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Critique d'album

The Sword


High Country


(04/09/2015 - Razor & Tie - Disciples du Sabbath - Genre : Hard / Métal)
Produit par Adrian Quesada

1- Unicorn Farm / 2- Empty Temples / 3- High Country / 4- Tears Like Diamonds / 5- Mist and Shadow / 6- Agartha / 7- Seriously Mysterious / 8- Suffer No Fools / 9- Early Snow / 10- The Dreamthieves / 11- Buzzards / 12- Silver Petals / 13- Ghost Eye / 14- Turned to Dust / 15- The Bees of Spring
Note de /5
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Note de 3.0/5 pour cet album
"L'Epée sort de sa zone de confort proto-metallique mais a encore besoin de se trouver"
Nicolas, le 18/09/2015
( mots)

On ne cesse de le répéter, mais le revival lourd des 70’s se porte à merveilles, merci pour lui. On ne compte plus le nombre de jeunes formations empreintes de nostalgisme, friandes de riffs heavy à l’ancienne, fanatiques des Cream, Blue Cheers, Led Zep et autres Black Sabbath. Et alors que ces illustres aînés officiaient tels des modèles pour les jeunes générations de la décennie passée, voilà que le phénomène tend à s’auto-entretenir avec des petits nouveaux qui se voient adoubés et soutenus par leurs grands frères, preuve en est par exemple des groupes comme The Weel, Horizon, The Shrine ou Royal Thunder qui accompagnent les Clutch, Kadavar ou encore The Sword dans leurs tournées. La boucle est donc gentiment, on allait même dire paresseusement, en train de se boucler.


Car le early metal revival, malgré une excellente forme de façade, est en train de lentement suivre la voie de son cousin stoner qui, depuis une bonne poignée d’années maintenant, commence à tourner en rond, incapable de s’extraire de ses stéréotypes, paralysé par des idoles vis-à-vis desquelles tout éloignement stylistique serait immédiatement considéré comme hérétique et synonyme de mise au ban. Ce danger, bien réel encore une fois, JD Cronise semble l’avoir entrevu à temps, raison pour laquelle la sixième (déjà) livraison de l’Épée semble prendre quelque peu ses distances avec le modèle iommien. Rassurez-vous, The Sword ne s’est pas non plus mis à faire de l’électro à la Guetta, mais il est un fait que High Country, avec sa pochette magnifique (une des plus belles de l’année, pour le moment), ose le risque de certains partis pris stylistiques qui tranchent avec l’académisme limite outrancier du précédent Apocryphon, aussi jouissif à l’oreille que navrant à l’encéphale.


High Country, probable réminiscence du Texas natal de The Sword, délaisse le proto metal pour se porter vers un rock plus bluesy, plus southern et plus psychédélique. Si la feuille de route peut laisser entrevoir un virement de cuti intégral, on se rappellera que Warp Riders n’était déjà pas avare en saillies hard rock de tout poil. Pas de panique donc, Cronise ne s’est pas aventuré en terrain inconnu, et l’introductif “Early Temple” nous le rappelle avec sa Gibson ultra-fuzée et distordue. Le riff est efficace, la voix altière, le pont avec voix fumeuse bien amené, et si le tempo s’est bien assagi, le plaisir demeure. “High Country” enfonce encore le clou avec son hard rock morveux déballé sans complexe. Mais le changement se fait le plus sentir sur le blues-rock de “Mist & Shadow” qu’auraient presque pu commettre des Black Keys dopés au cristal, un morceau imposant, mastodonte, paré d’une incontestable vénérabilité. Là, on sent le soleil qui parle, le désert qui fait son office, l’oppression, la sueur et la torpeur sudiste. “Early Snow”, moins réussi, est un peu du même tenant même si le riff servant d’ossature au titre se voit renforcé à l’acier trempé. Cronise va même lorgner sur ses cousins stoner avec des motifs de gratte aliénant dans leur redondance (cf “Buzzards”, à s’en cogner la tête contre les murs) et ose la balade instrumental acoustique avec un “Silver Petals” certes pas franchement inoubliable mais pas infâme pour autant. Autre originalité instrumentale, le court interlude “Agartha” riche en réverb’ et en trips hallucinatoires en tous genres, là aussi une plutôt bonne surprise. On pensera enfin, dans ce registre atypique, au pré-conclusif “Turned To Dust”, balade presque apathique aux voix lointaines, comme si l’auditeur se voyait perdu dans un désert, déshydraté, en proie à aux mirages les plus trompeurs. L’intention est là. Le résultat, en revanche, laisse sur sa faim.


Malgré tout, le modèle sabbathien n’est pas pour autant entièrement délaissé, même si on sent que dans ce dernier créneau, The Sword commence justement à s’essouffler et à verser dans la redite. L’allumé “Suffer No Fools”, encore un instrumental, ne manque pourtant pas de carburant, mais ses riffs manquent d’allant pour un titre du coup trop classique, presque trop lisse dans sa relecture proto thrash 80’s. Heureusement, tous les morceaux de cette veine ne sont pas logés à la même enseigne. Plus posé, “The Dreamthieves” va plutôt titiller les expérimentations du Sabbath de Technical Ecstasy avec ses couplets brumeux en haute altitude qui entrent en contraste avec des refrains bien cognés et un riff d’exposition qui gratte là où il faut, et c’est très réussi. Pareil pour “Ghost Eyes”, là aussi bénéficiant d’un belle alternance entre motifs de guitare assénés avec la délicatesse d’un équarrisseur et une mise en orbite beaucoup plus mélodieuse.


Mais à trop vouloir expérimenter, Cronise court le risque de se prendre les pieds dans le tapis, en témoigne un “Seriously Mysterious” complètement à la ramasse malgré son traitement voulu pop et ses notes de grattes ultra-basses et bondissantes. Autre échec, “Tears Like Diamonds” essaye de titiller Black Mountain sur son versant psyché dopé aux orgues planant, mais la mélodie fait du rase mottes et le refrain s’étale de tout son long en laissant un énorme sentiment d’inachevé. Un sentiment qui prédomine tout de même à l’issue de ce High Country mi figue mi raisin. Si on ne peut que louer cette volonté de sortir d’une zone de confort qui risquait à terme de devenir débilitante, on ne peut nier que JD Cronise et son épée se cherchent encore et ne maîtrisent pas tous les nouveaux codes auxquels ils se frottent. Un disque qui reste à découvrir pour ses partis-pris mais qu’on peinera à écouter d’une traite, préférant y picorer de belles réussites en y délaissant ses errements. Toujours est-il que même lorsque L’Épée peine à convaincre, elle demeure l’un des projets hard-metal nostalgiques les plus intéressants à l’heure actuelle. Et on ose croire que cette prise de risque finira par payer. Autorisons-nous à croiser les doigts...

Avis de première écoute
Note de 2.5/5
On s’ennuie ferme au cours de cette longue écoute du nouvel opus de The Sword. Pourtant armé d’un artwork solaire particulièrement réussi, le son lissé des guitares et le chant à très faible impact servi pendant 15 pistes rendent cet album très convenu et sans réel intérêt. Franchement dispensable.
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