
Note de 2.5/5
Encore un album qui me rappelle pourquoi je n'ai jamais aimé les Strokes: cette façon de jouer avec nos nerfs en alternant le glorieux comme l'inutile est tout simplement insupportable. La première piste met à genoux, puis on navigue en eaux troubles jusqu'à la dernière piste, parfaitement maîtrisée. Entre les deux? Les Strokes font du Strokes, sans aucune inventivité.
Avis de première écoute
Note de 2.5/5
Ceux qui ont connus les grandes heures des trois premiers albums des Strokes il y une bonne quinzaine d'années n'en finiront pas de faire résonner leur âge en répétant que c'était mieux avant. Et pourtant avec quelques efforts et un peu plus de mordant et de bonne volonté ils pourraient encore nous régaler. Bref, un vieux groupe dont le seul charme reste encore de se dire qu'ils sont toujours là.
Commentaires
Zoro, le 28/05/2020 à 11:32
Je ne suis pas vraiment à l'aise avec cette critique... Considérer ce New Abnormal comme une pâle copie des premiers opus à la sauce Strokes réchauffé, c'est selon moi être passé à côté de toute la forcé créatrice de cet album. En tant que fan tardif (mais aguerri) du groupe new-yorkais, je considère cet album comme largement au niveau de leurs premiers disques (peut-être pas Is This It, tout de même) et qu'il se fera avec le temps une place au panthéon de leurs discographie, tant certains titres sont vraiment éloquents et la prise de risque réussie. "At the door" m'a complètement soufflé. Je n'avais jamais entendu les Strokes sur un tel registre, et les accords électro et l'utilisation du synthé offrent des perspectives immenses et qui gagneraient à être connus (lors de futurs opus, en croisant un peu les doigts?). "The Adults are Talking" et "Brooklyn Bridge to Chorus" sont également magistrales, encore que l'originalité de la seconde et son utilisation abusive du synthé (que je trouve, à l'inverse de l'auteur, particulièrement entraînante) offre une saveur toute particulière dont je ne me lasse pas. Pour ce qui est du falsetto, il m'a toujours semblé que c'était l'essence même du groupe et toute la force de Casablancas, je suis surpris que ce reproche puisse lui être fait. Un album qui restera dans l'histoire je pense, et je me demande encore parfois en écoutant certains titres si je suis bien sur The New Abnormal ou si la lecture automatique m'a renvoyé aux premiers opus à mon insu. On a retrouvé les Strokes! 4,5/5
Corent, le 22/05/2020 à 15:44
Malheureusement, parfaitement d'accord avec cette critique. Les 3 premiers albums et plus particulièrement le 1er ont largement contribué à me faire aimer le rock. Depuis que Julian CASABLANCAS s'est mis en tete qu'il fallait chanter avec une voix de castra sur des musiques rétro futuristes (virage pris avec son album solo), c'est malheureusement très kitch et médiocre à de très rares exceptions. Quand, il retrouve sa nonchalance de crooner rock agrémentée des rythmes précis des 2 guitaristes qui se répondent, on retrouve aussi les strokes (1er titre du dernier CD). Ce qui est dommage c'est qu'ils sont capables de cela. Ce qui est également dommage c'est que l'on revienne vers eu à chaque fois avec le souvenir de CD qui ont 15, 20 ans...
Ramazoti, le 21/04/2020 à 20:31
@jojo: je suis tout à fait d'accord avec vous, c'est pour ça que j'ai été assez surpris par les avis mitigés, notamment sur ce site. Au fait, je ne sais pas si certains sont passés à côté, mais le final d'Ode to the Mets est assez similaire instrumentalement à la toute première chanson de leur premier album, "Is this It". Comme si une aventure musicale de 20 ans se bouclait sur ces quelques notes...
lespwineg, le 21/04/2020 à 04:50
Evidemment ce n'est pas la qualité des 3 premiers albums mais...ce dernier opus passe très bien chez moi !
GuillaumeAR, le 19/04/2020 à 17:21
@jojo : voilà une défense en règle qui va même me pousser à réécouter l'album! :-)
jojo, le 19/04/2020 à 16:37
Chose étonnante avec cet album, les retours public sont bien plus élogieux que les retours presse (tout de même globalement bons si on regarde à l'international, en France il est un peu boudé sans être honni). Comme d'habitude avec les Strokes, j'ai trouvé cet album superbe de bout en bout. A la fois classique et expérimental, avec une production qui peut paraître un peu lisse mais qui magnifie les compositions. Le seul "défaut", mais qui est commun à l'ensemble de la discographie des Strokes, c'est sa redite musicale, dans le sens où certains thèmes sont similaires à ce qu'ils ont fait avant. Sauf que la construction des morceaux, le chant, l'interprétation font vite oublier ce détail. Si Comedown Machine n'était pas vraiment accessible (ce qui explique la critique très mitigée à sa sortie, mais sa réévaluation constante par les fans depuis... il faut lire ce qui se dit à son sujet un peu partout sur le net), je reste sceptique quant aux retours mitigés sur ce dernier album, qui me semble pourtant bien plus accessible. J'aurais naïvement cru que la critique serait élogieuse, ce qui n'est pas le cas. Bizarre et dommage pour vous de n'être pas rentré dans ce que je considère comme un chef d'oeuvre. Mais les goûts et les couleurs, tout ça tout ça...
Francois, le 19/04/2020 à 15:37
@kentoine. Quel rapport avec Maiden ? J'imagine qu'on peut aimer Maiden et les Strokes, voire seulement les premiers (mon cas) ou les seconds. Contrairement à ce que vous sous-entendez, les deux critiques sont faites par des amateurs et connaisseurs du groupe, quand ceux qui, dans la rédaction, ne l'apprécient pas et sont peu à même de juger cette galette (à nouveau mon cas), s'abstiennent de donner un avis peu utile pour les lecteurs. Il semble par contre que de votre côté, vous ayez eu un coup de coeur pour l'album : faites le savoir, éventuellement en commentaire, et donnez une belle note. Et jetez une oreille à la discographie de Maiden, ça en vaut la peine.
kentoine, le 19/04/2020 à 11:13
Eternal Summer "la palme de l'ode à l'inutilité"!!!... Quand on voit que vous portez aux nues du Muse ou du Iron Maiden, on a tout compris!
Nicolas, le 18/04/2020 à 10:16
A condition qu'il y ait un rédacteur qui soit d'un avis contraire à Julien (et à Guillaume) sur cet album en particulier, mais à ce jour il semble que ce ne soit pas le cas...
Ramazoti, le 17/04/2020 à 20:37
J'ai quand même l'impression que les rédacteurs du site se sont mis d'accord pour sous-évaluer chaque disque de Casablancas post-First impressions of earth, ou du moins qu'ils n'en comprennent pas la démarche... D'abord Comedown Machine, puis Tyranny, et maintenant The New abnormal. Je n'ai absolument rien contre les critiques du site, que j'apprécie pour la plupart, mais j'aimerais voir plus souvent deux critiques d'avis opposés pour un même album, ou bien une deuxième critique à posteriori, ce serait dans certains cas très intéressant à mon avis. Critique bien écrite en tout cas.