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Critique d'album

The Tallest Man on Earth


Dark Bird Is Home


(12/05/2015 - Dead Ocean - - Genre : Chanson / Folk)
Produit par

1- Fields of Our Home / 2- Darkness of the Dream / 3- Singers / 4- Slow Dance / 5- Little Nowhere Towns / 6- Sagres / 7- Timothy / 8- Beginners / 9- Seventeen / 10- Dark Bird Is Home
Note de /5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"De l'émotion et du trouble, comme d'hab. "
Kevin, le 29/05/2015
( mots)

C'est comme si le type n'avait pas encore mis les pieds dans le 21ème siècle. La musique de Kristian Mattson, l'homme-orchestre-cerveau derrière The Tallest Man On Earth a cette touchante simplicité des premiers Dylan et cette étonnante faculté un peu perdue à ne pas se dévoiler et laisser le mystère opérer. Sans s'embarrasser de l'électrique, ni même des codes actuels de la folk (et si on était très tristes, ou si on mettait beaucoup de percus), le type roule sa bosse et son quatrième album Dark Bird Is Home renifle une candeur sépia qui semble lui coller à la peau et à la voix.


Sa voix et son chant sont en effet les hérauts de sa musique, les fantassins en première ligne. Le type est ce que l'on appelle un storyteller, un raconteur. Avec toutes ses cordes il s'amuse à nous raconter des choses souvent incompréhensibles, mais étrangement jolies, de cette beauté dont on sait qu'on ne pige pas grand chose mais qui laisse des traces malgré tout. Car si son chant est d'une richesse fabuleuse, jamais il ne se corrompt à décrire le réel. Mattson vit tout au fond de ses rêves et les crée à mesure qu'il les chante de sa voix forte et pleine. Il réussit en fait le tour de force de balancer une musique assez directe, faite de mélodies carrées et immédiates tout en nous plongeant dans un flou assez dense dès qu'on tend un peu mieux l'oreille. "Darkness Dream" est par exemple l'un des morceaux les plus rythmés de sa discographie, très bien sculpté, entraînant, idéal pour taper du pied en remuant la tête, doté d'une mélodie sommes toutes simple à base de cordes qui s'emmêlent. Mais sa voix s'égosille à chanter des non-sens comme "I see there's a line that i'm walking and i'm just the same", juste pour nous rappeler que lui-seul a les clés pour décoder son imaginaire et qu'on a beau tenter, seules les traces nous parviendront.


Et c'est un peu le cas pour tous les morceaux. Musicalement plus denses que par le passé, mieux travaillés, avec de nouveaux instruments, mais qui nous laissent sur le pas de la porte avec un simple regard fugace sur l'intérieur. Il bâtit toute la mélodie de "Timothy" sur une boucle à la clarinette aussi originale que réjouissante, mais n'allez pas croire que vous saurez qui est Timothy à la fin de la chanson. Non, il ne vous laissera aucune piste, toutes désamorcées dès qu'elles deviennent palpables ("Goes on about the drinks you shared and what he'll never find"). Mais d'aucune façon c'est frustrant. Non, d'aucune, parce que le tout fonctionne à plein tube. Sa folk à épaules larges se suffit à elle-même, les mélodies et le ton de sa voix balancent assez d'émotion brute pour boucler une heure de musique et squatter un brin de cerveau à la fermeture. C'est sa patte, simple, direct, naïf et une part d'ombre pour épaissir le tout. Si le quatrième album est souvent le théâtre d'un renouvellement, ou du moins d'une écriture neuve, Mattson s'en tape et décline ses recettes once again. La seule étape franchie demeure ces orchestrations plus touffues, moins tributaires du banjo et des guitares. Outre la clarinette, les cuivres et les cordes grincent et scintillent et mine de rien, apportent une couleur nouvelles aux compositions du Suédois, comme sur le virevoltant "Sagres", lumineux de ses troubles et des échecs qu'il relate. Puis il glisse toujours un morceau au piano dans la collection, et "Little Nowhere Towns" est un petit prodige d'émotion pure, à défaut de servir une mélodie inoubliable.


Dark Bird Is Home a donc bon sur toute la ligne, même si la ligne ne relevait pas d'un challenge époustouflant. Entre ses songes et sa zone de confort, The Tallest Man On Earth nage comme un poisson dans l'eau et rien de bien mauvais ne peut en découler. Toujours rien de capital non plus, mais après tout, ils sont peu les musiciens à inonder les ondes du monde entier et à avoir su garder une constance et une cohérence sur quatre albums.  

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